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Oust à Brocéliande

Publié le 5 juillet 2022

Guer-Augan-Josselin. Les enjeux de la desserte en « gaz vert »

De gauche à droite: David Colin, directeur régional GRDF, Edouard Le Hénaff, maire-adjoint de Augan, Jo Brohan, président de Morbihan Energies, Yves Hutter, vice-président OBC, Vincent Cowet, maire-adjoint de Guer, Julien Rouquet, ministère des Armées, Patrick Soiteur, Mix Buffet et Rolland Piel, Gaec de l’Epinay

Ce sera dans un premier temps pour les industriels, mais dès 2024-2026, les centres villes de Guer et d’Augan seront desservis à leur tour. Une convention signée ce lundi matin entre GRDF Bretagne, les élus de l’OBC, Guer et Augan et le président du syndicat intercommunal Morbihan Energies marque le lancement officiel d’un chantier dont l’objectif est d’alimenter en gaz naturel ce secteur. Augan et Guer seront les 80 et 81è communes du Morbihan desservis par le gaz. Une 82è s’y ajoutera prochainement a confirmé le directeur régional de GRDF. Il s’agira de Josselin.

Décarboner et diversifier l’énergie

Le projet consiste à poser une canalisation de 33 kilomètres qui reliera le réseau de Ploërmel à Guer en passant par Augan. Il desservira dans un premier temps, la société Mix Buffet et l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. Cela s’inscrit dans le plan élaboré par le ministère des Armées pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Car dans ce gazoduc circulera du « gaz vert », c’est à dire émanant de méthaniseurs dont une sera raccordée à Guer Coëtquidan

Décidé bien avant que la perspective d’une guerre en Ukraine ne soit envisageable, ce projet apportera partiellement une réponse aux difficultés d’approvisionnement en gaz nées de ce conflit. Si actuellement le biogaz ne représente que 4% de la production régionale, il est prévu qu’il atteigne 16% dans quelques années. La Bretagne compensera donc à son échelle la perte générée par la guerre en Europe de l’Est.

Mais ce projet s’inscrit surtout dans une logique de diversification de l’offre énergique et une stratégie voulue par GRDF de décarboner sa production. Car c’est du gaz provenant de la méthanisation locale que transportera cette canalisation. C’est le cas du GAEC de l’Epinay, une exploitation agricole de Guer dont l’unité de méthanisation injectera 10 000 MWh, c’est à dire l’équivalent de la consommation de 850 logements, un tiers de la consommation estimée du secteur de Guer/Augan.

Après le gaz, l’hydrogène vert

Mais c’est aussi un investissement évolutif dans l’avenir puisque le syndicat intercommunal Morbihan Energies par la voix de son président Jo Brohan estime que cette canalisation pourra aussi à terme transporter de l’hydrogène vert qui pourrait être produit aux pieds de parcs éoliens.

De la méthanisation vertueuse

Mais dans ce cercle vertueux reste posée la question de l’impact environnemental de la méthanisation dont on sait qu’elle est sujette à polémiques. Interrogés sur ce point, les représentants de GRDF et de Morbihan Energies sont formels: la production de méthane est entièrement encadrée et respecteuse de l’environnement en Bretagne. Ils indiquent que depuis quelques années, des contrôles stricts sont effectués pour vérifier que les unités de méthanisation n’utilisent qu’un faible pourcentage (- de 7%) de maïs. Par contre, ces unités « digèrent » des déchets organiques provenant des élevages et pourraient même à court terme apporter une réponse au problème du traitement des déchets bio-organiques qui constituent un défi pour les collectivités territoriales (voir les détails dans notre vidéo).

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