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Ploërmel Communauté

Publié le 3 juillet 2021

Ploërmel. L’étonnante histoire de la cloche de la Coutume de Bretagne

Une délégation composée d’élus de Ploërmel a été invitée par le maire Patrick Le Diffon et par Bernard Oger conseiller municipal délégué au patrimoine et au tourisme, samedi 3 juillet rue Mystringue, pour assister à l’inauguration de la cloche de la Coutume de Bretagne. Une cérémonie ouverte au public.

 Bernard Oger, à l’initiative de ce projet, nous a conté l’histoire de cette cloche et de la Coutume de Bretagne, devant l’assemblée présente et attentive. Un épisode puisé dans le passé prestigieux de Ploërmel, ancienne cité ducale au patrimoine riche…

C’est Bernard Oger lui-même qui a découvert la cloche à l’intérieur du clocher de l’église Saint-Armel. Elle gisait au sol ! Elle trône aujourd’hui rue Mystringue, sur la place du marché, grâce à son support, créé par Christian Denis le ferronnier de Campénéac !

La cloche date de 1530. Elle a sonné à toute volée, le 20 octobre 1580, pour toute la Bretagne, pour que soit entendu par tous, la proclamation solennelle de la Coutume réformée. Elle avait été adoptée par les députés des 3 Etats de Bretagne, réunis pendant 3 jours dans le couvent des Frères Carmes à Ploërmel…

Une autre cloche, qui date également de 1530, sonne encore de nos jours dans le clocher de l’église Saint-Armel.

“La démocratie, que tout les jours on s’efforce de protéger tant elle est fragile, aurait pris naissance à Ploërmel sous le règne de Arthur II. C’est lui, qui avait convoqué le parlement général aux Carmes en 1309 …”

Bernard Oger, conseiller municipal délégué au patrimoine

Le Duché de Bretagne était régi juridiquement par une Coutume générale jusqu’à la Révolution. Cette Coutume faisait l’objet de 3 rédactions successives, d’abord à titre privé aux alentours de 1320, puis officiellement en 1359.

 En 1580, ce travail trop vite mené, fut repris pour aboutir à la Coutume réformée, appelée aussi Nouvelle Coutume. Elle fut débattue et adoptée solennellement aux Carmes à Ploërmel par les Etats du parlement de Bretagne les 18, 19 et 20 octobre. Elle resta en application jusqu’à la Révolution française…

La Coutume traitait des procédures civiles et pénales, du droit applicable à la famille, au patrimoine, à l’organisation féodale et à la répression concernant la délinquance…

Patrick Le Diffon a souligné la passion de Bernard Oger, toujours dévoué à mettre en valeur et à l’honneur l’histoire et le patrimoine de la Ville, à se tourner vers l’avenir pour conserver son rayonnement et son attrait…

Le maire a profité de l’occasion pour rappeler l’implication de la municipalité sur les travaux en cours et futurs, pour que les hauts lieux patrimoniaux retrouvent vie, pour que le patrimoine ploërmelais redessine l’histoire de la ville. C’est le cas de la chapelle du couvent des Carmélites qui sera un lieu d’art ouvert à tous ; la rénovation du centre historique et ses remparts ; l’église qui sera mise en valeur, tandis que la place d’Armes retrouvera son lieu d’antan et de convivialité…

Les Coutumes du royaume doivent faire l’objet d’une rédaction officielle. La syntaxe est modernisée et un aspect plus normatif lui est donné. Le texte de l’Ancienne Coutume est débattu et solennellement approuvé par l’assemblée des Etats de Bretagne. Il est promulgué en octobre 1539.

Quelques exemples des Us et Coutumes écrits :

1) Sous La Plus Ancienne Coutume de Bretagne, au 14ème siècle :

    • Les successions roturières devaient respecter un partage égalitaire des biens du défunt entre tous les enfants, tant garçons que filles.
    • Le droit d’aînesse triomphait pour les successions nobiliaires, le but étant d’éviter le morcellement des seigneuries, qui aboutirait à en affaiblir le caractère défensif !
    • A défaut de descendant masculin, le fief était dévolu à l’époux de la fille aînée.
    • La peine encourue par les faux-monnayeurs, prévue par la Très Ancienne Coutume était d’être “bouillis en eau chaude, jusqu’à la mort endurée”. Pour le cas où l’imposante marmite d’eau chaude était impossible à déplacer, le condamné pouvait être amputé de la main, avant d’être pendu “haut et court” !

2) Au 16ème siècle, l’intégration définitive du Duché de Bretagne à la France en 1532 a alors une incidence directe sur la forme de son droit, mais peu sur le fond…

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