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Pays de Ploërmel

Publié le 16 février 2024

Ploërmel. Qualité de l’eau et biodiversité : les agriculteurs s’engagent pour le lac au duc

Deuxième plus grand lac de Bretagne, le Lac au duc à Ploërmel est une réserve stratégique d’eau potable et une aire de loisirs fréquentée. Cependant ce site remarquable est affecté depuis plusieurs années par le développement massif de cyanobactéries, susceptibles de nuire à l’environnement ainsi qu’à l’a santé publique. L’origine de ce phénomène est connue. La prolifération de cyanobactéries est la conséquence d’une trop grande quantité de phosphore utilisé dans l’agriculture et accumulée dans la vase en raison de l’érosion des sols.

Ce problème avait défrayé la chronique il y a quelques années et provoqué des interdictions de baignade pendant l’été lors des pics de pollution aux cyanobactéries. Le cas du Lac au Duc a fait l’objet d’un programme mobilisant des scientifiques de haut niveau, le grand bassin de l’Oust et la chambre d’agriculture, financé par des fonds européens. Des expériences destinées à réduire le nombre de cyanobactéries n’ont pas donné de résultats. La seule véritable alternative semble être le traitement à la source, c’est à dire une pratique agricole raisonnée. A l’époque le constat était fait qu’il s’agissait d’un chantier de très long terme. Depuis, les baignades dans le lac au duc ne sont plus interdites même si les cyanobactéries y sont probablement toujours présentes…

Mais les agriculteurs qui travaillent sur le bassin versant alimentant le lac ne sont pas insensibles à cette cause. Et dès 2018, 11 d’entre eux ont manifesté la volonté de s’engager sur un programme environnemental prévoyant la mise en place d’aménagements agro-écologiques, (talus, haies….) et les adaptations de pratiques agricoles (couverts, rotations….) qui permettront de limiter l’érosion des sols et de capter les flux érosifs de phosphore avant qu’ils n’arrivent aux cours d’eau ou au lac. C’est l’association régionale Alli’Homme(*), promotrice de Services Environnementaux (PSE), qui facilite l’émergence de partenariat multi-acteurs.

Jeudi après-midi, tous les acteurs de ce projet depuis son origine, dont les scientifiques de l’université de Rennes, le Grand bassin de l’Oust, la chmabre d’agriculture, se sont retrouvés chez Yohann Guiboux, un agriculteur de Loyat pour procéder à la signature des deux premiers contrats. Yohann Guiboux, comme Stéphane Guillonnet, un autre agriculteur de Saint-Brieuc de Mauron ont décidé de mettre en place des mesures pour limiter les risques de transfert de produits phytosanitaires et de lessivage des nitrates dans l’eau. Mais pas que. Et c’est ce qui donne à leur engagement une dimension qui dépasse l’objectif d’origine. Caroline Cornet, chargée d’étude environnement à la cambre d’agriculture, détachée pour Alli’homme souligne cet engagement qui, outre la limitation du lessivage, permet la préservation et le développement de la biodiversité et la réducation des gaz à effet de serre. Cela passe par exemple par l’élargissement des bandes en herbe de 15 à 30 mètres près des cours d’eau mais aussi par la plantation de haies.

Tout un travail préparatoire a été fait au cours des années écoulées pour mesurer l’impact financier de ces mesures pour l’agriculteur (diminution du revenu, temps passé…) et évaluer une compensation financière. Cela s’appelle les PSE (paiements pour services environnementaux). Reste à financer ces aides. Ce qui est possible, pour les deux premiers agriculteurs, grâce à la contribution de partenaires tels que le Crédit Mutuel, le Crédit Agricole ou bien encore de grandes entreprises telles que Syngenta.

La problématique du financement de ces programmes est au coeur de l’avenir de ce dispositif. Il devra être levé pour par exemple permettre aux autres agriculteurs candidats d’entrer à leur tour dans la boucle.

Ecoutez dans notre vidéo le témoignage des différents acteurs de ce dispositif dont dépend finalement, l’avenir du Lac au Duc.

*association, créée début 2018, regroupant les professionnels de la profession agricole. Maintenir et améliorer les fonctionnalités environnementales des espaces ruraux et agricoles par la promotion et le développement de pratiques agricoles et forestières porteuses de services environnementaux. Déployer durablement ces services environnementaux sur fonds de partenariat gagnant-gagnant dans le cadre de contrats privés

3 commentaires "Ploërmel. Qualité de l’eau et biodiversité : les agriculteurs s’engagent pour le lac au duc"

  1. Le number 1 des pesticides, Syngenta, qui se permet de financer des paiements pour services environnementaux (PSE)…on n’aura tout vu ! Du partenariat gagnant-gagnant avec des firmes comme celle-ci ? … Ah excusez, cela doit être le principe du pollueur-payeur !
    Notre métier « d’exploiter » à de l’avenir !…la qualité de l’eau et notre santé, donc la « vie », j’en doute un peu.
    Merci le GBO et la chambre de l’agriculture pour votre clairvoyance.

  2. Les efforts de ces deux agriculteurs sont évidemment à mettre en valeur mais quand on voit le fossé près de la voie verte et du golf ces derniers jours, on se dit que le travail est encore long. Ou du moins qu’il peut être anéanti rapidement par l’action ou l’erreur d’une seule exploitation.

    L’arrachage des haies continue malgré les tonnes de terre qui partent avec le ruissellement. Non sens agronomique

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