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Oust à Brocéliande

Publié le 11 septembre 2024

Malestroit. Chez OTS, le métier de soudeur se décline aussi au féminin

Soudeur, un métier d’homme… Cette image d’Epinal n’a plus cours depuis longtemps chez OTS, la grande et discrète entreprise qui emploie près de 200 salariés dans la zone de Tirpen à Malestroit. On y fabrique de nombreuses pièces qui toutes requièrent des soudures de très haute qualité notamment pour des raisons de sécurité. Ici, il n’y a pas de place pour la moindre erreur…

Des femmes aussi compétentes que les hommes

A l’exemple d’Alaïs (à gauche), plusieurs femmes exercent le métier de soudeur chez OTS

Pour Sylvain Auvy, le président de cette entreprise, la seule chose qui compte chez un ou une employé(e) ce sont les valeurs qu’il partage : comportement, savoir être, ambition… Le reste c’est une question d’envie et… d’apprentissage. Mardi soir, en marge de l’inauguration de l’école de soudure qu’il vient d’ouvrir à Malestroit, il a donné pour exemple le cas d’Alanis, une des récentes recrues de l’entreprise. Cette jeune femme recrutée avec 3 autres par Adecco a suivi une formation et a obtenu sa qualification de soudeur. Elle fait désormais partie des professionnel(le)s les plus chevronné(e)s du site, comme deux autres candidates du groupe. « Elle nous a dit, j’ai envie de faire ce métier d’homme, ça me plait. Alors on a envoyé ces 4 femmes en formation en interne dans notre école de Normandie. Alaïs ne savait pas souder, elle n’avait jamais touché un de ces outils. Elle a suivi un stage intensif de deux semaines. On lui a appris le métier de soudeur… », explique Sylvain Auvy. De retour sur le site de Malestroit Alanis s’est vu proposer un contrat de 10 mois via Adecco. Aujourd’hui, elle est en CDI. « Trois de ces quatre femmes sont aujourd’hui en poste, elles travaillent et sont reconnues pour leurs compétences qui sont du même niveau que celles des hommes… », poursuit-il, expliquant que grâce aux aménagements des postes de travail, ces femmes ne sont pas plus fatiguées qu’un homme à la fin de la journée.

Pour cet ancien salarié devenu chef d’entreprise, président de l’UIMM (Union des industries et Métiers de la métallurgie) Normandie sud, les salarié(e)s et leur formation sont au coeur de l’entreprise. C’est une des clés estime-t-il, pour répondre aux défis de l’emploi. Une stratégie qu’il a développé au sein d’une autre entreprise du Groupe, ACGB, implantée près de Caen, confronté à la difficulté de recruter des soudeurs. « Le frein de ma croissance, c’était les soudeurs… », se souvient-il. Des dispositifs de recrutement et de formation mis en place avec l’UIMM et pole emploi se sont révélés décevants. « Les gens faisaient des allers-retours entre l’école et l’entreprise. Ils oubliaient au passage ce qu’ils avaient appris. On a reçu 60 personnes dont 20 ont été retenues et 10 ont accepté de s’engager dans la formation. Au bout de 6 mois on a eu zéro qualification. Cela a été un traumatisme pour moi. Ce n’était pas possible. J’ai alors décidé de créer ma propre école, mes propres modules de formation… », raconte Sylvain Auvy. Et tous les soudeurs de l’entreprise sont passés par cette école pour valider leurs qualifications… « Cette école m’a permis de grandir… », souligne-t-il.

Une école ouverte aux autres entreprises

Alors, quand il a repris l’entreprise OTS de Malestroit, il a voulu d’abord la tirer vers le haut en décrochant le plus haut niveau de qualification pour l’ensemble du site, en réorganisant les flux de production. En parallèle, il a cherché parmi le personnel ceux qui avait des compétences pédagogiques avec l’objectif de créer comme en Normandie, une école de soudure en interne. Un ancien bâtiment servant de stockage a été réaménagé pour accueillir 5 boxes reproduisant exactement les postes de travail de l’entreprise. « Comme ça, les salarié(e)s ne sont pas désorienté(e)s en passant de l’un à l’autre ». Et désormais tous les candidats passent par l’école avant d’être embauché(e)s, selon un processus mis en place en étroite collaboration avec l’agence d’intérim Adecco.

Le chef d’entreprise a longuement expliqué avec beaucoup de conviction et de passion, son cheminement intellectuel et son engagement pour apporter des solutions concrètes aux difficultés de recrutement que le tissu industriel local peut rencontrer. Car Sylvain Auvy est partageur. Il tend la main aux entreprises du territoire qui souhaiteraient bénéficier de son centre de formation. Une proposition qu’il garantit sans arrière-pensée. « Je sais que ce qui va être le plus difficile, c’est de convaincre les chefs d’entreprises que je ne veux pas leur piquer leurs collaborateurs. Et ça c’est un engagement formel que je prends… », précise-t-il.

Les salarié(e)s de Malestroit avaient eu l’opportunité de découvrir cette école au mois de juillet en avant-première. Mardi soir, quelques personnalités locales dont le maire de Malestroit Bruno Gicquello et le député Paul Molac et des acteurs du monde économique local ont participé à la coupure du ruban inaugural, suivie d’un lâcher de pigeons. Ils ont avant cela pu visiter l’usine et découvrir les innovations technologiques qu’elle recèle et de constater que si les robots sont là pour alléger la charge de travail, ils sont bien sous le contrôle avisé et incontournables des hommes et les femmes qui sont en poste. « Le robot, c’est l’apprenti d’un ouvrier spécialisé », insiste Sylvain Auvy.

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