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Réminiac

Publié le 17 mai 2021

Ploërmel. Grève des IADE: juste pour un peu de reconnaissance

Mais pourquoi l’Etat refuse de leur accorder cette reconnaissance qui valoriserait leur métier? Les infirmier(e)s anesthésistes diplômés d’Etat (IADE) sont en grève aujourd’hui dans toute la France. Un mouvement suivi massivement aux alentours de 80 à 90%. A l’hôpital de Ploërmel, 11 des 13 IADE y participent. Un mouvement soutenu par la CGT et le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (SNIA) qui n’impacte pas les soins apportés aux patients. Il se manifeste par des banderoles étalées sur les murs de l’hôpital et des slogans collés sur les blouses bleues. Mais ce lundi matin, la rancoeur et l’incompréhension sont perceptibles parmi ces infirmier(e)s qui ont le sentiment d’être les oubliés du mouvement de modernisation du système de santé enclenché par l’Etat.

Et pourtant, ce sont eux qui sont à vos côtés lorsque vous devez subir une intervention nécessitant une anesthésie.  « Le plus souvent nous sommes au bloc opératoire avec les médecins anesthésistes. On analyse les données concernant le patient, on installe l’appareillage, les moniteurs, on croise les éléments pour surveiller si tout se passe bien. Nous sommes même habilité(e)s à injecter les médicaments nécessaires pour le maintien de l’anesthésie ou en cas de chute de tension par exemple. Nous pouvons intuber ou extuber. Nous sommes les seuls habilités au transfert de patients sédatés et intubés… », décrit Aurélie. Une polyvalence qui fait l’exception et la valeur des compétences des IADE, souvent très recherchés et font le bonheur de certains SMUR. Ils et elles constituent de véritables « commandos de l’urgence » capables d’être « parachutés » dans les services de réanimation sans formation particulière qui ont montré leur pertinence et leur efficacité pendant la crise COVID.

Une telle expertise s’acquiert après un long parcours de formation. Cinq ans d’exercice du métier infirmier(e) et 2 années d’IADE avec 2 ans de pratiques obligatoires entre les 2 auxquels s’ajoute une formation permanente à l’évolution d’une science toute récente… Comment comprendre qu’avec cet arsenal, ces IADE ne soient pas classé(e)s dans la catégorie des AMPA (Auxiliaires Médicaux en Pratique Avancée), alors que la nouvelle profession d’Infirmier(e) en Pratique avancée y est inscrite d’office? C’est bien la question que se posent et qui inquiètent les IAED. Pourtant, tout le monde semblait d’accord. Le projet d’intégration des IADE à la pratique avancée dans la loi RIST (ndlr: dont l’objectif est de poursuivre la modernisation du système de santé, d’améliorer le quotidien des soignants et la prise en charge des patients) a été soutenu par les sénateur, mais écarté par Olivier Véran le ministre de la santé, considérant que les IADE sont des« Techniciens d’Anesthésie » « sans aucune autonomie ». Il en fut de même lors d’un débat à l’Assemblée nationale à l’issue duquel le projet a été rejeté par 2 voix, seulement, provoquant de vives protestations des députés. Du coup, un rapport a été demandé dont les conclusions devraient être rendues au mois d’octobre. Un calendrier qui préoccupe les IADE, lesquel(le)s craignent d’être les victimes colatérales d’une actualité surchargée entre la période estivale et les élections présidentielles.

A cette désillusion de ne pas être reconnu(e)s à la hauteur de leurs compétences réelles, s’ajoute la déception de la maigre revalorisation salariale obtenue dans le cadre du Segur de la santé: 13 euros pour un professionnel en début de carrière qui sort de 3 années d’études. Un contexte qui laisse beaucoup d’amertume dans les rangs de ces professionnels de santé et qui explique sans doute pourquoi la mobilisation est aussi forte ce lundi 17 mai parmi les 11 000 IADE de France -c’est autant que les médecins-anesthésistes- pour un sujet qui est loin d’être anecdotique: chaque année 15 millions d’anesthésies sont pratiquées en France.

 

 

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