Publié le 3 avril 2015

Ploërmel. Les emprunts toxiques, une véritable « patate chaude »

Le budget de la commune de Ploërmel a donc été voté. Il est conforme aux perspectives du débat d’orientations budgétaires. Que faut-il en retenir? D’abord le fait que les élus ont décidé de ne pas augmenter les impôts locaux, que des jours difficiles s’annoncent en raison de la baisse des dotations de l’Etat mais aussi des fameux emprunts toxiques qui plombent le budget. Enfin on peut retenir que malgré ce contexte difficile, environ 2 250 000 euros d’investissements sont prévus en 2015.

Ce sont les emprunts toxiques qui ont cristallisé les passions, une fois de plus. Avec une étonnante partie de passe-passe entre l’équipe majoritaire qui reproche à Paul Anselin, l’ancien maire, d’avoir contracté ces emprunts. Lequel assume sa responsabilité mais plaide non-coupable, rappelant que c’est son adjoint de l’époque -Patrick Le Diffon- qui lui avait vivement conseillé de le faire. Béatrice Le Marre tente de faire valoir le fait que sous son mandat, elle a « sécurisé » une bonne partie de ces emprunts toxiques. Ce qui provoque des éclats indignés : « avec l’argent du Sacré-Coeur », lance un élu… « Vous aviez la possibilité de racheter le prêt en 2009, pourquoi ne pas l’avoir fait », rétorque Paul Anselin…

L’annonce malheureuse du député

Bref, au bout il reste une dette abyssale et des ploërmelais qui en héritent. Et, comme il l’avait déjà dit lors du débat d’orientation budgétaire, Jacques Mikusinski, le rapporteur du budget prévient : la note est salée. Parce que pour rembourser ces prêts toxiques, c’est près de 6 millions d’euros qu’il faudra débourser au 1er juillet 2015. L’Etat peut-il atténuer cette dette?  « Notre député a annoncé dans la presse une aide de l’Etat de 75%. Il n’a sans doute pas bien suivi les débats. C’est une annnonce malheureuse de notre député. Les ploermelais vont payer pendant quinze ans… », insiste Jacques Mikusinski.

Vers une « commune nouvelle »

Au cours du débat qui a suivi le vote du budget, Béatrice Le Marre a reproché l’immobilisme de Patrick Le Diffon, notamment en ce qui concerne les rapprochements communaux. « Les regroupements seront imposés en 2017. Il est plus que temps d’envisager la construction de communes nouvelles… », s’emporte-t-elle. « Tout le monde est prêt à faire des mutualisations. Mais si Ploërmel avait bougé avant, ça serait plus simple. Je suis en contact avec Gourhel et même avec d’autres communes, si vous voulez savoir. Nous sommes en pleines négociations et on essaye de faire au mieux… », réplique Patrick Le Diffon.