Oust à Brocéliande

Publié le 19 mars 2024

Sérent. Le mois du Gallo bat son plein

À l’occasion du Festival du Livre de Sérent qui intervient lors du mois du Gallo, la langue de Haute-Bretagne a été mise à l’honneur. En effet, parmi la foule il y avait Nanon, animatrice radio de rubriques gallaises sur Plum Fm, et Christophe Brillet, enseignant et musicien. En plus de ses livres, l’artiste s’est également produit pour interpréter sous forme de spectacle, l’un de ses ouvrages en gallo auprès des enfants. “Ils ne s’en rendent pas compte, mais en fait ils comprennent”, constate Christophe en soulignant la transparence de la langue. Peut-on alors espérer croire à un retour du gallo dans notre quotidien ? Cette langue mise à mal, et effacée refait surface, notamment grâce à des initiatives comme celle de Christophe de décliner la pratique de cette langue en outil pédagogique ludique pour le jeune public. L’animatrice radio Nanon qui rappelle que jadis “il fallait oublier le gallo pour progresser socialement” relève d’ailleurs que le pic d’audience de Plum Fm est atteint quand il s’agit des rubriques gallèses.

Sauver nos langues régionales

Lors du spectacle de Christophe Brillet, il y avait foule à écouter les histoires contées en gallo. Et dans le public, il y avait aussi Kaourintine Hulaud, conseillère régionale déléguée à la langue gallèse. Cette dernière soutient le mois du Gallo, dont plusieurs institutions portent le projet sur trois départements bretons, avec une soixantaine d’évènements.

“Nous travaillons avec différentes associations sur le territoire”, explique la conseillère régionale. Collecter, sauvegarder, et transmettre, tels sont les objectifs pour la préservation du Gallo. La Région met aussi l’accent sur deux axes : l’enseignement et la visibilité. Bien que l’on puisse passer le baccalauréat option gallo, la région ne recense pas d’école spécialisée dans cette langue, à l’inverse du breton. Néanmoins, 37 écoles du territoire proposent une initiation à la langue gallèse. La langue s’immisce même dans les détails les plus futiles du quotidien. Signalétiques dans les établissements scolaires, dans le métro rennais, lycées trilingues… pour Kaourintine Hulaud, “ça peut stimuler l’envie” d’apprendre la langue. “Ça permet aux populations de se rassurer que leur langue existe”. Nos langues régionales sont notre identité. Ce qui parfois tend à un créer un rapport ambigu entre le breton et le gallo. “Nos langues sont en danger, il ne faut pas les opposer”, insiste la fervente du gallo. Et c’est aussi sur la jeunesse que peut compter le gallo pour être sauvé. Sur des plateformes d’échange, des groupes de discussions en gallo ont par exemple été créés, tandis que sur la plateforme X, l’influenceur Touène partage son contenu en Gallo.