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Publié le 12 décembre 2020

Magazine. Il y a 100 ans, la grippe espagnole

 

2020 restera sans doute dans l’histoire comme l’année marquée par l’une des plus graves pandémies qui a touché l’humanité. Le coronavirus plombe notre vie quotidienne dans tous ses aspects et gâche les fêtes de fin d’année. Mais, souvenons-nous, il y a un siècle la grippe espagnole frappait la planète. Retour sur une pandémie qui présente bien des similitudes avec ce que nous connaissons actuellement…

On sait aujourd’hui, que le virus de la grippe espagnole, qui a frappé le monde au début du XXème siècle, ne tenait pas son origine de ce pays européen qu’est l’Espagne, mais bel et bien de Chine (région de Canton), tout comme le covid 19 actuellement. Elle est l’avant dernière pandémie qui a frappé l’humanité, et reste à ce jour la plus mortelle de l’histoire. Le virus de souche H1N1 a muté aux Etats-Unis, puis en Europe, véhiculé par les bateaux de commerce. La Bretagne et son port de Brest ont été fortement impactés à partir de 1917, où pas loin d’un million de soldats américains ont débarqué. Le 2 octobre 1918, alors que la guerre touche à sa fin, la Dépêche de Brest annonce que la grippe espagnole frappe le second dépôt d’équipages de la flotte.

Les symptômes de la grippe espagnole

Ils sont sévères ! Forts maux de tête, fièvre brutale et élevée pouvant atteindre 41 voir 42 degrés, délires, complications cardiaques et rénales. Les malades bleuissent avant de mourir par étouffement dans d’atroces souffrances. La grippe espagnole touche davantage les jeunes adultes dans la force de l’âge…
Les moyens de prévention et les soins :
Sur place dans le port finistérien, le docteur Louis Martin, sous directeur de l’Institut Pasteur de Paris, fait part de ses conclusions: “Le caractère de cette grippe est particulièrement dangereux. Elle se transmet par contacts interhumains. Un seul malade est susceptible de contaminer l’ensemble des personnes qui l’approchent, comme la rougeole. Nous avons posé comme base de traitement prophylactique, l’isolement de tout malade atteint.” Les personnes en contact avec un malade, pendant la période d’incubation, sont surveillées quotidiennement. A Brest, l’ampleur est alarmante et les jeunes recrues casernées sont confinées dans les forts. Chaleur et propreté sont préconisées par les équipes médicales. “Faute de soins immédiats, la grippe dégénérera en pneumonie !”.
A Nantes, le médecin-major Weil tente des vaccins. A Rennes, le virus est tellement présent, que les Postes suppriment le courrier, faute de facteurs. Dans le Morbihan, les enfants ne sont acceptés à l’école que sur présentation d’un certificat médical, qui atteste qu’ils ne sont pas atteints du virus de la grippe espagnole. A Lorient et dans le Finistère, l’activité est d’abord perturbée, puis paralysée. Alors que pendant la guerre, les commerces sont restés ouverts, ils ferment maintenant en raison de
l’épidémie.

Et les masques ?

Concernant la prévention et l’usage de masques, les témoignages sont quasi inexistants, seules les photographies nous parlent de façon plutôt explicite et dans de nombreux pays. On sait, cependant, de source sûre, que la ville de San Francisco aux Etats Unis s’est félicitée le 13 novembre 1918 dans la presse, en annonçant que le port du masque avait fait ses preuves : “Après 3 semaines de port, seuls 6 nouveaux cas positifs sont répertoriés dans notre ville !”. Le port du masque est resté obligatoire jusqu’au 21 novembre, venant compléter les autres mesures : fermeture des écoles, des églises, des théâtres et autres lieux d’amusements….
La grippe espagnole a sévi entre avril 1918 et mai 1919, avec quelques foyers répliques, qui se sont encore fait sentir en 1920 et surtout en 1921. Ce virus particulièrement virulent a fait plus de 50 millions de morts dans le monde en une année, soit plus que pendant les 4 années de guerre mondiale. Elle enregistre 408 000 décès pour la France. 1 milliard de malades ont été comptabilisés pour l’hiver 1918/1919 à lui seul dans le monde.
A l’heure actuelle, il est encore impossible de chiffrer l’hécatombe pour la région Bretagne…

 

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