Publié le 16 mai 2015

Ploërmel. L’Italie aussi tend les bras à la statue de Jean-Paul II

« C’est scandaleux que cette affaire puisse arriver au XXIe siècle, comme s’il y avait un problème avec les racines chrétiennes de l’Europe », a déclaré M. Michl, maire d’une bourgade hongroise du sud de Budapest, qui a écrit au nouveau maire de Ploërmel en signe de soutien et qui se propose même d’accueillir la statue dans sa ville. Ces propos rapportés par l’agence « Breizh-info.com » illustrent l’importance de la mobilisation que suscite la décision du tribunal administratif qui a ordonné le démontage de la statue. Le sujet suscite des réactions dans le monde entier et le phénomène pourrait bien s’amplifier.

Ainsi, ce vendredi matin, Patrick Le Diffon a trouvé dans son courrier une lettre émanant de la commune Italienne de Potenza Picena située au bord de l’Adriatique, forte de près de 16 000 habitants. Dans cette lettre, la municipalité se dit prête à rencontrer les représentants de Ploërmel pour évaluer la possibilité d’accueillir la statue. « Cela montre que beaucoup de gens s’inquiètent du devenir de cette statue… », réagit Patrick Le Diffon qui explique recevoir de très nombreuses courriers de soutien ou des propositions de rachat de la parcelle émanant de particuliers ou d’associations. Il réaffirme ne pas comprendre une décision qu’il estime « contraire aux vraies valeurs de la France ». « Si la France ne reconnait pas ce qu’incarnait Jean-Paul 2, tout ce qu’il a fait, c’est terrible… », commente Patrick Le Diffon.

Pour l’instant il explique que sa priorité c’est de travailler sur le plan légal. Un recours a été déposé contre la décision du tribunal et une seconde procédure doit être lancée pour obtenir un sursis à exécution de cette décision. Car le simple recours ne suffit pas à en stopper le caractère exécutoire. Pour l’instant, la commune a six mois pour appliquer la décision du tribunal administratif, c’est à dire jusqu’au mois d’octobre prochain. « Nous allons épuiser tous les recours possibles et en parallèle nous allons étudier les autres solutions envisageables. Mais, pour moi, cette statue est bien à sa place et elle doit y rester. C’est ça notre position. Nous ne voulons pas la fourguer à qui que ce soit », affirme le maire.

Car la mise en oeuvre d’une autre solution, telle que la privatisation de la place sur laquelle se trouve la statue ou son déplacement présentent des contraintes légales et financières importantes. Mais compte-tenu de l’émotion suscitée par cette affaire, et de la mobilisation qu’elle provoque, il est probable qu’il ne sera pas difficile de trouver des fonds qui ne soient pas publics pour au moins, régler le problème des financements.

Rassemblement samedi devant la statue

Une pétition circule actuellement sur internet pour exiger le maintien de la statue à Ploermel. Ce vendredi matin, cette pétition affiche un peu plus de 19 000 signatures. « Le catholicisme est un des éléments fondateurs de la Bretagne, et Jean-Paul II a été important pour les Bretonnes et les Bretons. Tous ont encore en tête sa venue à Saint-Anne d’Auray en 1996 devant une foule immense de fidèles. Les Bretonnes et les Bretons doivent réagir pour protéger une statue qui fait partie de leur patrimoine religieux, Breton et Européen. Si aujourd’hui, l’Etat fait enlever la statue d’un Pape tant aimé des Bretons, demain, seront-ce nos calvaires que des associations voudront faire détruire ? », écrient les auteurs de cette pétition qui appelle à la « résistance pacifique » pour sauver le monument.

Un appel à un rassemblement sur la place est lancé pour ce samedi 16 mai à 15 heures.