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Ploërmel Communauté

Publié le 28 août 2018

Ploërmel. Cyanobactéries: qu’est-ce qu’on risque?

Comme nous l’écrivions il y a quelques jours, la baignade du Lac au duc ne rouvrira pas cette année. A la suite du contrôle effectué lundi, l’agence régionale de santé (ARS) a préconisé le prolongement de l’interdiction déjà en cours. Les chiffres de ce contrôle ne nous ont pas été communiqués. La baignade ferme de toute façon officiellement le 31 août prochain. D’ici là, les maitres-nageurs auront pour mission d’informer le public.

Il faudra désormais attendre le retour d’expérience que ne devraient pas manquer de faire les scientifiques qui suivaient l’expérience menée au Lac au Duc, dans le cadre d’un programme européen. Elle consistait dans l’injection régulière de peroxyde d’hydrogène afin de réduire la quantité de cyanobactéries, technique qui a montré ses limites.

Mais le Lac au Duc n’est pas un cas isolé de pollution aux cyanobactéries. De nombreux plans d’eau en France et dans le monde sont confrontés à ce fléau contre lequel, il n’existe pas vraiment de solution. L’expérience menée cet été année à Ploërmel l’a malheureusement montré.

Quels risques présentent exactement ces cyanobactéries pour la santé? Comment sont-elles contrôlées?. Voici des éléments de réponses tirés de rapports très sérieux émanant de l’Agence régionale de santé (ARS) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Depuis l’année 2004, les baignades en eau douce bretonnes bénéficient d’une surveillance complémentaire des cyanobactéries. En effet, le développement croissant des phénomènes de prolifération par ces microalgues a conduit les autorités sanitaires à mettre en œuvre une surveillance et des modalités de prévention et gestion des risques sanitaires spécifiques.

Le suivi mis en œuvre par l’ARS Bretagne en 2016 a porté sur 26 plans d’eau et cours d’eau, exposés à des proliférations algales.

Quels sont les plans d’eau touchés en Bretagne?

Deux-tiers des sites de baignade en eau douce contrôlés ont connu un au moins un épisode de prolifération algale importante, nécessitant une interdiction ou restriction temporaire des usages pratiqués (baignade, activités, nautiques, consommation de poissons de pêche).

Un tiers des sites ont connu des épisodes de prolifération intense pendant au moins 3 semaines consécutives. Parmi les plans d’eau les plus impactés, l’ARS cite les étangs de Lannorgant (Plouvorn, 29), Chénedet (Landéan, 35), Apigné (Rennes, 35), Ise (Brie, 35), la Chapelle-Erbrée (35), le Beauché (Carentoir, 56) et le lac au Duc (Taupont, 56).

Cyanobactéries: qu’est ce qu’on risque?

Les proliférations de cyanobactéries peuvent être associées à la libération de toxines dans l’eau, susceptibles de provoquer des troubles de la santé pour les baigneurs, les pratiquants d’activités nautiques mais aussi les pêcheurs amateurs de poissons. ((1) lire à ce sujet le rapport de l’OMS ci-dessous).

En fonction de leur mode d’action, les cyanotoxines sont classées en trois groupes :
-hépatotoxines (les plus fréquemment rencontrées lors des proliférations), dont l’organe cible principal est le foie ;
-neurotoxines dont l’organe cible est le système nerveux ;
-dermatotoxines, irritantes pour la peau et les muqueuses.
En France, jusqu’à présent, aucun cas d’intoxication humaine par les cyanotoxines n’a été rapporté. En revanche, plusieurs cas de mortalités animales (chiens, poissons) ont été attribués aux cyanotoxines ce qui justifie la grande vigilance des autorités sanitaires sur ces phénomènes.

Comment s’effectue la surveillance
Les modalités de suivi, d’évaluation et de gestion des risques sanitaires liés aux cyanobactéries ne sont pas précisément réglementées, ni par le droit communautaire, ni par le droit français. Elles reposent sur des instructions annuelles de la Direction Générale de la Santé, elles-mêmes établies sur la base d’avis et recommandations sanitaires antérieurs (Organisation Mondiale de la Santé, Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France).
La surveillance spécifique des cyanobactéries sur les baignades intérieures s’effectue globalement du 15 juin au 15 septembre. Les modalités de suivi et de gestion des risques sanitaires reposent sur deux indicateurs :
-la quantité de cellules de cyanobactéries, qui permet de caractériser l’ampleur de la prolifération algale ;
-la quantité de cyanotoxines : les concentrations en toxines éventuellement mesurées dans le milieu sont comparées à des valeurs seuils sanitaires.
En fonction des résultats de ces 2 paramètres, des mesures de limitation ou d’interdiction de la baignade, des activités nautiques à risque (activités d’initiation, planche à voile, …) et de la consommation de poissons par les pêcheurs de loisir peuvent être arrêtées sur les plans d’eau à risque.

(1) Extrait dun rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé 
« La maladie et son impact sur les populations
La maladie due aux toxines cyanobactériennes varie en fonction du type de toxine et du type d’exposition à l’eau ou liée à l’eau (eau de boisson, contact avec la peau, etc.). Les symptômes chez l’être humain sont divers, comprenant irritation cutanée, crampes d’estomac, vomissements, nausée, diarrhée, fièvre, angine, céphalées, douleurs musculaires et articulaires, vésicules autour de la bouche et atteinte hépatique. Les personnes qui nagent dans des eaux contenant des toxines cyanobactériennes peuvent avoir des réactions allergiques telles que l’asthme, une irritation des yeux, des éruptions et des vésicules autour de la bouche et du nez. Les animaux, les oiseaux et les poissons peuvent également être intoxiqués par de fortes concentrations de cyanobactéries qui produisent des toxines. »

2 commentaires "Ploërmel. Cyanobactéries: qu’est-ce qu’on risque?"

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