
Publié le 14 juin 2025
Questembert-Malestroit. Le Réseau Faire à Cheval mesure les efforts de Pirana et prends son pouls
« On les aime », déclare Cécile Bréant, co-présidente du Réseau Faire à Cheval qui œuvre pour replacer les équidés dans les cités, en parlant des chevaux territoriaux. Ce samedi elle était aux côtés de Pirana, un cheval de trait de la race Fjord qui avait pour mission de tirer un bateau depuis le chemin de halage puis une cariole portant deux barriques de bières entre Saint-Gravé et Malestroit, soit un trajet de 14 km. Avec d’autres membres de son association, elle a voulu savoir quelle était l’intensité des efforts fournis par ce cheval de trait. Pour cela, les passionnés ont utilisé un outil permettant de mesurer concrètement ces efforts, mais ils ont aussi pris le pouls de Pirana à plusieurs reprises. Conclusion : ce périple était une balade pour le cheval. Un constat confirmé par le propriétaire de Pirana, Pierre Brosseau qui est formel : les chevaux ont besoin de travailler et le font savoir à leur manière. Pour ce dernier, il est impossible de faire travailler un cheval contre son gré (voir notre vidéo).
En réaction à la polémique de Questembert
Cette expérience était menée au lendemain de la journée à visée pédagogique autour du cheval utilitaire organisée par la ville de Questembert et le Réseau Faire à cheval. Et ce n’était pas un hasard. Elle s’inscrivait en réaction à la polémique née du lancement d’une pétition en mai dernier (plus de 28 000 signatures) dénonçant l’utilisation des chevaux territoriaux qui parcourent la ville de Questembert depuis 2012. La commune de Questembert avait réagi avec une contre-pétition qui a réuni 22 277 signatures. Mais après quelques semaines, cet événement reste toujours ancré dans les esprits.
Ainsi, vendredi 13 juin dès 14 h la journée sur le cheval utilitaire a débuté avec la projection en direct de la soutenance de thèse de Maurice Miara qui s’intitule « Panser la terre. La traction animale, une pratique paysanne, durable et moderne » à la mairie de Questembert. L’occasion de comprendre l’histoire de la traction animale qui est constitutive de l’identité de l’agriculture paysanne. Après 2h30 de projection, c’est un temps d’échange qui a pris place avec de nombreux acteurs institutionnels, associatifs et professionnels. En effet, le Réseau Faire à cheval était de la partie, mais aussi Laurent Legal et Jacqueline Le Léap, à l’origine du cheval utilitaire de Questembert. Tant d’autres étaient présents comme l’association Hippothèse, la MFR de Questembert, le Syndicat du Cheval Breton, L’Institut Français du Cheval et de l’Equitation, le Conseil des Equidés de Bretagne et Violaine Frappesauce à l’origine de l’Equicerie de Rochefort-en-Terre.
Lors de cette conférence, un retour en arrière a été effectué, puisque nous sommes retournés au début des années 90 pour découvrir que le cheval de trait a été réutilisé à cette période notamment pour le transport scolaire ou encore pour les brigades policières. Un zoom sur Questembert avec le projet d’installer un cheval utilitaire et sa réalisation a aussi eu sa place dans l’échange. En effet, initialement, certains ne comprenaient pas l’intérêt de mettre en place une activité hippomobile. Mais par la suite, elle s’est avérée être un succès sur le plan de l’efficacité, mais aussi social. « C’est devenu une identité, une évidence. Le cheval est créateur de lien social. A 5h/6h du matin, on ne voit pas sortir une personne avec des pantoufles pour donner son sac jaune, alors qu’avec un cheval si », explique une conférencière. L’aspect du bien-être et de la bien-traitance animale a aussi eu une part importante lors de la conférence. En effet, c’est sur cet aspect-là que la ville de Questembert a été attaquée par la pétition. Et un membre de l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation à tenu à dire que « le cheval n’est pas un outil, il n’est pas utilisé comme un outil ou comme un esclave. C’est un compagnon ».
Ces mots font écho à ceux de Cécile Briant qui tient à dire que ces chevaux sont respectés. La journée s’est terminée par la projection du film « Au son des Sabots » de Marie-Claude Salvaille. Celui-ci met en lumière le quotidien d’Ulysse et d’Havane, les agents municipaux à quatre pattes de Questembert. Et bien évidemment, le quotidien de leurs cochères Justine et Marie. Bien que ce film n’ait pas été créé pour la polémique, il est tombé à pic et a permis de mettre en images tout ce que les conférenciers ont expliqué plus tôt dans la journée autour de la bien-traitance. Il montre notamment les 4 piliers de celle-ci : la liberté, la possibilité de se mouvoir, l’amitié et le foin. Un modèle présenté par une conférencière qui a tenu à l’expliquer.
Finalement, cette journée a permis au public de comprendre véritablement ce qu’était un cheval utilitaire, son quotidien et la façon dont il est traité.
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