Réminiac

Publié le 17 décembre 2019

Ploërmel. Face à la direction, le personnel de l’hôpital exprime son inquiétude

Bien sur le débrayage suivi ce mardi en début d’après-midi par le personnel de l’hôpital de Ploërmel s’inscrivait dans le mouvement social national. Mais il avait aussi une finalité très locale. Car les employés de l’hôpital de Ploërmel sont inquiets, très inquiets de leur avenir et de celui de leur établissement mais aussi de la qualité des soins dont bénéficieront les habitants du territoire.

Visite de l’ARS le 13 janvier

Et cette inquiétude très palpable explique sans doute la très forte participation des employés à ce mouvement. Camille Siro, le délégué syndical CFDT a égrené la liste des sujet de préoccupation concernant l’hôpital de Ploërmel qu’il a d’ailleurs transmis par courrier à Paul Molac, le député, Patrick Le Diffon, maire de Ploërmel et aux élus du pays de Ploërmel. Une lettre dans laquelle les syndicalistes demandent à être reçus lors de la venue de l’Agence Régionale de Santé à Ploërmel le 13 janvier prochain. pas de réponse pour l’instant, mais ils l’ont dit « on sera là! ». Et on peut les croire car ce mardi après-midi, alors qu’ils dénonçaient justement le déficit de communication de la part de leur direction, ils ont soudain décidé d’aller manifester devant la porte de cette direction.

Réunion avec la direction

Et la rencontre a eu lieu. La nouvelle directrice en poste depuis le mois de septembre a improvisé une réunion au cours de laquelle les hospitaliers ont exprimé toute leur colère face à des promesses sans suites, à des rumeurs anxiogènes, à une absence de communication. Ils ont crié aussi leur attachement à cet hôpital de proximité. En fait, ce qu’ils demandent est relativement simple: quel est l’avenir de cet hôpital qui affiche un déficit cumulé au 31 décembre de plus de 23 millions d’euros et qui attend un nouveau déficit de 5 ou 6 millions l’année prochaine? Et finalement, y-a-t-il une véritable volonté de le sauver?

L’impossible recrutement de médecins

Dans un long échange de près d’une heure et demi, de nombreux sujets ont été évoqués. Du côté de la direction, on veut se montrer rassurant et on explique que la survie de l’hôpital passe par le travail en commun avec Vannes par exemple. Mais surtout la directrice pointe du doigt la difficulté quasi insurmontable de recruter des médecins et donc de monter des projets cohérents et structurants. Les appels à candidature se succèdent, mais les candidatures sont rares, pour ne pas dire nulles… On apprend aussi qu’une réunion doit rassembler ce mercredi à Pontivy les 13 hôpitaux bretons qui présentent un déficit budgétaire.

Standard en panne, informatique défaillante…

Il faut dire que certains détails font frémir. C’est le cas d’un système informatique défaillants au point que, en dépit des difficultés financières, l’établissement va engager 2 millions d’euros de travaux pour le remettre à niveau. C’est encore le cas du standard de l’hôpital, complètement obsolète, qui est en panne depuis plusieurs semaines. L’accueil doit utiliser un standard de secours aux fonctions réduites au minimum qui ne permet même pas de transférer un appel. Là encore, la direction qui a reconnu cette situation inacceptable promet un nouveau standard pour le 1er trimestre 2020.

Mais on avouera qu’avec tout ça, il est bien difficile d’avoir une vision sereine de l’avenir…