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Publié le 6 septembre 2021

Malestroit. Et s’il faisait revivre le Moyen-Age sur nos écrans?

C’était quoi la vie quotidienne pendant la guerre de cent ans? Si cette question vous taraude, demandez donc à Gérard Paugam. Il va vous l’expliquer dans le moindre détails. prévoyez un peu de temps, car il est intarissable. Peut-être que, comme ça, son nom ne vous dira rien. Il est pourtant l’un des meilleurs spécialistes au monde de cette période de l’histoire, il est vrai peu connue. Un spécialiste mais avant tout un passionné de cette période de notre histoire. Une passion dévorante qui l’a conduit à créer une association -Roi Uther- qui regroupe les meilleurs reconstitueurs de cette période. Les reconstitueurs ce sont ces hommes et ces femmes qui consacrent tout leur temps libre à reproduire le plus fidèlement possible le contexte social, humain, militaire d’une époque donnée. On en compte beaucoup par exemple pour les grands conflits des 19 et 20è siècle.

Mais dans l’association Roi Uther, c’est plutôt dans les 14 et 15è siècle qu’on aime se replonger. Et aujourd’hui, Gérard Paugam est capable de mobiliser des centaines de reconstitueurs de toute l’Europe. Une armée que l’on retrouve parfois dans des spectacles épiques. L’un des tous premiers organisé par Gérard Paugam a eu pour cadre le manoir de la Touche Carnée au Val d’Oust, puis en 2009 ce fut la reconstitution historique de Malestroit retransmise sur France 3 Bretagne. Suivirent deux autres évènements à la Touche Carnée en 2012 et 2014.

Et puis, en 2017, Gérard Paugam entre en relation avec l’association des Amis du château de Tiffauges en Vendée. En 2018, une première reconstitution est organisée qui évoque l’adoubement du chevalier en 1367, en 2019, c’est la grande foire (1368), en 2020 le tournoi (1369).

Le prochain rendez-vous est fixé dans quelques jours, les 25 et 26 septembre prochain. Et cette fois, c’est un projet unique en Europe que prépare l’association Roi Uther: reconstituer le siège de la forteresse médiévale. « Nous ne sommes plus dans un projet classique de démonstration mais dans le l’histoire vivante où les acteurs vivent des actions liées au siège et à la défense du site », explique Gérard Paugam. Ce projet grandiose est porté et financé par le conseil départemental de Vendée (voir ci-dessous).

Des projets dans le Morbihan et sur les écrans

Un succès qui comble Gérard Paugam. Pourtant, celui-ci aimerait bien relancer un nouveau projet dans le Morbihan, là où il vit, au milieu de lieux qui ont marqué l’histoire de France et de la Bretagne. Il prépare des propositions pour Pontivy, par exemple, peut-être Josselin…

Mais ce n’est pas tout. Il a été contacté par des plateformes de streaming pour apporter ses conseils à des projets de films ou série. Tout cela n’est pour l’instant qu’au stade de la réflexion, mais suffisamment avancée pour espérer des réponses dans les prochaines semaines. C’est ce que nous explique Gérard Paugam, dans l’entretien qu’il nous a accordé. Bien sur, celui-ci ne pouvait avoir lieu qu’à Malestroit, dans les ruines de la Madeleine…

« Le soir, mon père étalait une carte du monde sur la table… »

Gérard Paugam, président de l’association Roi Uther

Une passion pour l’histoire tirée de l’enfance

« A l’époque -dans les années 60- on n’avait pas la télé à la maison. Mon père était breton, originaire des Montagnes noires. Pour lui, l’éducation, la grammaire, l’orthographe étaient primordiales. Alors, le soir, il dépliait une carte du monde sur la table et nous racontait. C’est comme ça que j’ai appris la géographie du monde, l’histoire, l’envie d’apprendre. Et toute ma vie, j’ai dévoré des livres d’histoire », explique Gérard Paugam. La famille part vers Paris, mais Gérard Paugam revient dans la région nantaise, en entrant chez Hilti, une entreprise dans laquelle il fera toute sa carrière et des rencontres déterminantes pour sa passion. « J’allais dans les fêtes historiques et chaque fois je me disais si je devais faire ça, je ne ferai pas comme ça. J’avais toujours un carnet sur moi et je prenais des notes. A l’époque je ne pensais pas organiser des évènements mais plutôt de faire parler de la Bretagne, pour défendre notre région », ajoute-t-il.

C’est dans les années 2005 que s’opère le changement lorsque Gérard Paugam acquiert des Frisons, ces chevaux emblématiques des batailles du Moyen-Age. « C’est à cette époque que j’ai décidé de passer à l’acte et d’organiser un premier évènement à Saint-Congard », se souvient Gérard Paugam. Viendront ensuite Malestroit, la Touche Carnée et Tiffauges…

Mais au cours de ces années, Gérard Paugam noue des relations privilégiées avec des grands patrons dans le secteur des travaux publics. Séduits par la passion et le charisme de l’homme, ils vont l’aider à faire aboutir des projets parfois un peu fous en lui apportant une aide matérielle conséquente.

