Oust à Brocéliande

Publié le 19 octobre 2016

Malestroit. Pénurie de médecins : un trou de mémoire?

« Moi, j’assume toujours ce que je dis… ». C’est une petite phrase que le premier adjoint de Malestroit, Jean-Paul Lembelembe prononce souvent. C’est d’ailleurs ce qu’il nous avait dit lorsqu’il nous a appelé après notre article révélant le plan bis, juste après avoir qualifié de « mensonges » les informations que nous avait donné le préfet. Il avait même précisé, « tu peux l’écrire ». C’est ce qu’on a fait, mais aujourd’hui, le premier adjoint a sans doute un trou de mémoire, puisque mardi soir, il a nié ses déclarations.

Il n’est pas question de laisser dire ça. Comme nous l’avons écrit, c’est trop facile. On va donc, une dernière fois revenir sur cet entretien. Lorsque nous révélons l’existence d’une solution simple au remplacement du médecin en partance de Malestroit, nous ne faisons pas état de la conversation que nous avons eu le matin même avec le préfet. En fin d’après-midi le téléphone sonne. A l’autre bout, Jean-Paul Lembelembé, furieux, se lance dans une charge impitoyable contre la presse et notre article dénonçant à plusieurs reprises des « informations non recoupées ». Quand, enfin, on lui indique que c’est le préfet lui-même, citant l’ARS, qui nous les a données, le premier adjoint s’emporte encore un peu plus et qualifie ces informations de « mensonges », ajoutant quelques qualificatifs peu élogieux à l’encontre des administrations. Traduits poliment, ils signifient que ni le préfet ni l’ARS ne sont qualifiés pour évoquer le sujet. Et surtout, le premier adjoint lance sa petite phrase : il assume et nous invite à l’écrire…

On va dire que ce jour-là, le premier adjoint s’est laissé emporter par la colère qui n’est, on le sait, jamais bonne conseillère. Sauf que le lendemain… Alors, comment se rattraper? Ben tout simplement en affirmant n’avoir jamais tenu ses propos et en faisant porter le chapeau à la presse. Un grand classique, mais que nous jugeons intolérable et insultant. Non, Jean-Paul Lembelembe a bien dénigré préfecture et ARS. D’ailleurs, nous n’étions pas seuls lorsque cet entretien a eu lieu et même sans haut-parleur, on entendait bien la fureur de l’élu s’exprimer et dire tout le bien qu’il pensait de l’administration… D’ailleurs jusqu’à hier soir, Jean-Paul Lembelembe n’a jamais démenti.

Et puis, tant qu’on y est, on va revenir dans le détail sur le cheminement de cette information jusqu’à nos colonnes, puisque nous sommes accusés de ne pas l’avoir « recoupé ». D’abord pour les néophytes rappelons cette règle journalistique : « une information, ce sont deux sources différentes qui se recoupent ». Dans le cas présent, la première source, c’était la rue. En effet, nous savions que le médecin en partance présentait sa remplaçante à ses patients depuis plusieurs jours. Au hasard d’une rencontre, nous posons la question au maire qui ne dément pas, et laisse entendre « qu’il y a quelque chose » mais qu’il faut attendre. Deuxième source, mais pas assez précise. Enfin, lors d’une conférence de presse à la préfecture, c’est le préfet qui vient à notre rencontre. « Vous connaissez le fin mot de l’histoire (ndlr : concernant la pénurie de médecins à Malestroit », nous demande-t-il. Et de nous expliquer qu’il venait d’apprendre qu’une remplaçante était annoncée à Malestroit. Nous lui répondons que « effectivement on a eu vent de cette information mais que nous n’en avons pas eu confirmation ». « Et bien moi je vous le confirme… », nous dit-il, citant également l’ARS.

Voila donc une information coupée et recoupée et donc éligible à être diffusée. Dans son intervention mardi soir au conseil, Jean-Paul Lembelembe indique que nos informations « ont bien fait rigoler le préfet ». Il ne nous a pas semblé que le préfet trouvait l’histoire très drôle, mais après tout on peut se tromper.

C’est en tout cas pour nous la dernière fois que nous revenons sur cette polémique. Notre souci, c’est que vous soyez convaincu que nous nous appliquons à faire notre métier le plus correctement possible avec pour seul objectif de vous informer le plus complètement, le plus justement possible et en toute indépendance vis à vis des pressions extérieures.

Vous pouvez écouter le débat qui s’est déroulé mardi soir au conseil, autour de l’intervention de Jean-Paul Lembelembe que nous diffusons sur notre Web télé (cliquez ici)