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Oust à Brocéliande

Publié le 19 août 2025

Saint-Marcel. Les maisons éclusières sont des refuges précieux pour les chauves-souris

La Région Bretagne est propriétaire des canaux bretons, berges, chemins de halage, mais aussi des maisons éclusières. Sa mission est de les entretenir et de les valoriser pour préserver ce patrimoine d’exception. Dans ce cadre elle a aussi fait le choix de mieux connaître et de protéger la biodiversité présente et pour cela, elle a défini et adopté fin 2023, un plan d’actions dédié. En amont du plan d’action pour la biodiversité des Canaux, la Région Bretagne s’est associée au Groupe Mammalogique Breton (GMB) pour définir les enjeux prioritaires de conservation et de rétablissement des continuités pour les mammifères sauvages. Après un diagnostic des emprises, ouvrages et bâtiments, 32 maisons éclusières sur les 165 que compte la Bretagne, ont été identifiées comme pouvant jouer un rôle pour l’accueil et la dispersion des chauves-souris. La Région a ainsi aménagé au sein de 21 maisons éclusières, des aménagements favorables aux chauves-souris. Il y a quelques semaines, c’est à la maison éclusière de la Née, à Saint-Marcel, que Anne Gallo-Kerleau, vice-présidente aux canaux, accompagnée de Ronan Pichon vice-président à la biodiversité, planification écologique et déchets a fait un point sur les premières actions entreprises en partenariat avec le GMB. Anne Gallo-Kerleau a souligné le choix d’une politique volontariste pour la préservation des chauves-souris avec des aménagements spécifiques pour les accueillir et favoriser leur reproduction comme des nichoirs sur les pignons, des aménagements de combles et des caves avec des briques plâtrières.
Les chauves-souris sont particulièrement affectées par l’érosion de la biodiversité. 43 % de leur population a disparu du territoire métropolitain, entre 2006 et 2021. Suite aux premiers aménagements construits en 2024 sur les sites retenus, 22 espèces ont été répertoriées sur la Bretagne, dont certaines ont adopté les installations aménagées à leur intention. Les espèces de chiroptères présentes en Bretagne sont généralement de petites chauves-souris de deux à cinq centimètres. Afin de les préserver, au-delà de la protection et de la prise en compte de leurs gîtes, il faut considérer les habitats qu’elles fréquentent durant leur activité nocturne pour s’alimenter et se déplacer. Ainsi les terrains de chasse et corridors de déplacement privilégiés autour des gîtes ou entre ces derniers doivent être également conservés et pris en compte dans l’aménagement du territoire. Le canal offre un couloir adéquat avec ses parties boisées qui sont à préserver et à agrémenter de nouvelles plantation si besoin.
Sur les berges du canal une colonie en voie de disparition séjourne l’hiver pour sa reproduction. Grâce aux enregistrements sonores réalisés par Samuel Fauchon Technicien de la région, une espèce très rare en Bretagne, la Noctule Commune, a été localisée. « C’est la plus grosse colonie forestière arboricole de Bretagne, une espèce qui est en déclin très marqué et probablement la chauve-souris la plus menacée de Bretagne… Un enjeu très important pour juste un arbre », souligne un membre du GMB.
« C’est assez impressionnant, ce sont 170 bestioles, des gros animaux, la plus grosse espèce de France, une variété pouvant atteindre 50cm d’envergure. Ces 170 individus sont dans un seul arbre. Ils sortent par un trou de Pic lors de l’envol à la nuit venue, c’est impressionnant et le retour au petit matin offre un spectacle étonnant un ballet « une sorte de bal qui s’organise et il y a comme un essaim de chauve-souris qui tourne autour de l’arbre. C’est une grosse bestiole pour nous breton… », ajoute Samuel Fauchon.
Travailler sur l’accueil dans les maisons éclusières est une chose importante mais il faut aussi travailler sur les zones de chasses pour maintenir la biodiversité adéquate à la présence. Le patrimoine arboré est conséquent sur la voie navigable au abord de La Née avec plus de 3000 arbres. Il est donc à préserver et a accompagner dans son renouvellement. Cet hiver, la Région a planté 1500 arbres qui vont permettre sur l’ensemble des canaux de Bretagne de préserver sa riche biodiversité composée de 614 espèces animales, sur 440 ha de surface boisée, composée de 32 000 arbres et 700 espèces végétales. Outre l’accueil des chauves-souris, le plan d’action adopté fin 2023, d’autres opérations sont en cours. C’est par exemple, la création de 40 nouvelles mares dont 16 déjà réalisées, mais aussi la restauration de la moitié de celles existantes, afin de favoriser l’accueil et la reproduction de nombreuses espèces d’amphibiens.
Pour accueillir au mieux et faciliter l’hibernation des seuls mammifères au monde à voler, les techniciens de la région ont recours à divers stratagèmes pour favoriser l’installation de diverses colonies : ouvertures spécifiques, assombrissement, cloisonnement dans les caves dans le but de réchauffer légèrement certaines pièces et attirer tel ou tel chiroptères.

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