Certains de ses interlocuteurs sont aussi devenus des partenaires privilégiés de Roi Uther.

Gérard Paugam, président du roi Uther

Tiffauges: la reconstitution du siège du château au 14è siècle

Si vous cherchez un but de promenade dominicale, pensez donc la reconstitution du siège du château de Tiffauges qui se déroulera les 25 et 26 septembre prochain, en Vendée. Ce sera le 4è évènement organisé par l’association Roi Uther de Gérard Paugam, avec cette fois une dimension inédite. Il raconte en effet comment se déroule le siège d’une forteresse médiévale. Jusqu’alors, tous les évènements au château de Tiffauges avaient lieu intra – muros. La création d’un espace supplémentaire à l’extérieur du château permet de continuer l’aventure avec un souffle nouveau. Tous ces espaces seront occupés pour mettre en place le siège. Une trentaine de compagnies de reconstitueurs venues de France mais aussi d’une douzaine de pays européens (Russie, Allemagne, Pologne, Italie, Angleterre…)

Les protagonistes:

L’histoire:

En cet an de grâce 1370, nous sommes en pleine guerre de Cent Ans ; depuis l’année dernière, le Traité de Brétigny n’est plus, les français ayant repris les hostilités. C’est à nouveau la guerre… Tiffauges, place forte de la vicomté de Thouars et du Comté de Poitou, relève d’Edouard de Woodstock, le Prince Noir.

Le destin de ce château et celui de sa vicomtesse sont ainsi liés à celui de la couronne d’Angleterre, depuis que Péronelle, son frère et leur père ont prêté hommage au sénéchal du Poitou John Chandos, représentant du roi d’Angleterre, voilà huit années franches.

Le duc Louis Ier d’Anjou, l’un des meilleurs capitaines de son temps et réorganisateur des armées de France, a délaissé ses expéditions et aventures en vue de la conquête de la Provence, laissant ses hommes aux mains du futur connétable de France, Bertrand du Guesclin. Revenant sur ses terres, dévastées par les troupes anglo-aquitaines, Louis Ier d’Anjou fait le choix de mettre le siège devant la forteresse de Tiffauges. Mais le relief du terrain, la difficulté d’atteindre les murs et le peu d’ouvertures rendront difficiles l’attaque du château. Le siège risque donc d’être long et difficile. Péronnelle de Thouars se prépare à défendre sa forteresse. C’est une course au ravitaillement, en boisson, en nourriture, mais aussi en hommes qui s’engage. Les Hommes du Duc d’Anjou vivront sur le Pays, en pillant fermes et greniers des paysans de la vicomtesse. Plusieurs d’entre eux sont venus chercher refuge avec leurs animaux dans l’enceinte de la forteresse, qu’il va s’agir de mettre en défense, alors que les assiégés sont à un contre deux.

Les Médiévales de Tiffauges: le programme et les temps forts

Château de Tiffauges, 25 et 26 septembre 2021.

Renseignements et réservations en cliquant ici

Samedi 25 septembre

11h30 : Le duc d’Anjou commandant l’ost de France et son escorte se présentent à la porte du château pour sommer Péronnelle, vicomtesse de Thouars qui tient le château pour les anglais, de lui remettre la place. La dame de Tiffauges refuse et lance un défi aux assaillants : les deux armées se rencontreront à 15h00 sur le pré, au pied du château.

15h00 : Sur le pré les deux armées se mettent en ordre de bataille.

Afin d’éviter d’épuiser ses troupes le Duc d’Anjou propose que des champions s’affrontent pour décider de l’issue du siège. Quelques chevaliers et écuyers s’affrontent entre les lignes. Quelle que soit l’issue des duels, le perdant refuse de se soumettre au verdict des armes et lance une attaque générale. Le but de la manoeuvre sera de capturer les chefs du parti adverse pour en faire des otages. Une mêlée s’ensuit mais personne n’a vraiment le dessus.

Dimanche 26 septembre

10h30 : Messe à la chapelle

14h00 : Le siège reprend de plus belle, les français ont décidé de prendre la forteresse avant la fin de la journée.

15h00 : Lors d’une violente charge, les français emportent la porte Bailleresse et commencent à investir le château. Les femmes et les enfants se réfugient dans la Tour du Vidame. Les défenseurs tentent de les ralentir pendant que les abords de la tour sont fortifiés. Des bretèches (barricades) sont improvisées par les assiégés devant les entrées de la tour du Vidame. Flèches, tirs d’artillerie et divers projectiles pleuvent sur les français depuis les remparts avec une participation des femmes et des enfants à la défense de la tour. L’affrontement se termine par une dernière bataille devant la tour du Vidame.

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