Environnement

Publié le 31 juillet 2023

Morbihan. Vécu. Hausse des prix de l’électricité: notre expérience des panneaux photovoltaïques

Dès ce mardi 1er août, les tarifs de l’électricité vont augmenter de 10%. Un « coup de poignard dans le dos » des consommateurs au creux de l’été a dénoncé le délégué général de la CLCV. Une mauvaise nouvelle pour nos portefeuilles qui vient s’ajouter à une précédente hausse, entrée en vigueur le 1er février dernier, de 15% « en moyenne ». Ce qui signifie que l’augmentation est plus importante pour certains tarifs… Et ce n’est sans doute pas fini. Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie, interrogée par nos confrères de France Info, ce lundi 24 juillet expliquait que « sans bouclier tarifaire, le prix de l’électricité en août aurait toutefois augmenté « de 75% » par rapport au prix de février ». Et on peu entendre dans les commentaires autour de cette information que cette hausse marque le début de la fin du bouclier tarifaire. Il est donc probable que de nouvelles hausses interviennent dans les prochains mois.

C’est en tout cas l’hypothèse que nous avons retenue et cela depuis longtemps. La guerre en Ukraine et ses désordres économiques collatéraux a constitué une sorte de prétexte et d’accélérateur -une tendance que l’on pressentait- à une flambée des prix généralisée.

Parallèlement, il ne semble pas que nos revenus doivent suivre la même tendance. Alors, comment faire pour se prémunir ou en tout cas maitriser la situation? Chacun peut avoir son avis sur la question, mais nous on s’est dit que le mieux c’était une forme d’autosuffisance. On l’applique pour les légumes avec un potager qui assure la quasi totalité de notre consommation annuelle et on s’est dit; pourquoi pas en faire de même avec l’énergie. Et quelle est l’énergie gratuite et inépuisable que l’on peut produire soi-même: celle provenant du vent et du soleil évidemment.

Il y a deux ans après avoir suivi une visite thermique organisée par les services de l’OBC, on s’est décidé à passer à sauter le pas. On a fait installer des panneaux photovoltaïques sur le toit de notre maison en autoconsommation avec revente du surplus à EDF. On vient tout juste de boucler une année complète de fonctionnement.

Démarche éco-citoyenne

Maitriser les dépenses énergétique pour des raisons économiques mais aussi pour s’inscrire dans une démarche éco-citoyenne… L’idée nous trottait dans la tête depuis un moment. Mais avant d’envisager un investissement dans des panneaux photovoltaïques, nous avons décidé de réduire au maximum notre consommation. Peu à peu, nous avons changé toutes nos ampoules pour des LED, changé aussi nos appareils électroménagers pour des modèles les moins gourmands possible et en limiter le nombre au strict nécessaire, changé encore le chauffe-eau pour un modèle plus récent et surtout d’un volume moins important. Une première étape qui nous a permis de réduire de 30% notre facture d’électricité.

Comment économiser encore plus

Après avoir vraiment rationalisé notre matériel, il ne restait donc plus d’autres solutions que… de produire de l’électricité. La pose de panneaux photovoltaïques n’est pas une démarche anodine. Elle suppose un investissement de départ assez important qui peut bénéficier d’aides de l’Etat. Mais c’est un investissement qui s’amortit dans le temps: un peu plus de 8 ans en ce qui nous concerne -mais généralement, c’est environ 10 ans-, alors que les panneaux sont garantis 25 ans.

Faites réaliser des devis pour déterminer le montant actuel de votre chantier (variable selon les coûts de pose, le matériel choisi, la technologie) qui, selon les spécialistes se situe entre 8 et 10 000 euros pour une installation de 3 kWc.

Quelles aides de l’Etat

La pose de panneaux photovoltaïques donne droit à une subvention qui est versée par ENGIE: elle est calculée en fonction de la puissance de votre installation. En règle générale, la puissance des installations individuelles est de 3 kWc. Cliquez ici pour avoir les dernières informations sur ces aides qui ont été modifiées

A cela s’ajoute le fait qu’une TVA de 10% s’applique uniquement pour les installations de moins de 3 kWc

Enfin, la revente du surplus peut générer des revenus complémentaires susceptibles de réduire un peu le coût de l’opération, sachant qu’en 2022, EDF vous rachetait le kWc 0,10 euros le kWh, ce tarif aurait été réévalué au 1er trimestre 2023 à 0,1339 euros/kWc.

A noter aussi que certaines banques proposent des prêts à taux très bas, voire zéro, souvent en raison de leur stratégie et de leur volonté d’inscrire leur image dans une démarche éco-citoyenne.

Quel bilan?

Finalement ce que vous voulez savoir, c’est si ça marche et quelles économies vous pouvez réaliser. Ce que l’on peut vous dire c’est que notre facture annuelle a « fondu » de 400 euros, passant de 900 à 500 euros (et cela en dépit de la hausse des tarifs de 15% appliquée en février et hors produit de la revente), soit 45% de réduction. Notre consommation électrique est passée de 4576 à 2090 kwh (soit 55% de réduction.

Et à cela il faut encore ajouter la prime de l’Etat, ainsi que le produit de la revente du surplus de notre production -qui ne seront versés qu’en décembre. Il s’agit d’évaluation puisque nous n’avons toujours pas reçu le contrat d’EDF… Cela représente 300 euros (qui seront versés pendant 5 ans au total) au titre de l’aide à l’investissement. Quand aux recettes de notre production, elle devrait s’élever à environ 190 euros. Les conditions ont évolué: prime à l’investissement versée en une seule fois pour les installation de moins de 3 kWc et un tarif de 0,1339 euros/kWc au 1er trimestre 2023.

Notre consommation électrique est passée de 4576 à 2090 kwh, soit une diminution de 55%

Au final, notre dépense « électrique » devrait nous revenir à une centaine d’euros pour 2023 soit une diminution -donc une économie- d’environ 80% par rapport à 2022.

Nos mises en garde

Nous pensons que:

–ATTENTION: la fiabilité d’une installation photovoltaïque est très dépendante de divers critères et notamment de l’inclinaison et de l’orientation de votre toit ainsi que de la météo parfois capricieuse en Bretagne. Il suffit de mettre le nez dehors en ce moment pour s’en convaincre. Il faut donc en évaluer l’efficacité sur plusieurs années

-L’installation de panneaux photovoltaïques nous semble être une solution intéressante pour maitriser ses dépenses énergétiques, même en Bretagne

-C’est un domaine très technique qui souffre -mais c’est un mal français- de lourdeurs administratives et d’une certaine opacité qui en complique la compréhension pour le citoyen

-Les conseils apportées par les collectivités sont trop superficiels, compte tenu de cette complexité technologique

-C’est un investissement assez lourd -mais amortissable voire rentable sur une dizaine – qui devrait être mieux accompagné, car en l’occurrence c’est le particulier qui investit dans une installation qui est une véritable contribution à l’effort de sobriété énergétique réclamé par l’Etat. Pourquoi ne pas imaginer une sorte de leasing qui permettrait au plus grand nombre d’accéder à cette technologie

-Au vu des difficultés que nous avons rencontrées, les entreprises qui se lancent sur ce marché devraient être mieux encadrées par l’ADEME qui délivre les certifications

-Il y a sans doute un chantier à exploiter pour nos élus parlementaire afin d’aider leurs électeurs à franchir plus facilement le pas vers les énergies renouvelables

Pour en savoir plus:

–Consultez le site du gouvernement et de l’ADEME sur les aides dédiées à l’installation de panneaux photovoltaïques en cliquant ici