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Publié le 13 août 2021

Ploërmel-Beignon. Sur les pas des fondateurs de l’Institution des Frères de La Mennais…

Ce vendredi 13 août, se déroule la cérémonie religieuse en hommage au Père Olivier Maire, tué lundi à Saint Laurent sur Sèvres en Vendée. Il sera inhumé dans le cimetière où repose l’un des fondateurs avec Jean-Marie La Mennais de l’Institut des Frères de l’Instruction Chrétienne à Ploërmel, Gabriel Deshayes. Appelé le prêtre des pauvres, ce dernier repose à Saint-Laurent-sur-Sèvre dans la tombe, qu’il avait creusée lui-même, quand il venait méditer sur l’éternité.

Il est décédé le 28 décembre 1841, à l’âge de 74 ans. Une semaine avant son décès, il entretenait encore le projet d’instruire les aveugles.

Le 10 mai 1817 Jean-Marie La Mennais 37 ans rencontre pour la première fois Gabriel Deshayes 50 ans. Ensemble, ils ouvrent une école chrétienne à Pornic, puis à Dinan. Le 6 juin 1819, le Pacte d’union entre les 2 hommes est signé qui donne naissance à l’Institut des Frères de l’Instruction Chrétienne à Ploërmel !

Après leur rencontre, Jean-Marie La Mennais et Gabriel Deshayes achètent en 1824 le couvent des Ursulines à Ploërmel, soit pas moins de 7 hectares, pour y fonder la congrégation des Frères de l’Instruction Chrétienne. Les bâtiments sont en état de délabrement total : un boulanger occupe la chapelle avec ses fagots. L’enclos est occupé par les vaches du laboureur, qui utilise aussi le cœur de la chapelle, comme étable pour ses bêtes !

Après déblaiement et nettoyage des lieux, ils en prennent possession avec 10 novices. L’année suivante, ils sont 133 frères. En 1847, le bâtiment principal est construit, surmonté d’un clocher et d’une horloge. Trois ans plus tard, le collège Saint-Stanislas est fondé pour l’Instruction secondaire. L’Institution devient le centre de l’Apostolat de l’Instruction Chrétienne de l’Enfance, approuvée et bénie par Rome !

Le 8 septembre 1854, la chapelle toute récente accueille Jean-Marie La Mennais, qui y célèbre sa première messe… Jean-Marie La Mennais meurt le 26 décembre 1860 à l’âge de 80 ans. Il est inhumé dans l’enclos de la Maison Mère des Frères de Ploërmel. Ses restes humains sont déposés dans la chapelle le 6 août 1900.

Place de La Mennais à Ploërmel, un musée est dédié au fondateur Jean-Marie La Mennais, qui retrace sa vie et l’histoire des Frères. Le musée expose ses œuvres, son bureau, ses effets personnels, son confessionnal et sa bibliothèque avec ses 7 000 livres.  La chapelle abrite le tombeau de Jean-Marie La Mennais…

A Beignon, la maison natale du second fondateur Gabriel Deshayes et son oratoire sont à découvrir, Allée Michelle Guillaume. A l’intérieur de la maison : au rez-de-chaussée, l’unique pièce de vie de la famille et à l’étage le musée, tenu par les Soeurs Saint-Gildas, contient une grande documentation et propose une vidéo…

Retour sur la vie des 2 fondateurs :

Jean-Marie La Mennais (1780 – 1860) :

Son vrai nom est Robert. Il vient au monde le 8 septembre 1780 à Saint-Malo. Au cours de la Révolution française, alors qu’il n’a que 13 ans, il sert d’agent de liaison aux frères réfractaires. Il étudie avec son oncle et à 21 ans, il est ordonné sous-diacre et donne des cours de théologie dès l’année suivante. En 1803, il est nommé diacre, puis le 25 février 1804, il est ordonné prêtre à Rennes. Jean-Marie La Mennais rejoint la Société du Cœur de Jésus et devient vicaire à la cathédrale de Saint-Malo !

En 1806, il poursuit des études littéraires et d’histoire et entame plusieurs voyages sur Paris. En 1809, il publie : Les Réflexions sur l’état de l’Eglise en France, mais le livre est aussitôt retiré des ventes. Il faudra attendre 1814, pour qu’il soit diffusé ! La même année, Jean-Marie La Mennais publie : Tradition de l’Eglise sur l’Institution des Évêques, et devient le secrétaire particulier de Monseigneur Caffarelli, l’évêque de Saint-Brieuc. Au décès de ce dernier, le 11 janvier 1815, Jean-Marie La Mennais devient l’administrateur principal du diocèse, pour les 5 ans à venir. C’est lui qui a la charge d’organiser les retraites ecclésiastiques, les missions populaires et le recrutement sacerdotal… En décembre 1817, il publie : L’essai sur l’indifférence qui se vend, en moins d’un an, à 13 000 exemplaires…

Gabriel Deshayes (1767 – 1841) :

Il vient au monde à Beignon le 6 décembre 1767. Son père est cultivateur et boucher. Il est vide orphelin de mère, qui meurt en couche, lorsqu’il n’a que 6 ans. Gabriel Deshayes passe son enfance à Beignon. Il va à l’école et garde les troupeaux de son père…Il fait des études de séminariste à Saint-Méen-le-Grand, au début de la Révolution. Il est nommé diacre en 1790, à l’âge de 23 ans, à Saint-Malo ! Mais en 1992, il cherche à fuir en Angleterre et se retrouve sur l’île de Jersey, impossible de poursuivre son exil, pour cause d’intempéries ! C’est là qu’il est ordonné prêtre. Malgré les risques, il s’expose au danger en revenant en France. Il rejoint la Bretagne à pied, depuis Grandville ! Il célèbre la messe et les sacrements en cachette, dans les granges ou les greniers. Il se déguise parfois en valet de ferme, en meunier ou en paysan pour tromper les soldats révolutionnaires, auxquels il échappe toujours !

Après la Révolution, Gabriel Deshayes est nommé à Paimpont, puis revient dans sa commune natale en 1803 : il est nommé vicaire de Beignon. Mais une épidémie ravage la paroisse et la famine sévit. Il accourt aux chevets des malades et leur apporte pain et viande. En 1805, il est affecté à Saint-Gildas d’Auray auprès de 3000 paroissiens. Il participe à la rénovation de l’hospice et crée une filature pour les chômeurs. Il n’aura de cesse de faire le bien autour de lui, toujours au service des pauvres et des plus fragiles…Il s’intéresse aux prisonniers et renoue avec la tradition des visites. Il initie les sourds et muets à la méthode de communication avec des signes. Il prend en charge l’éducation des enfants en faisant venir des Frères dans les écoles. Sous son impulsion, la ville d’Auray se dote d’établissements scolaires. Après la ville, c’est au tour des communes en campagne de voir apparaître les premières écoles chrétiennes : Limerzel, Malestroit, Ploërmel…

Élu Supérieur général des Congrégations montfortaines de Saint-Laurent-sur-Sèvre, en Vendée, il donne, pendant 20 ans la pleine mesure de son engagement pour tous. De nombreuses Congrégations religieuses lui doivent leur fondation, leur refondation ou leur développement : les Pères Montfortains, les Sœurs de la Sagesse, les Sœurs de Saint-Gildas,  les Frères de Saint-Gabriel, les Frères de Ploërmel, les Frères Agriculteurs de Saint-François d’Assise.

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