Publié le 14 août 2015

Questembert. Les mouches ont disparu, les questions restent…

On ne saura peut-être jamais les vraies raisons de l’invasion de mouches que vient de subir une partie de la commune de Questembert. Une chose est sure : les mouches ont disparu depuis trois ou quatre jours. Mais d’où venaient-elles? L’enquête menée par la direction départementale de la protection de la protection des populations du Morbihan (DDPPP) n’a pas permis d’apporter une réponse claire à cette question.

La DDPPP est habilitée à enquêter dans les installations classées, c’est à dire celles qui comptent plus de 50 vaches, plus de 50 cochons ou plus de 5000 volailles. En-dessous, cela relève de la commune qui ne dispose pas des moyens suffisants sur le plan humain et juridique pour procéder à des contrôles. En ce qui concerne les installations relevant de la DDPPP, quatre ont été visitées, mais aucun constat probant n’a été fait. Dans une exploitation, il a été constaté un nombre élevé de larves, mais selon Michel Collin, responsable de la DDPPP pas suffisant pour pouvoir établir formellement que la source de l’invasion se trouvait là. « D’autant que cette exploitation est assez éloignée de Questembert, 2,5 km environ… », note-t-il. Or, selon le spécialiste, les mouches n’ont aucune raison de quitter un endroit qui leur apporte tout ce dont elles ont besoin pour vivre.

Les mouches qui ont tant fait parler d’elles sont des petites mouches de deux espèces : Musca domestica et fannia canicularis qui se distingue par leur taille. Ce sont les petites mouches noires, « classiques » si l’on peut dire. Les élevages de volailles sont ceux qui potentiellement, à partir des fientes, peuvent faciliter la prolifération de ces mouches. « Les élevages sont obligés de traiter les fientes avec des larvicides… », souligne Michel Collin. C’est à ce stade que les mouches sont les plus vulnérables et c’est donc là que les traitements sont les plus efficaces. Des traitements coûteux puisqu’ils représentent 10 000 euros par an pour 100 000 poules. Il faut une dizaine de jours pour que les larvicides fassent effet. Voila à peu près pour la piste de l’exploitation agricole. Mais il y a d’autres hypothèses. Celle des composteurs n’est pas totalement exclue. Georges Boeffard, vice-président de la communauté de communes, participait à la conférence de presse donnée ce vendredi après-midi. Il avait exclu l’hypothèse des composteurs publics il y a quelques jours, mais il a indiqué que des vérifications seront faites et admis qu’il sera sans doute nécessaire de sensibiliser la population au bon usage de ces appareils. Une autre hypothèse est celle de tas de compost chez des particuliers, mal conduits…

Bref, on ne sait pas grand-chose, si ce n’est que d’autres plaintes arrivent d’autres secteurs du département que n’a pas désigné Michel Collin et qui pourrait laisser penser à une autre explication. Les conditions climatiques actuelles (chaleur, humidité…) sont des facteurs qui facilitent la prolifération des mouches. Et Michel Collin n’exclut pas que ce soit la raison des phénomènes actuellement constatés ici et là dans le département.

Marie-Annick Martin, maire de Questembert et conseillère départementale a expliqué que la municipalité avait décidé de réagir vite et fort, parce que des dizaines de plaintes émanant des habitants arrivaient à la mairie. Et à Questembert, tout le monde a encore en mémoire la grande invasion de mouches constatée en 2003, d’où une hyper-sensibilté de la population à ce phénomène. « Nous avons décidé d’agir tout de suite en faisant appel aux services spécialisés avant d’en arriver à la même situation qu’en 2003… », explique le maire.

La mairie en tout cas prend acte de la disparition des mouches mais affirme que les services municipaux resteront vigilants dans les jours et les semaines à venir.