Publié le 31 mai 2020
Pays de Ploërmel. Campings-cars: l’Ardèche en attendant… Brocéliande
Le camping-car serait l’alternative rêvée aux risques sanitaires liés à l’épidémie de Coronavirus et ce mode de vacances devrait être plébiscité dans les prochains mois. Ils sont de plus en plus nombreux dans le Morbihan et notamment dans le Pays de Ploërmel. Tendance aux vacances vertes, conditions climatiques exceptionnelles… beaucoup de campings-caristes cochent la case Bretagne et notamment « Brocéliande » sur leurs projets de villégiature. C’est le cas de Gérard et son épouse. Jeunes retraités de la fonction publique, ils ont découvert le camping-car il y a 8 ans et pour rien au monde ne reviendraient en arrière. Le hasard de leurs sorties les a déjà amené sur les côtes de la Bretagne, mais cette année, c’est décidé, ils partent à la découverte de Brocéliande. « Nous sommes un groupe de trois campings-caristes et nous partons le 27 juillet en direction de la forêt de Brocéliande… », nous explique Gérard sans pouvoir dire plus précisément dans quelles villes, ils comptent faire escale, même si une halte à Malestroit est probable. C’est la liberté qu’offre la pratique du camping-car, d’autant qu’ils savent bien qu’en Bretagne les conditions d’accueil sont idéales. « C’est une région magnifique. A chaque fois que nous y sommes allés, on a été séduits par la gentillesse des gens. On a toujours été accueillis avec le sourire. Rien à voir avec le sud… », témoigne Gérard. Et pourtant, le couple demeure dans la région d’Avignon, donc assez près de la cote méditerranéenne. « Tout le sud de la France est inaccessible pour nous. Il y a des interdictions de stationner pour les campings-cars partout et quand ce n’est pas le cas, on est entassés les uns sur les autres et les tarifs sont exorbitants. Les Saintes-Maries, le Grau du Roi… tout ça ce sont des destinations qu’on a complètement effacées. c’est impossible d’y aller en camping-car », ajoute Gérard. Le petit trio s’est construit par affinités au hasard des balades et régulièrement, ils se retrouvent en Normandie, au Portugal et donc cet été à Brocéliande. Une entorse aux habitudes de notre couple -crise du coronavirus oblige- qui préfère habituellement partir hors saison à bord de leur tout récent Chausson Welcome. « J’ai une autre passion, c’est le jardin. C’est la raison pour laquelle je préfère être chez moi l’été et puis, comme on est à le retraite on préfère l’ambiance plus sereine avant ou après les grands rushes… ».
C’est aussi parce que Gérard et ses amis privilégie un certain art de vivre, inspiré d’Epicure. « On aime bien aller dans les petits recoins, découvrir les villages, visiter les monuments, profiter des bons petits restaurants… », avoue-t-il. Bref, des adeptes du camping-car paisibles et modérés. Gérard s’était invité d’ailleurs dans le débat qui s’est instauré après qu’un hébergeur de Caro ait exprimé sa colère de voir s’installer des campings-cars un peu partout dans le Pays de Ploërmel. Cela sans la moindre contrainte alors que son site est fermé pour cause coronavirus et devra supporter des contraintes lourdes à la réouverture. La présence de plus en plus importante de campings-cars, mais surtout de la gratuité de leur accueil alimente depuis des mois les débats sur le territoire, notamment autour de l’exemple de Malestroit qu’un internaute qualifie de « Mecque » de ce mode d’hébergement. Des dizaines de véhicules de loisirs y sont accueillis gratuitement dans le cadre d’une stratégie assumée et revendiquée par la municipalité mais qui fait grincer des dents certains habitants par son côté démesuré.
Sont-ils un atout indispensable à l’activité économique du secteur ou faut-il mieux encadrer leur accueil et notamment le rendre payant? Les avis divergent souvent avec virulence. La bonne réponse est peut-être comme souvent, une question de compromis. Car s’il y a dans leurs rangs des adeptes acharnés du « tout gratuit », de nombreux campings-caristes se disent prêt à payer leur hébergement pour peu que cette contribution soit modérée. C’est le cas de Gérard. « Je ne suis pas contre le fait de payer une place de stationnement dans la mesure ou je ne suis pas pris pour un américain. Il ne faut pas croire que tous les utilisateurs de camping car roulent tous sur l’or, c’est juste une façon d’être », explique-t-il, dénonçant les abus dont ils sont souvent victimes. « Nous on s’arrête régulièrement dans les terrains de camping parce que notre autonomie n’est pas infinie et on fait des étapes dans des aires d’accueil. Ca nous coûte entre 20 et 24 euros la nuit pour deux dans un camping et souvent une quinzaine d’euros dans une aire d’accueil où on est serrés les uns contre les autres. C’est abusif… Mais pourquoi pas entre 5 et 10 euros pour avoir l’accès à l’eau et un point de vidange ».
Par contre, il ne fait aucun doute pour Gérard que les campings-caristes sont des acteurs économiques des régions qu’ils fréquentent. « C’est clair. Nous on est amateur de bons petits repas. Dans nos déplacements, on privilégie les restaurants et on fait nos courses dans les commerces de proximité. C’est vrai que pour l’habillement, nous avons le nécessaire à bord. Par contre, on dépense aussi dans les visites que l’on peut faire sur place… », précise-t-il. En tous cas, depuis des semaines, Gérard piaffe d’impatience de retrouver la liberté de circuler indissociable à la pratique du camping-car. Pour patienter, ils ont fait une petite sortie ce week-end de la Pentecôte en Ardèche -dans le respect de la limite des 100 km imposés- d’où ils nous envoient cette petite carte postale. « On est sur le plateau de Privas au coeur de l’Ardèche. Propriété de producteurs de fromages de chèvre. Des personnes très sympas que nous avons rencontrées par le biais de France passion en 2013 », nous écrit Gérard. Rien de tel pour oublier le coronavirus: ça fait envie!
Rendez-vous est pris fin juillet quand ils seront parmi nous pour recueillir leurs impressions de voyage.
Destination Brocéliande: peut mieux faire
La destination Brocéliande est-elle l’outil idéal du développement touristique du Pays de Ploërmel? La question fait débat, même si tous les élus se rangent officiellement derrière cette bannière, certains -enfin dans les équipes sortantes- émettaient des doutes sur son efficacité. L’exemple de Gérard et ses amis est exemplaire. Originaire de l’autre bout de la France, il sait que son objectif c’est Brocéliande, mais d’une façon très vague. « Vous pouvez me dire ce qu’on peut visiter, qu’est-ce qu’on peut y faire… », nous a-t-il même demandé. A deux mois de son départ, il lui manque de toute évidence une sorte de guide précis qui lui permette d’organiser son séjour dans une région qu’il ne connait pas du tout.
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