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Oust à Brocéliande

Publié le 6 juin 2022

La Gacilly. Les ateliers gallo en immersion au festival photo

Caozer, precher, batr de la goule, balocer… autrement dit discuter. C’était l’objectif du rassemblement des ateliers gallo de Haute Bretagne qui s’est déroulé samedi à La Gacilly, sous l’égide de l’association Bertègn Galèze. Autour de la table se trouvaient des représentants venus de St Brieuc (22), Bédée (35), Petit-Mars (44), Redon(35)…

« C’est une journée pour parler, s’amuser, s’émouvoir dans la langue du pays… », précise Matao Rollo, conteur professionnel et spécialiste de la langue gallèse. Il anime d’ailleurs lui-même un de ces ateliers en Loire-Atlantique et il anime des émissions radios.

Le choix de La Gacilly pour cette rencontre -la première du genre- n’est pas un hasard. Car on est ici au coeur d’un territoire où le gallo est très présent dans les coeurs et dans les mémoires. Le gallo, c’est souvent un souvenir traumatisant pour une génération qui évoque ces souvenirs d’enfance où il était interdit « de parler cette langue de plouc ». Or, pour les enfants de ces années-là, le gallo c’était la langue de leurs parents, leurs grands-parents, leur langue… Celle qu’ils ont gardé enfouie dans leur mémoire. Depuis plusieurs années, un mouvement s’est mis en marche pour redonner au gallo au même titre que le breton ses lettres de noblesse et surtout éviter sa disparition. Matao Rollo et l’association Bertègn Galèze font partie des acteurs de ce mouvement. Aujourd’hui, le gallo est enseigné dans des écoles, les ateliers gallèses contribuent à lui redonner un certain dynamisme en incitant ceux qui le parlent à partager leurs connaissances. Car le gallo, langue essentiellement parlée, se décline en de multiples variantes, ce qui finalement confirme son statut de langue de proximité, mais en complique la transmission…

Il reste donc encore beaucoup à faire, pour restaurer son image trop souvent reléguée au rang de patois. « Le gallo vient directement du latin. C’est peut-être le français qui est un patois du gallo… », avance Matao Rollo. Et si ce rassemblement s’est déroulé à La Gacilly, c’est aussi pour son festival photo. « Le gallo doit s’ouvrir sur le monde. C’est pour ça qu’on est là… », ajoute le conteur. Alors, après avoir déjeuné « su le patis vert », l’assemblée a fait le tour des photos en se livrant à un exercice: traduire en gallo les légendes descriptives figurant sur les panneaux… L’occasion de constater que ce n’est pas si simple que ça (voir notre vidéo ci-dessous).

Caozer, precher, batr de la goule, balocer… Rien de tel pour que le gallo redevienne cette langue de la vie quotidienne, estime Matao Rollo pour qui cet objectif sera atteint lorsque « les gens rêveront en gallo ». Samedi matin, Marie-Monique Pageau, a apporté sa contribution à cet objectif en racontant une histoire dans son gallo du Pays Nantais aux accents si particuliers, « la véritë vraie de la fezerie du monde » que nous ne résistons à vous faire écouter dans notre vidéo ci-dessous. C’est en version originale, sans traduction, de l’immersif en quelque sorte. Mais vous allez voir qu’en écoutant, en réécoutant, on comprend très bien et on s’aperçoit que cette histoire est rendue encore plus délicieuse dans cette langue du pays.

Si vous vous intéressez à la langue gallèse et voulez aller encore plus loin -notamment si l’envie vous prend d’apprendre le gallo- sachez que les assemblées galèzes se tiendront à Condoret du 11 au 16 juillet prochain.

Le festival photo revisité en gallo:

La véritë vraie de la fezerie du monde:

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