Publié le 30 mars 2016

Malestroit. Budget : il va falloir rogner sur les subventions

La marge de manoeuvre est étroite, pour ne pas dire inexistante. Les élus de Malestroit vont devoir faire preuve  de beaucoup de prudence dans les mois et les années à venir pour gérer la commune. Car le budget de Malestroit comporte plusieurs points de préoccupation, comme nous allons le voir. « Le budget sera de moins en moins facile à boucler », prévient d’ailleurs Carole Blanco-Hercelin, maire-adjointe chargée des finances. Elle a présenté un budget qu’elle qualifie de « prudent » notamment en prenant en compte des prévisions de recettes évaluées à minima. « Il vaut mieux avoir une bonne surprise à la fin de l’année… ». Mais, il n’en reste pas moins que les dotations de l’Etat vont continuer à baisser, qu’il faut gérer un endettement important de la ville et que la municipalité veut tenir son engagement de ne pas augmenter les impôts locaux. Un objectif à relativiser puisque les bases des taxes locales sont augmentées chaque année par l’Etat : 0,9% l’an dernier et 1% en 2016. Ainsi, par ce simple automatisme, la ville a gagné l’an dernier 49 000 euros d’impôts alors que la DGF baissait de 35 000 euros.

Mais, « il faudra faire des économies, rogner sur les dépenses » poursuit Carole Blanco-Hercelin qui utilise même le terme de « sacrifices ». Et là encore, on s’aperçoit que le budget contient beaucoup de points sur lesquels les élus n’ont pas de prise. Il faudra établir des priorités : l’entretien des bâtiments, de la voirie… Et Carole Blanco-Hercelin a insisté sur le fait que l’un des seuls chapitres où la ville pouvait récupérer des marges de manoeuvre, c’est celui des subventions aux associations. Elles n’ont pas été votées mardi soir, mais elles devraient subir des coupes sérieuses…

Nous publions ci-dessous l’intégralité des documents budgétaires qui ont été présentés mardi soir au conseil municipal afin que vous puissiez les analyser vous-même. Nous allons plutôt mettre l’accent sur deux repères qui nous semblent intéressant pour comprendre la situation budgétaire.

La dette : trop lourde. Elle est lourde : plus de 4 millions d’euros d’emprunts à rembourser. Si la ville ne contractait plus aucun emprunt cette dette s’éteindrait en… 2046! Lors d’une réunion avec les réunions de quartier, il y a quelques semaines Bruno Gicquello avait annoncé que la ville se désendettait, avançant le chiffre de 1200 euros par habitants contre 1690. Or, le budget 2016 affiche une dette de 1588 euros. Interrogé sur cette différence par  un élu de la minorité, Bruno Gicquello a précise que 1200 euros c’était un objectif « à 4 ou 5 ans ». Petite précision qui, sauf erreur de notre part, n’avait pas été apportée devant les référents de quartiers. Ils sauront bien nous le dire dans leurs commentaires… Donc, la dette ne baisse que d’une centaine d’euros par habitants. Le Trésorier qui assistait à cette réunion a indiqué que la dette moyenne par habitant des villes de même importance dans le département était de 650 euros/habitant.

Capacité d’autofinancement : insuffisante. Voila un autre critère important pour un budget communal. C’est la capacité de la commune à autofinancer ses investissements. Il y a la CAF brute et la CAF nette dont est déduite le remboursement des emprunts. A Malestroit, la CAF brute est de 135 euros par habitant alors que la moyenne départementale est de 200 euros. En ce qui concerne la CAF nette, c’est à dire ce qui reste vraiment de disponible elle est de 84 euros par habitant à Malestroit contre 130 euros en moyenne dans le département. « Vous êtes en dessous de la moyenne départementale », souligne le Trésorier.

Le Trésorier qui supervise donc les budgets estime que ce budget est globalement stable, mais il pointe du doigt la fragilité des deux éléments que nous venons de développer, l’endettement et la CAF.

Une conseillère de la minorité a reproché à la majorité de ne pas proposer de projets structurants. « Il faut être pragmatique et faire selon nos moyens. Nous ne voulons pas augmenter les impôts », a rétorqué le maire. Celui-ci a indiqué que des discussions étaient engagées avec les banques afin de renégocier les prêts.

Voici le budget en détails :