Publié le 29 août 2022

Malestroit. Rentrée à l’IFAS: comment le profil des étudiant(e)s aides-soignant(e)s évolue

Les rentrées se suivent mais ne se ressemblent pas forcément. Ce sont aussi des moments qui témoignent de l’évolution de notre société. C’est un peu le cas au centre de formation Saint-Michel de Malestroit (IFAS). Adossé à la clinique des Augustines cet établissement forme les aides-soignant(e)s et recevait ce lundi matin une nouvelle promotion, accueillie par la directrice Cécile Le Gall, mais aussi Catherine Mongin, la directrice générale des établissements et soeur Roxane, mère Prieure de la communauté des Augustines.

Cette année encore, le centre de formation fait le plein avec 59 élèves dont 4 hommes. Mais certains éléments évoluent par rapport à l’année dernière. C’est notamment le cas de la moyenne d’âge des étudiants qui passe de 24 à… 33 ans. Un phénomène qui est la conséquence d’un déficit de candidatures des jeunes pour des raisons sans doute multiples mais qui pourraient être liées à une orientation vers d’autres filières que celles de la santé ou à un prolongement des études. La promotion 2022 de l’IFAS présente donc un éventail d’âge élargi allant jusqu’à 53 ans et des niveaux de formation hétérogènes que s’efforce de compenser le programme proposé par le centre.

Mais ce n’est pas le seul défi auquel est confronté le centre, comme d’ailleurs de nombreux autres établissements dans des domaines très variés. La population française vieillit et les besoins sont croissants dans tous les métiers travaillant dans ce secteur. Or, les mentalités changent parmi les nouveaux salariés qui sont très volatils, ne recherchent plus de CDI. « On voit apparaître les conséquences de la crise sanitaire et du confinement. Beaucoup de candidats se cherchent. Mais on observe surtout un fort impact de la hausse du coût de la vie et notamment des prix du carburant. Auparavant, les gens acceptaient de faire 50 km pour aller travailler. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Ils cherchent à travailler près de chez eux… », analyse Cécile Le Gall. Des éléments partagés dans la plupart des secteurs économiques, qui compliquent la gestion des ressources humaines, mais aussi un cursus formatif qui doit intégrer la nécessité de fidéliser les candidats dans ces métiers de la santé…

Catherine Mongin a présenté l’organisation de la clinique et de ses établissements satellites dont l’IFAS mais aussi l’hôpital à domicile d’Angers. Parmi les multiples expertises de l’établissement figurent les activités liées à l’hôpital à domicile, un secteur amené à se développer puisque cela correspond à une volonté affichée par l’Etat. « Il s’agit bien de soins complexes, hospitaliers qui sont effectués au domicile du patient », insiste la directrice qui insiste sur l’importance des besoins qui émergent dans ces secteurs d’activité alors qu’il s’agit de métiers qui peinent à recruter.

« Nous avons besoin de vous pour donner des soins de qualité et je vous félicite de votre choix… », renchérit Soeur Roxane qui souligne la volonté de la communauté des Augustines de mettre la personne au coeur de la prise en charge des patients. Des soeurs totalement impliquées dans la formation des soignant(e)s puisque, rappelle Soeur Roxane, le soin apporté aux malades est intimement lié à l’histoire de la communauté. Elle l’exerçait notamment à l’Hôtel Dieu. Les soeurs de la communauté interviennent d’ailleurs dans le cycle de formation des aides-soignant(e)s. D’ailleurs, pour mieux faire comprendre le lien entre la communauté religieuse et le soin, soeur Roxane a annoncé aux nouveaux étudiants qu’une visite du monastère leur sera proposée.