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Oust à Brocéliande

Publié le 15 mars 2024

Josselin. Ancien résistant, personnage attachant : les 100 ans de Joseph Pirio

« Il a toujours aimé être le premier… », sourit Fanny Larmet en évoquant la vie de son grand-père, Joseph Pirio qui a soufflé jeudi les bougies de son centième anniversaire à l’EHPAD de Josselin. Et là encore, Joseph Pirio est un pionnier puisqu’il est le premier a fête ses 100 ans dans ce nouvel établissement inauguré il y a à peine un an. Le personnel ainsi que les autres résidents lui ont témoigné de leur affection.

Né à Trégranteur le 14 mars 1924, Joseph Pirio est un josselinais très connu et apprécié pour son caractère affirmé et son dynamisme. Il a aussi fait partie des résistants qui se sont battus dans le Maquis de Saint-Marcel.

Son père est boucher-charcutier et sa mère cuisinière dans les châteaux. Il a une soeur aînée et un frère cadet. Il a fréquenté les écoles primaires de Trégranteur et Josselin avant d’exercer différents métiers. Puis à 16 ans, il s’engage dans la marine et part servir sur deux navires, le « Commandant Teste » et le dragueur de mines « l’Hirondelle » où il a un emploi de cuisinier. Il revient au pays après une « mise en congés pour Armistice » et après le sabordage de la flotte à Toulon, il rejoint la résistance et le Maquis de Saint-Marcel où il participe activement à la récupération des parachutistes alliés qu’il faut cacher. Il raconte souvent une terrible anecdote, qui lui fait souvent dire qu’il a déjà été déclaré mort. C’était ce jour terrible où après avoir échappé à une attaque allemande, il est resté caché plusieurs jours avant de réapparaître à la plus grande surprise de son père (voir ci-dessous).

La guerre finie, il travaille dans différentes charcuteries, toujours en Bretagne mais parfois loin du Pays de Josselin, à Vannes ou Nantes où il se rend chaque semaine à vélo. En 1947, il se marie avec Simone Pasteur et le couple s’installe dans l’école de Trégranteur. Cinq enfants sont nés de cette union : Gérard (décédé), François, Christiane, Elise, Thierry (décédé). Un foyer heureux où le travail est prioritaire : l’usine, le potager, le bois à couper pour l’hiver… Une vie entachée plus tard de drames familiaux : des décès trop jeunes d’épouse en 1999, d’enfants, de gendres, de belles-filles…

L’année 1950 est un tournant professionnel important. C’est l’année où il intègre les charcuteries Le Net à Josselin. Il y fera toute sa carrière, gravissant les échelons jusqu’à occuper le poste de responsable de production. En 1956, il fait construire sa maison rue de Cupidon à Josselin, alors en bord de champs. Ensuite, il acquiert la première voiture du quartier, une 2 chevaux grise, la « Deudeuche ». Joseph Pirio est aussi un passionné de vélo. Après guerre, il ouvre les courses cyclistes au guidon de sa moto, une « Syfax ». Le vélo sera d’ailleurs pendant très longtemps son moyen de locomotion favori. Un genou trop douloureux le contraint à changer ses habitudes en 1995. Il achète alors le premier vélo électrique de Josselin.

Il aimait aussi partir à la chasse le dimanche matin et s’il rapportait parfois des lapins, il trouvait plus surement des champignons et des châtaignes. Il devient en 1983, un retraité très actif. Rester à la maison, c’est pas trop son truc. Il préfère entretenir son jardin et son potager où murissent de superbes tomates. Il sait prendre le temps d’une pause pour écouter et identifier les chants d’oiseaux et surveiller les « chats d’bois ». Il a fait plusieurs voyages à l’étranger, toujours curieux de découvrir de nouveaux horizons, d’autres tradtions et modes de vie… Les réunions de famille sont chaleureuses et se terminent souvent par une partie de palets… La planche n’est jamais bien loin!

C’est aussi un acteur connu de la vie locale : joueur de boule bretonne, cuisinier pour les bénévoles du Champ de Courses, bénévole auprès de la paroisse et pour le pélerinage… mais aussi joueur de cartes au Club des Aînés. Outre les cartes, il aimait aussi le scrabble, faire les mots croisées et lire le journal de long en large. Certains disent qu’il ne détestait pas parfois tricher un peu…

Malicieux, souriant et serviable il sait écouter et faire parler les autres… ce qui explique sans doute pourquoi il est un personnage de Josselin, bien connu des habitants avec qu’il il aimait discuter et plaisanter, notamment sur le marché qu’il fréquentait surtout pour « lever le nez ». A l’EHPAD de Josselin, il n’est pas non plus inactif. Pas plus tard que mercredi, veille de son anniversaire, il jouait à la belote… Et samedi, c’est entouré de tous ses proches qu’il fêtera comme il se doit cet évènement!

Joseph Pirio, le témoignage d’un résistant du Maquis de Saint-Marcel

Cette année 2024 marque le 80è anniversaire de la libération mais aussi des combats du maquis de Saint-Marcel. Des évènements qui donneront lieu à d’importantes cérémonies à Bohal, Saint-Marcel et Sérent.

Joseph Pirio a fait partie de ceux qui ont combattu dans la Maquis de Saint-Marcel. Il a relaté ses souvenirs dans une chronique publiée dans le recueil « Histoire et patrimoine du Pays de Josselin » à l’occasion du 60è anniversaire de l’Armistice du 8 mai 1945, en 2005. Voici ce témoignage qui prend une valeur exceptionnelle en cette année 2024 :

3 commentaires "Josselin. Ancien résistant, personnage attachant : les 100 ans de Joseph Pirio"

  1. Bonjour JOSEPH Très heureux de te revoir sur info-gallo et surtout JOYEUX ANNIVERSAIRE .
    Dans 2 mois ce sera le tour d ‘André MICHEL de MALESTROIT ensuite il nous faudra attendre
    celui de Marcel BERGAMASCO de Ploermel .
    A SAINT-MARCEL nous n’oublions pas ceux et celles qui nous ont côtoyés durant toute cette
    période de 1944. jean-claude GUIL

  2. Félicitation M PIRIO,

    Votre courage est un exemple pour tous ceux qui cherchent leur chemin de patriotisme !
    Ma mère a vécu 101 ans et est décédée dans cet Ehpad de Josselin…sa maison est maintenant habité par votre fille Elise…
    Bon anniversaire

    1. Bonjour Bernard.
      Merci pour ce petit message de sympathie. Je le lui transmettrai. La maison de ta maman et les gênes de mon papa me permettront peut être de vivre aussi longtemps.
      Amicalement, Elise.

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