Publié le 8 avril 2015

Malestroit. Budget : les conseils du trésorier

David Bioret, trésorier, supervise les budgets de toutes les communes du ressort de la trésorerie de Malestroit. Il assiste donc aux réunions des conseils municipaux lors du vote du budget. Et David Bioret ne fait pas qu’assister aux réunions, il apporte son analyse qui parfois refroidit l’ambiance.

Ce fut le cas lors de la réunion de la CCVOL il y a une quinzaine de jours où il avait tiré le signal d’alarme concernant un risque d’envolée de la dette par habitant. Mardi soir, il a longuement passé en revue différents critères du budget de la ville de Malestroit pointant du doigts quelques données. Comme pour la CCVOL, il a souligné l’endettement très important de la ville : 1640 euros par habitant soit plus du double de la moyenne départementale (700 euros). Il a surtout insisté sur le fait que ces chiffres étaient ceux arrêtés au 31 décembre 2014. Et donc, ils ne prennent pas en compte les futurs emprunts. Et dans les projets de la ville figure la réalisation de la maison pluridisciplinaire de santé qui nécessitera un emprunt de 800 000 euros. « Faites le le plus tard possible… », conseille le trésorier.

Il a comparé le budget de Malestroit à différents ratios qui permettent de le placer dans une bonne moyenne, pour faire simple. Mais on s’arrêtera sur deux observations faites par le trésorier. La première, c’est la capacité d’autofinancement, qui se mesure à travers un chiffre : celui du nombre d’années qu’il faut à la commune pour payer ses emprunts. La « norme » considère comme une bonne moyenne une durée de 8 ans. L’année dernière pour Malestroit ce repère était de 8 ans et demi. Cette année, il passe à 12 ans. Rien de dramatique, souligne le trésorier, mais un indicateur à avoir en tête et qui s’aggravera avec de futurs emprunts. D’où ce conseil répété de reporter le plus tard possible la contractualisation des emprunts pour la maison de santé, mais aussi de diminuer les dépenses et d’augmenter les recettes de fonctionnement.

Et pour y parvenir, le trésorier a aussi des idées très concrètes. « J’insiste sur le fait que je ne vous incite pas spécialement à augmenter les impôts », prend-t-il la précaution de préciser. Même si on sent bien que cette idée ne le choquerait pas plus que ça. D’ailleurs, il invite les élus à comparer leurs taux d’imposition avec ceux des autres communes de la CCVOL. En ce qui concerne la taxe d’habitation le taux moyen des communes de la CCVOl est de 21,92%, alors qu’il est de 15,51 % à Malestroit, pour le Foncier bâti il est de 20,87% pour la CCVOL contre 25,59% à Malestroit… Mais l’urgence, selon le trésorier, c’est de commercialiser les terrains à vendre ce qui permettrait une rentrée d’argent et des contribuables en plus, donc des recettes supplémentaires. Il reste deux lots sur le lotissement de la gare et tous ceux du lotissement Le Croizedo. Et le trésorier invite la commune à faire valoir les exonérations qu’elle accorde aux nouveaux arrivants, des mesures que d’autres communes commencent à mettre en oeuvre pour relancer un marché immobilier plutôt terne.

Enfin, on notera aussi deux autres observations faites par le trésorier. Sur la maitrise des charges « Malestroit ne l’a pas assez fait en 2014 », estime-t-il et sur la hausse de la masse salariale. Celle-ci a augmenté de 63 000 euros entre 2013 et 2014. « Ce sont les emplois aidés… », répond le maire Bruno Gicquello. « Les contrats aidés sont financés à 85 % par l’Etat », ajoute le Trésorier avec une moue dubitative.

Vous pouvez consulter les documents budgétaires présentés mardi soir au conseil en cliquant ici