Oust à Brocéliande

Publié le 18 août 2025

Malestroit. L’affiche qui indigne le patron de l’entreprise OTS

C’est la stupeur et l’incompréhension, ce lundi matin au sein de l’entreprise OTS de Malestroit qui reprend ses activités après trois semaines de congés. Au cours du week-end, des affiches ont été placardées sur le totem bordant la D 776, l’axe très fréquenté qui relie Bohal à Malestroit. Ces affiches laissent entendre que l’entreprise connait des difficultés mettant en péril son avenir et ses emplois, voire un problème de gouvernance. Il ne s’agit pas d’un simple graffiti tracé à la hâte mais bien d’une affiche travaillée au pochoir. Un acte déterminé qui entend donc véhiculer un message, opportunément à la veille de la reprise du travail… Mais lequel?

« Je ne comprends pas le but de cette provocation. Je suis toujours le président du groupe et de sa stratégie », affirme Sylvain Auvy, le patron du groupe OTS qu’il a repris il y a trois ans maintenant. « On ne comprend pas. Les 170 salariés ont repris le travail ce matin normalement. Il n’y a aucun mouvement social… », confirme le service des ressources humaines.

« On reconstitue notre chiffre d’affaire pour 2027 »

Sylvain Auvy joue la carte de la transparence et reconnait que OTS a subit le contrecoup du ralentissement économique général qui a affecté « toutes les entreprises françaises » avec un ralentissement des commandes voire un gel des projets des clients. « Nous avons traversé des difficultés. ce contexte général a entrainé une perte de 20% du chiffre d’affaire entre 2024 et 2025. C’est énorme et nous avons du nous adapter. Je ne me cache pas de dire que nous avons du avoir recours à du chômage technique au cours du 1er semestre. Quand on est face à un marché qui se rétracte de 30%, il faut savoir prendre les mesures nécessaires pour préserver l’entreprise. Fin juin nous avons supprimé 8 emplois mais pas sur l’outil de production que nous avons voulu protéger pour préparer l’avenir. Et c’est quelque chose sur laquelle nous avons communiqué auprès du personnel », détaille Sylvain Auvy qui affiche un certain optimisme sur l’avenir. « Depuis deux ans, nos clients ont suspendu leurs projets. Aujourd’hui, ils les dégèlent et ils cherchent des fournisseurs crédibles. Nous avons été sélectionné et je suis en train de répondre à des appels d’offre qui vont nous permettre de reconstituer notre chiffre d’affaire en 2027. D’ici là, il faut gérer l’entreprise en fonction du contexte actuel ».

Savoir se remettre en cause

Il n’en reste pas moins que le niveau d’exigence en ce qui concerne la qualité s’élève sans cesse. C’est le cas notamment du marché du matériel militaire sur lequel OTS a une belle carte à jouer. « Nos clients attendent des prestations supérieures à la moyenne européenne. Nous avons remporté des marchés sur ce critère mais c’est un défi qu’il faut relever. Cela suppose de savoir se remettre en cause, transformer l’outil industriel mais aussi l’état d’esprit du personnel. Nous mettons en place des formations pour atteindre un niveau de compétence le plus élevé possible. J’attends les fruits de cette stratégie.. », poursuit Sylvain Auvy qui n’en reste pas moins affecté par cette affaire d’affiche. « Je ne vois pas du tout quel est l’intérêt de cette campagne de dénigrement alors que l’entreprise fonctionne normalement. Je le répète je suis aux commandes et j’y reste », dit-il, expliquant avoir l’intention de convoquer un CE extraordinaire afin de trouver des réponses aux questions que pose cette action pour l’instant anonyme.