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Publié le 2 septembre 2014

Questembert. Cimetière : faut-il mettre le « zéro phyto » entre parenthèses?

Le mauvais état de l'ancienne partie du cimetière suscite la colère des habitants et des réactions peu souhaitables pour l'environnement
Le mauvais état de l’ancienne partie du cimetière suscite la colère des habitants et des réactions peu souhaitables pour l’environnement

Les mauvaises herbes sont sans doute venues à bout de l’expérience d’entretien du cimetière selon les critères du « zéro phyto ». En clair, il s’agit d’entretenir le cimetière, c’est à dire lutter contre les mauvaises sans utiliser de produits chimiques. Exit les herbicides, donc! Enfin, en théorie car la réalité est beaucoup moins facile à appliquer. Et la municipalité est en train d’en faire l’amère expérience. C’est l’ancienne municipalité qui avait décidé de lancer l’expérience. Lors d’une visite effectuée au mois d’août, Marie-Annick Martin, nouveau maire de Questembert avait regretté que cette décision ait été prise sans mener de tests. L’ancien maire Paul Paboeuf avait vivement réagi (voir l’article et le commentaire en cliquant ici)

Lundi soir, Marie-Annick martin est revenue sur le dossier du cimetière mais aussi sur celui du « zéro phyto ». Elle a souligné la tache immense que représente l’entretien du cimetière dont l’ancienne partie est envahie par les mauvaises herbes. Un agent à mi-temps a été recruté pour éliminer les adventices, mais à la binette, c’est un chantier titanesque qui attend ce dernier.

Et pendant ce temps, la grogne enfle chez les administrés qui dénonce l’état déplorable de l’endroit où reposent leurs proches. Marie-Annick Martin a rapporté une discussion qu’elle avait eue avec une habitante de Questembert : « j’ai rencontré cette personne qui était en larmes et qui m’a dit qu’elle avait vidé deux bidons de désherbant autour de la tombe familiale, afin qu’au moins là ce soit propre. Et visiblement, elle n’est pas la seule à faire cela… », rapporte le maire qui se déclare prête à avoir recours « au pragmatisme contre l’idéologie ».

Les techniques de désherbage propres semblent difficiles à mettre en oeuvre et encore peu efficaces. Alors, une bonne partie de la majorité du conseil semble pencher pour avoir recours à une méthode radicale pour éliminer les mauvaises herbes afin de rétablir une situation de propreté convenable au cimetière, quitte à revenir ensuite à des méthodes plus douces. Car le temps presse. Le mécontentement des administrés s’intensifie et la Toussaint approche. Il est impératif que le cimetière soit nettoyé d’ici là. Et mis à part un coup de désherbant…. « Il vaut mieux que se soit nous qui faisions ça en respectant les doses, plutôt que de laisser faire les gens qui risquent de provoquer une pollution beaucoup plus grave », souligne par exemple un élu.

Alors évidemment, l’opposition est vent debout contre cette orientation. Elle dément, alors qu’elle dirigeait la ville, s’être lancée à la légère dans le « zéro phyto ». « Nous avions prévu que ça pouvait poser des problèmes. Le zéro phyto, ça n’est pas facile… », répond Paul Paboeuf rappelant que de toutes façons, il faudra bien y venir, la législation imposant désormais ces mesures.

 

Quelles techniques contre les mauvaises herbes?

Peut-être ne le savez-vous pas, mais je suis un spécialiste du jardinage. Vous pouvez retrouver ma rubrique chaque dimanche dans le quotidien Le Parisien/Aujourd’hui en France ou bien consulter mon site internet jackylamainverte.com (un peu de pub pour moi!). Mon champ d’action s’étend au-delà du jardinage pour concerner l’ensemble des problématiques liées à la faune, la flore, l’environnement. Le sujet de la lutte contre les mauvaises herbes est récurrent et j’ai étudié de nombreux trucs, techniques. Si on s’en tient aux résultats -c’est à dire qu’on exclu le côté pollution- on peut dire que le désherbant chimique est l’arme absolue pour tuer les mauvaises herbes. C’est sans doute la technique qui donne le résultat esthétique le plus rapide. Mais on sait bien que les mauvaises herbes repousseront quand même.

