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Saint-Malo de Beignon

Publié le 11 mars 2021

Saint-Marcel. Musée de la Résistance: ils restaurent les véhicules d’exposition

Une dizaine de véhicules anciens, allemands et américains, appartenant au Musée de la Résistance en Bretagne, ont atteint la phase de finition des travaux de rénovation. Ils seront transférés dans le nouveau musée, dès la fin du chantier de celui-ci. Ils seront exposés au public dans une grande salle, sur deux colonnes distinctes (les véhicules américains d’un côté et de l’autre, les véhicules allemands).

Au départ, ce sont six bénévoles qui devaient s’atteler à la restauration souhaitée par le directeur du musée Tristan Leroy. Finalement seuls les deux camarades Gaby Pierre et Jacques Mélois se sont vus confier l’ampleur du travail à accomplir ! “Nous déplorons l’attitude de ces personnes de ne pas avoir été fidèles au rendez-vous ! Mais pour nous, la passion et le goût l’ont emporté sur la charge de la mission !”, s’exclament les deux chefs d’entreprise à la retraite, auparavant membres de l’association, Les amis du Musée.

Ils œuvrent maintenant dans l’ombre, dans un atelier tenu secret et sécurisé avec alarmes et caméras. Grâce à leurs connaissances en mécanique, en carrosserie, à leur motivation exceptionnelle et à leur patience, le résultat est bluffant !

La remise en état a été quasi totale pour la plupart des véhicules, qui étaient tous rouillés et en mauvais état. Elle a nécessité l’utilisation de matériel et d’outils adaptés. Outre la partie financée par l’Oust Brocéliande Communauté (l’OBC), et celle offerte par Les Amis du musée, les bénévoles ont aussi utilisé leur matériel personnel.

Pour l’ensemble des véhicules, le train-avant a été démonté pour changer les pièces usées, avant remontage. Ils ont tous été nettoyés à haute pression, la tôlerie a été sablée. L’aspirateur a été passé partout, notamment dans les coins pour y chercher le sable caché. Ensuite, ce fût la partie consacrée au soudage des morceaux arrachés, l’application de l’anti-rouille, le ponçage le plus souvent manuellement, puis la remise en peinture, dessous, dessus et à l’intérieur…

Le binôme a rencontré quelques difficultés pour le premier véhicule à restaurer : l’automitrailleuse M8, un véhicule américain blindé à roues, armé d’un canon et d’une mitrailleuse lourde. “Une fois le train-avant démonté, de nombreuses pièces manquaient, qui se sont avérées difficiles à trouver. Tristan Leroy s’est alors rapproché du camp militaire de Coëtquidan et nous sommes allés tous les trois, le directeur du musée, Jacques et moi, rencontrer le commandant sur le camp, et quelle surprise ! Nous avons pu récupérer le train-avant complet d’un autre véhicule, déchiqueté par les tirs d’entraînement !”.

Ensuite, ce fut au tour de l’Half Track, cette autochenille blindée, destinée au transport de troupes américaines. Puis les bénévoles ont entrepris la rénovation de la Kettenkrad, la motocyclette à chenilles allemande, ce petit véhicule polyvalent, utilisé pour les troupes aéroportées parce qu’il était facile de le stocker dans la soute d’un avion. Il était utilisé aussi pour tirer des câbles sur les pistes… “Nous avons passé beaucoup de temps à retrouver les pièces manquantes. Il nous est même arrivé de les fabriquer ! Un beau souvenir et une belle autosatisfaction !”, explique Jacques.

Ensuite, l’U23 avec son système gazogène a été remis en état. Il sera visible par le public, dès son entrée dans le hall d’accueil du musée. Il évoquera l’action de la résistance et le transport des containers et du matériel parachutés au maquis de Saint-Marcel.

“Nous avons refait la toile, qui se trouvait en morceaux, de la Jeep offerte au Musée par le regretté Jean Nivès, l’ancien transporteur de Vannes”, nous précise Gaby avec beaucoup d’émotion. La Jeep, ce véhicule tout-terrain avec ses 4 roues motrices était la voiture emblématique de l’armée américaine pendant la seconde guerre mondiale.

Le dernier véhicule restauré, à ce jour, est le Blitz, un camion léger et rapide de la firme allemande Opel, capable de transporter jusqu’à 3 tonnes de charge. Tristan Leroy souhaitait conserver son squelette fait en bois, la cabine et les portières, ce qui fait son originalité ! Les bénévoles se sont alors adaptés. Ils ont injecté, par piqûres, un produit dans le bois de manière à durcir les parties endommagées…

Gaby Pierre et Jacques Mélois sont très heureux d’avoir uni leurs efforts et leurs talents pour réaliser ce beau projet, qui leur tenait à cœur ! Ce geste de solidarité leur vaut bien des félicitations, car même s’ils ne veulent pas l’avouer, il ont fini par nous confier avoir consacré pas loin de 1000 heures de travail, pour une mission qui n’est pas tout à fait terminée aujourd’hui ! “Nous sommes dans la finalisation de 4 petits véhicules, dont une Simca 8 et une Citroën Rosalie.”

Les deux camarades adressent leurs remerciements au directeur du musée Tristan Leroy pour la confiance accordée, au personnel du musée pour leur gentillesse, leur bonne humeur et pour l’aide parfois apportée, ainsi qu’aux militaires et au commandant du camp de Coëtquidan.

Gaby et Jacques regrettent cependant les différends actuels entre l’OBC et la mairie de Saint-Marcel et espèrent tous les deux, que l’ouverture du nouveau musée permettra à chacun d’oublier ses petites contrariétés, pour se retrouver tous ensemble unis dans une ambiance chaleureuse et festive…

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