Ploërmel Communauté

Publié le 24 décembre 2020

Taupont. Pourquoi elles créent l’association « jours sans faim »

Elles sont 3 jeunes filles de 19 et 20 ans, amies proches depuis l’enfance : Marie, Cindy et Johanne, qui en date du 12 décembre dernier, ont fondé leur association baptisée : “Jours sans faim”. L’objectif est d’apporter un soutien aux malades d’anorexie mentale, ainsi qu’à leurs parents et familles.
L’anorexie mentale est un Trouble du Comportement Alimentaire (TCA), qui se caractérise par le refus d’atteindre ou de maintenir un poids minimal normal. La maladie se traduit par une perte de l’appétit, qui entraîne une trop grande perte de poids et des conséquences sur la santé.
“Nous remercions le maire Jean-Charles Sentier et son adjointe Annick Delsaut en charge à la vie associative, pour avoir mis une salle à notre disposition, qui permettra de nous réunir.” L’association “Jours sans faim” organisera des groupes de paroles, invitera des professionnels de santé, une équipe pluridisciplinaire, et chacun pourra témoigner de ses expériences personnelles…

Même sans avoir été malade, cela tenait à cœur à Johanne d’accompagner, dans cette aventure, ses 2 amies par solidarité, car Marie et Cindy ont souffert toutes les 2, de cette maladie pendant de nombreuses années. Elles pourront, d’autant plus, comprendre et accompagner les futurs adhérents, car leur combat pour vaincre la maladie a été long, semé d’embûches, dès l’âge de l’adolescence et pendant 4 années pour l’une, 5 ans pour l’autre. “C’est la très mauvaise estime de soi, qui pousse à se faire du mal, à se punir toujours inconsciemment, à ne plus se nourrir…”, expliquent-elles à tour de rôle, parfois ensemble…

La maladie peut avoir des conséquences très graves. Marie a été hospitalisée pendant un mois au début de sa classe de seconde. “J’ai échappé de peu à la sonde naso-gastrique. Je ne ressentais plus du tout la sensation de faim. ”Dépression, crises d’angoisse, phobie scolaire, tout y passe, c’est la descente aux enfers, avec souvent des idées suicidaires ! Marie ne suit même pas la moitié de ses cours en classe de 2sd et de 1ère. Quant à Cindy, elle rate sa classe de 3ème, car elle n’a même pas la force de se rendre au collège. Elle pèse 30 kilos pour 1, 62 mètre, et se renferme sur elle-même. Elle est suivie tous les mois pendant 2 ans par une pédiatre : “En détruisant notre corps, nous détruisions notre âme”.
Marie et Cindy veulent apporter leur aide à celles et ceux qui sont victimes de cette maladie, en trouvant des solutions, en témoignant de leurs solutions personnelles.
Cindy explique : “En sortant de l’hôpital, un nouveau médecin généraliste m’a donné des adresses de spécialistes : psychiatre, acupuncteur, diététicienne. J’ai fait aussi des séances d’hypnose. On parle des traumatismes du passé. Les échanges sont essentiels”. Cindy ajoute : “il faut trouver la bonne personne. Moi c’est mon médecin traitant. Il m’a envoyé chez un psychologue, un nutritionniste et une naturopathe, mais il faut être prête à y aller. Pour cela il faut sortir d’abord de son déni !”
Elles sont unanimes, pour dire que pour s’en sortir, il faut trouver quelque chose qui relève l’estime de soi, se prouver à soi-même qu’on est capable de…
Toutes les deux ont trouvé du réconfort dans le sport, dans la course à pieds et le vélo mais aussi dans la boxe pour Cindy et dans la gymnastique artistique pour Marie. ”Le sport nous redonne de la joie de vivre. Pour faire du sport, il faut des muscles et de l’énergie et pour remplir ces conditions, il faut manger ! Il faut suivre la logique…”. Marie, malgré un suivi scolaire par correspondance a obtenu son Baccalauréat avec mention très bien : « Ça aide aussi à reprendre confiance en soi !” nous dit-elle.
Les 2 jeunes filles se sont prouvées à elles-mêmes et le prouvent à d’autres, qu’on peut se sortir de cette maladie en retrouvant une confiance en soi : Marie a participé à l’élection de Miss Morbihan et Cindy a été élue 2sd dauphine à l’élection des reines de Ploërmel en 2019…

Pour conclure, elles ajoutent, qu’il peut y avoir encore des moments de faiblesse, peut-être de récidive, qu’il faut rester vigilantes, que ce sont plus les femmes de 15 à 20 ans qui sont le plus touchées par ce mal, peut-être car plus sensibles aussi à l’apparence physique. Pour autant cela peut atteindre tout le monde… même les hommes.
Les jeunes filles ouvrent leur cœur et la porte de leur association à toutes et tous qui le souhaitent, ainsi qu’à l’entourage des personnes malades…

INFOS PRATIQUES :
Marie Collin : présidente
Cindy Gandin : Vice-présidente et secrétaire
Johanne Lahoule : trésorière.
Membres : actuellement 5
Adresse : 5, rue du midi à Taupont
Disponibles par tél : 06 22 93 18 28 ou par mail : [email protected]
et sur les réseaux sociaux : page facebook.