Des méthodes propres, le désherbage thermique offre le meilleur résultat. Il est évidemment plus long à mettre en oeuvre et plus coûteux en main-d’oeuvre. L’exposition à une très forte température provoque la destruction des cellules du végétal qui meurt. Mais cela n’empêchera pas de nouvelles graines de germer quelques semaines plus tard. Il faut donc sans cesse « sur le métier remettre l’ouvrage ». Et l’efficacité est optimale avec de jeunes pousses.

Il en existe une autre, très efficace et me semble-t-il assez peu coûteuse qui est un dérivé du paillage. En effet pour pousser, toutes les plantes ont besoin d’humidité, d’une certaine température et… de lumière. Le paillage consiste à priver les mauvaises herbes de cette lumière pour les empêcher de pousser. On peu étendre cette méthode à de grandes superficies en utilisant des bâches de récupération (ensilage par exemple). Ainsi dans le cas du cimetière, il est probablement possible de retirer le gravier des allées, d’étendre des bâches avant de les recouvrir peut-être d’une couche de sable puis d’étaler à nouveau le gravier. C’est un investissement de départ, surtout en main-d’oeuvre, mais qui réduit considérablement le coût d’entretien.

La ville de Versailles dans les Yvelines s’est lancée dans un plan zéro phyto ambitieux qui s’applique également au cimetière (lire l’article en cliquant ici).

Jacky Guyon

6 commentaires "Questembert. Cimetière : faut-il mettre le « zéro phyto » entre parenthèses?"

    1. Vous avez une autre solution ? On est preneur ! Ce n’est pas encore pour demain qu’on pourra se passer du glyphosate ! Comme on l’a dit, il faudra réaménager tout le cimetière pour pouvoir le garder propre sans utiliser de produit phyto !

  1. Si vous lisez la fin de l’article avec toute la note de Jacky Guyon en fin d’article, il propose différentes solutions.
    La meilleure solution serait d’accepter les « mauvaises » herbes (qui n’ont de mauvaises que le nom) comme c’était le cas avant les années 70.
    Il existe aussi l’engazonnement : http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/Environnement/n/Contenus/Articles/2013/10/30/Les-cimetieres-se-mettent-au-vert-1668855

  2. L’abandon de pesticide pour l’entretien des espaces publics est complexe et délicat à mettre en place, particulièrement dans les cimetières dans lesquels un défaut d’entretien suscite souvent de vives réactions. Pourtant, de nombreuses villes s’y sont mises, des grandes comme des petites, car les enjeux sont importants : santé publique, qualité de l’eau, biodiversité.
    La mise en place d’une telle démarche nécessite des moyens importants : plus de main d’oeuvre bien sûr (car malheureusement la binette ne sera jamais aussi efficace que les phyto), de nouvelles techniques de travail et d’aménagement des espaces, comme vous le soulignez, mais également un effort de sensibilisation pour expliquer et faire comprendre la démarche aux habitants. Plutôt que de céder à la grogne de quelques habitants, ne serait-il pas préférable d’aller à leur rencontre pour leur expliquer les enjeux ? Avant que ce travail de longue haleine ce mette en place, ne faut-il pas préférer voir quelques mauvaises herbes au profit de notre santé et de l’environnement ?
    Mais pour cela, ces choix doivent reposer sur une volonté politique forte. Or, visiblement, pour la nouvelle municipalité, les questions de santé publique et d’environnement relèvent de choix idéologiques !

  3. Et pourquoi ne pas solliciter les propriétaires de sépultures? Je possède malheureusement une concession depuis 7 mois et je l’entretiens régulièrement. Geste citoyen et surtout respectueux à l’égard de la personne qui y repose.

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