Pays de Ploërmel

Publié le 2 février 2018

Ploërmel. Innovation à la maternité : l’acupuncture fait un tabac

Après beaucoup de craintes, de rumeurs pessimistes sur son avenir, l’hôpital de Ploërmel fait une entrée tonitruante dans le monde de la médecine innovante. Depuis le mois de décembre, des consultations d’acupuncture sont mises en place au sein de la maternité. Et l’initiative connait un engouement spectaculaire : les consultations sont d’ores et déjà complètes jusqu’au mois de mars!

L’acupuncture c’est une technique innovante qui trouve pourtant ses origines aux origines de l’humanité et qui est un des éléments de la médecine chinoise dont la planète entière reconnait désormais les bienfaits. Reconnue par l’Organisation mondiale de la santé, elle est même inscrite au patrimoine immatérielle de l’UNESCO. Elle a donc désormais toute sa place dans la panoplie thérapeutique déployée en France. Les consultations proposées à la maternité de Ploërmel sont d’ailleurs codifiées et prises en charge par la sécurité sociale.

La médecine chinoise et l’acupuncture en particulier fascine le monde occidental. C’est très probablement d’une façon empirique que, dans la nuit des temps, les médecins asiatiques ont compris que le corps humain est une formidable machine dans laquelle circulent des flux énergétiques dont le moindre déséquilibre provoque différents maux physiques et psychologiques. L’implantation de petites aiguilles à des endroits stratégiques du corps rétablit ces équilibres et apaise les troubles. La science moderne commence à entrevoir des explications rationnelles à cette thérapie ancestrale et qui est d’autant plus efficace qu’elle est inscrite dans la culture d’un peuple. « En chine, les gens voient leur acupuncteur tous les jours c’est vraiment quelque chose qui fait partie de la vie quotidienne… », explique Sophie Lingenheld-Van den Driesshe sage-femme acupunctrice qui assure les consultations à la maternité Ploërmelaise. A l’entendre parler avec passion de cette méthode, on comprend que l’acupuncture c’est bien plus que quelques aiguilles plantées ici ou là. C’est la compréhension de l’être humain dans toute sa complexité aussi bien corporelle qu’intellectuelle et notamment du fait que dans cette enveloppe charnelle, des flux se mettent en place entre certains organes qui interagissent entre eux, se transmettent des messages. Et dans cette partition l’acupuncteur c’est une sorte de chef d’orchestre qui en assure l’harmonie.

« Mais attention, prévient Sophie Lingenheld-Van den Driessh , l’acupuncture est une médecine complémentaire de notre médecine occidentale ». Elle demande une formation approfondie. C’est au cours de ses études au CHU de Strasbourg que la jeune femme a attrapé le virus de l’acupuncture. Cet hôpital était l’un des pionniers dans ce domaine. « J’ai pu voir les effets bénéfiques de cette technique et je me suis fixé comme objectif de pouvoir la pratiquer moi-même. J’ai eu envie d’avancer dans ma profession et de proposer autre chose aux patientes », commente-t-elle. Un gros travail personnel et deux années de formation à l’hôpital de Nantes et elle décroche au mois de juin dernier son diplôme inter-universitaire d’acupuncture obstétricale. Dès qu’elle a été diplômée, avant même d’ouvrir les consultations, elle a proposé l’acupuncture aux mamans. Soutenir le sevrage tabagique, soulager les douleurs, diminuer les troubles de la libido, accompagner la ménopause, soulager les effets secondaires en cas de la chimiothérapie… La liste des applications de l’acupuncture est immense.

Elle s’applique à tous les stades de la maternité. A la grossesse pour diminuer certains troubles comme les nausées, les varices, la peur de l’accouchement, favoriser la version d’un bébé en siège. Pendant l’accouchement pour diminuer les douleurs lombaires, favoriser la dilatation du col, la descente du bébé. Et puis après pour accompagner l’allaitement, accompagner le baby blues, apaiser les douleurs…

C’est par l’intermédiaire d’une amie qui avait eu recours à l’acupuncture pour son accouchement et qui lui en avait fait les louanges qu’Héloise Augereau a souhaité elle-aussi se faire aider par Sophie Lingenheld-Van den Driesshe, pour mettre au monde son 2è enfant. Pas de douleurs, un travail qui se fait dans la douceur et la sérénité au moment d’accoucher… Héloïse est véritablement subjuguée par l’expérience qu’elle a vécue. Depuis la naissance en octobre dernier, elle se fait toujours suivre pour gérer les troubles post-accouchement. « Je ne ressent aucune douleurs, c’est vraiment super… », confie-t-elle tout sourire tandis que la sage-femme applique une aiguille au niveau du nez, juste entre les deux yeux, puis une autre au niveau du poignet. Son visage s’éclaire. « Je me sens déjà bien », décrit-elle. Une petite rougeur apparait au niveau de l’aiguille. « Ce n’est pas une inflammation, c’est juste le signe qu’il y a une concentration de Chi (ndlr: l’énergie selon la médecine chinois)… », explique la sage-femme. « Les aiguilles ne sont absolument pas douloureuses. On dirait même qu’elles pénètrent toutes seules dans le corps, comme si elles étaient attirées. On a parfois l’impression qu’il y a des échanges entres elles… », commente Héloïse. Il lui faudra conserver ces aiguilles pendant 20 minutes. « C’est le temps nécessaire pour qu’elles fassent effet », précise Sophie Lingenheld-Van den Driesshe. Prendre le temps… C’est une autre valeur de cette médecine qui doit respecter certains rites exotiques. Une consultation dure une heure. « On pose un certain nombre de questions au patient pour le comprendre, parce que chaque individu est différent. Les gens sont souvent surpris qu’on leur demande de tirer la langue Mais pour les chinois, l’examen de la langue est un révélateur extraordinaire de l’état de santé général. Et puis il y a aussi la palpation des pouls, très particulière… », décrit-elle.

Attention, si vous avez l’intention d’avoir recours à cette technique, la liste d’atttente ne cesse de s’allonger

Pratique:

Les consultations d’acupuncture ont lieu tous les lundis ouvrables de 13 à 19 heures, au niveau du service de consultation de la maternité du centre hospitalier de Ploërmel.

Prendre rendez-vous auprès du secrétariat de gynécologie-obstétrique ou par téléphone au 02.97.73.26.26.