Oust à Brocéliande

Publié le 13 octobre 2022

Lizio. Terremo’Logic: Florence et Paul-Gilles Chedaleux décrochent un 1er prix national

C’est un prix qui vient couronner plus de 20 ans de recherche locale. Paul-Gilles et Florence Chedaleux, créateur de la société Terremo’logic de Lizio, viennent de décrocher le 1er prix (ex aequo) national des «Trophées de la bioéconomie» dans la catégorie «Matériaux biosourcés». Ils étaient en concurrence avec 70 entreprises d’envergure nationale.

Ce prix qui leur a été remis ce jeudi après-midi par Guillaume Quenet, le secrétaire général de la préfecture et la directrice départementale de l’agriculture est l’aboutissement d’un long projet semé d’embûches qu’a retracé le couple. C’est l’esprit d’innovation et la ténacité qui sont aussi récompensés.

En 1994, lorsque Paul-Gilles et Florence Chedaleux s’installent en production laitière à Lizio, ils épandent une centaine de tonnes de coquilles d’oeufs provenant de la « casserie » de Ploërmel (aujourd’hui Cocotine). Mais en 2003, cet épandage de coquilles brutes est interdit pour des raisons d’hygiène (éviter le développement de la salmonellose).

Paul-Louis Chedaleux dont l’esprit novateur a été souligné, émet aussitôt des suggestions au directeur de la casserie. Il s’agit d’imaginer un dispositif d’hygiénisation de ces coquilles d’oeufs grâce à la chaleur. Et c’est dans le four familial que Florence multiplie les essais. Mais il faut dimensionner le processus pour passer au stade « industriel » et donc trouver une source de chaleur suffisamment importante. Le gaz est abandonné au profit du bois, mais avec la volonté de ne pas puiser dans la ressource noble. C’est donc du bois provenant de la taille des haies, pour l’essentiel du résineux, qui est récupéré pour chauffer les coquilles broyées. Elles deviennent alors un amendement calcique très utile pour rééquilibrer le PH (potentiel hydrogène) des sols bretons et surtout naturel dans une démarche d’économie circulaire. Utilisé par les agriculteurs, cet amendement est désormais ensaché de manière à pouvoir être utilisé dans les jardins des particuliers. La membrane qui se trouve à l’intérieur des coquilles est récupérée et également valorisée en étant mélangée à de la fiente de poules pour devenir un engrais qui sera commercialisé au printemps prochain auprès des particuliers. D’ores et déjà 220 tonnes de cet engrais ont été pré commandés par des distributeurs.

Paul-Gilles et Florence Chedaleux réalisent également eux-même l’ensachage. Des oeufs produits sur le territoire dont les déchets après transformation et valorisation retrouvé dans le sol de ce même territoire… C’est donc bien un exemple d’économie circulaire presque poussée à l’extrême que la société Terremo’logic a mis en place. Et ce n’est pas fini, puisque Paul-Gilles Chedaleux a révélé que plusieurs autres projets sont en cours d’étude. L’un d’entre eux a été présenté. Il s’agit d’une matière plastique biodégradable dans la composition de laquelle ces coquilles d’oeufs broyées sont incorporées.