Ploërmel Communauté

Publié le 22 décembre 2020

Ploërmel. Portrait: Catherine, bénéficiaire de l’épicerie sociale

Catherine est bénéficiaire de l’épicerie sociale de Ploërmel, depuis juillet 2020 et n’en a pas honte ! “Cela peut arriver à beaucoup de monde !” Catherine a travaillé toute sa vie, hélas trop souvent en contrats précaires, tels que les Contrats Emploi Solidarité (CES), en stages, ou en Contrats à Durée Déterminée (CDD), qui au bout du chemin, même cumulés, n’offrent pas une grosse retraite, et les fins de mois sont difficiles à boucler…Dernièrement, Catherine a fait partie des 250 bénéficiaires des boîtes cadeaux, confectionnés généreusement par les habitants du secteur. Très touchée par le geste, Catherine s’adressent à eux : “Je tenais à remercier personnellement les Ploërmelais pour leur générosité lors de la distribution des boîtes cadeaux pour Noël. Je dois avouer que j’ai été touchée que des anonymes aient donné ces cadeaux pour nous offrir du baume au cœur. Pour ma part j’ai toujours donné, et aujourd’hui étant dans la difficulté, je me rends compte du bonheur que cela procure lorsqu’on reçoit à son tour. Un grand merci à vous tous, je vous souhaite un joyeux Noël . Le mien sera meilleur grâce à vous. MERCI”
Comme elle l’explique simplement : Catherine a toujours donné, aidé les autres, quand elle le pouvait. Déjà petite fille, puis adolescente, elle avait beaucoup d’empathie pour autrui ! “Quand je rencontrerai quelqu’un de malheureux, je le réconfortais. Je donnais, je m’intéressais beaucoup à la souffrance des gens, des animaux, à tel point que ma mère me surnommait Soeur Catherine des pauvres ! Je n’attendais rien en retour…” Catherine va vivre ses 30 premières années en Normandie, non loin de Rouen. Elle travaillera dans le social et exercera les professions de : éducatrice en foyer DDASS (actuellement Aide Sociale à l’Enfance, l’ASE), monitrice de colonie de vacances, sous directrice en foyer pour jeunes travailleurs, ou encore aide-soignante en hôpital psychiatrique pendant 7 ans.
Catherine est mariée et vit ensuite à Agen dans le Lot-et-Garonne. Elle travaille au Secours populaire en CES pendant 2 ans. Mais suite à des problèmes de dos, elle souhaite se reclasser professionnellement et c’est à Paris, qu’elle décroche courageusement son baccalauréat F8 médico-social, à l’âge de 42 ans. Catherine revient à Agen, suit un stage à la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) et divorce de son mari violent en 1996. Originaire de Bretagne de part sa famille, elle trouve un poste, en qualité de secrétaire à l’éducation nationale au collège de Cancale, puis à celui de Saint-Malo, où elle est titularisée. Catherine poursuit sa carrière au lycée hôtelier de Dinard, puis dans le Morbihan, au Centre d’Information et d’Orientation d’Auray.
Catherine est retraitée depuis 2013 et pour un temps elle a aidé à la cantine de l’école de sa commune de résidence à la Chapelle Caro. “Maintenant, ma maman handicapée et âgée de 93 ans a de plus en plus besoin de mes soins. Je ne peux plus tout faire !” Catherine vit seule, dans une maison trop grande, au loyer trop onéreux avec sa petite retraite. A la recherche d’un logement plus petit, elle ne se plaint de rien, sait que d’autres sont encore moins bien lotis qu’elle, qu’elle, au moins, a un toit sur la tête. Catherine reste digne et garde la tête haute. Pour cela, elle donne toujours le maximum à l’épicerie sociale pour ses courses, soit 10 euros, (sachant que la somme demandée par les bénévoles se situe entre 1 euro et 10 euros). “Chaque fois que c’est possible, je suis et serai bénévole pour la banque alimentaire et j’aiderai à la collecte dans les supermarchés : “C’est normal, pour moi, d’aider les gens dans la rue et de donner pour manger, à ceux qui sont dans une situation encore pire que la mienne…”