Ploërmel Communauté

Publié le 30 octobre 2017

Le Roc-Saint-André. Le bel hommage des enfants à leur « super Nounou »

« Des nounous comme ça, il n’y en a pas d’autres. C’est la seule. Elle est top… ». Joëlle Trégouet rosie et d’un hochement de tête gêné tente de relativiser le compliment. Mais non, rien n’y fait. Dans la salle du Roc-Saint-André, tout le monde est d’accord : c’est bien à une super nounou qu’ils rendent hommage. Et les faits parlent d’eux-mêmes. Car dans la salle, il y a la cinquantaine d’enfants que Joëlle a gardé, élevé, chouchouté en 27 ans de carrière. Mais peut-on parler de carrière et de métier quand on écoute les témoignages de ceux qui ont eu le privilège de lui être confiés. « Pour nous, c’était une deuxième maman… », confie Philippe. Aujourd’hui âgé de 27 ans, il a été le premier gosse du Roc-Saint-André à avoir goûté à la tendresse de Joëlle et à ses tartines de pain-beurre, désormais gravé à l’encre indélébile dans sa mémoire. Près de lui, une petit bouille brune ronchonne. C’est Julia, 4 ans, la petite dernière prise en charge par Joëlle, qui a eu aussi en garde… sa maman. Précision importante, si Joëlle, c’est le prénom officiel de l’Etat Civil, les gamins eux, ne veulent rien savoir. « On l’a toujours appelée Nounou. Je ne savais même pas qu’elle s’appelait Joëlle… », précise l’un d’entre eux.

Chez Joëlle et Hubert, c’était la maison du bonheur. « Elle était tout le temps avec nous. Tous les ans elle venait au carnaval de l’école et c’est elle qui portait les pancartes. Elle nous couvrait de cadeaux, pour nos anniversaires, pour Noël… », lance un groupe de jeunes filles. « Dans la cuisine, il y avait un calendrier sur lequel elle avait noté tous les anniversaires… », rebondit une autre. Joëlle et Hubert ont gardé beaucoup d’enfants mais ils ont eu aussi les leurs. Deux garçons et une fille, Anne-Sophie, pas jalouse pour deux sous de cette fratrie à rallonge. « Non, au contraire, ça nous a fait plein de frères et soeurs… », explique cette dernière. « Je partais même en vacances avec eux… », lance Philippe dont la maman est du coup, elle-aussi devenue nourrice.

Une sorte de communauté est née de cette histoire étonnante. Entre les enfants bien sur, mais aussi les parents et c’est presque une famille à la dimension de la commune qui s’est ainsi créée, notamment grâce aux réseaux sociaux. Et quand l’heure de la retraite a sonné pour Nounou, c’est par le biais de ce réseau qu’un véritable « complot » s’est mis en place autour d’un objectif : organiser une grande fête qui réunirait autour de Joëlle et Hubert, tous les enfants qu’elle a gardé. « Ca a commencé il y a un an. C’était compliqué, parce  qu’on voulait retrouver tous ceux qu’elle avait gardés.. », confie le mari d’Anne-Sophie la fille de Joëlle. C’est cette dernière qui a patiemment épluché le fameux calendrier, reconstituant année après année, la liste des enfants « en garde », relayant l’info auprès du groupe des autres enfants qui ont contacté tout le monde. L’affaire a pris du temps, mais l’objectif a été atteint et une date enfin fixée pour le grand jour : ce serait le 28 octobre. Restait à organiser la soirée. Presque une formalité puisque tout le monde a décidé d’apporter quelque chose…

Et samedi soir, Nounou a versé une larme en entendant tous « ses » gamins entonner une chanson spécialement écrite pour elle. On a beaucoup rigolé, on a fait plein de photos, on s’est embrassé très fort… Mais quelque chose dit que cette soirée n’était pas une fin. Bien sur, à la retraite, Joëlle et Hubert se consacrent pleinement à leurs quatre petits-enfants mais la maison sera sans doute encore bien remplie car tous les autres « enfants » sont catégoriques : « on continuera à aller la voir »!