
Publié le 13 août 2025
Malestroit. Course contre la montre pour sauver les vestiges de la Madeleine
C’est sans doute une véritable course contre la montre qui est engagée pour sauver les vestiges de la Madeleine. Ce témoin rare d’un des grands moment de l’histoire de France -qui vaut à Malestroit de figurer dans tous les manuels d’histoire- menace en effet de s’effondrer. « Il y a quelques mois, j’avais eu le sentiment que le clocher penchait. J’ai profité d’une visite de l’architecte des bâtiments de France pour lui faire part de mes inquiétudes qu’il a tout de suite confirmées. Des spécialistes des structures ont fait le même constat », explique Bruno Gicquello, le maire de Malestroit. La situation est préoccupante car l’affaissement du clocher est désormais bien visible à l’oeil nu et des « témoins » -techniquement cela s’appelle des fissuromètres- posés par les services techniques de la ville attestent d’un phénomène qui s’aggrave assez rapidement. « On a constaté la présence de fissures qui s’élargissent continuellement… », ajoute le maire. Le risque d’un effondrement imminent est réel. Non seulement le clocher pourrait tomber, mais le mur semble lui-aussi « partir » vers l’extérieur. La situation a été jugée suffisamment grave pour que le maire prenne dès la fin juin un arrêté interdisant l’accès du public aux vestigqes. Selon nos informations, ce périmètre de sécurité pourrait même être élargi.
Un linteau en bois qui se désagrège
Une inspection détaillée a permis d’identifier l’origine du phénomène. Ces vestige ont fait l’objet d’une restauration il y a une quarantaine d’années qui a consisté à rejointoyer les pierres, mais un linteau en chêne laissé en place a subi les assauts du temps et se désagrège progressivement, provoquant l’affaissement du clocher. Il ne serait plus capable de supporter le poids de la structure. La municipalité travaille en étroite collaboration avec la DRAC (direction régionale des affaires culturelles) Bretagne, le Conservateur régional des Monuments Historiques, l’Architecte des Bâtiments de France, ainsi qu’avec le Département du Morbihan et la Région Bretagne. « Des travaux de sécurisation d’urgence vont être menés qui nous laisserons le temps d’envisager la remise en état définitive du bâtiment. Le programme prévoit la déconstruction minutieuse du clocher, pierre par pierre, avec un repérage numéroté des éléments pour une reconstruction fidèle. Le linteau en bois sera remplacé par un linteau en pierre, plus résistant et adapté à la charge, garantissant la pérennité de la structure. Ces interventions seront conduites dans le respect des normes patrimoniales et en concertation avec les autorités compétentes, afin de préserver l’authenticité et l’histoire de ce monument emblématique », indique le maire pour qui ce dossier imprévu est un coup dur. Les travaux de sécurisation d’urgence sont estimés entre 80 et 100 000 euros mais ils devraient être assez largement subventionnés par les différents partenaires concernés. Ensuite, il faudra évaluer le coût de la restauration définitive qui bénéficiera également de cet appui financier.
Reste le facteur temps qui, si l’on en juge par l’état du bâtiment, est primordial. « Le coût des travaux de sécurisation, supérieur à 40 000 euros, nous oblige à passer par une procédure d’appel d’offres. Le chantier ne pourra sans doute pas débuter avant l’automne… », s’inquiète Bruno Gicquello. En effet, les aléas climatiques que nous connaissons (sécheresse, chaleur excessive, fortes pluies…) pourraient accélérer la dégradation du bâtiment.
D’ores et déjà, le maire évoque un projet ambitieux de réaménagement et de mise en valeur du site de la Madeleine lorsque les travaux de remise en état seront achevés.
De la trêve de Malestroit aux vitraux d’Emile Zola
Ancienne léproserie devenue prieuré dépendant de l’abbaye de Marmoutier au XIIᵉ siècle, la Madeleine abrite une chapelle romane agrandie au XVe siècle. Ce lieu est marqué par un événement diplomatique majeur : en 1343, les plénipotentiaires de Philippe VI de Valois et d’Édouard III d’Angleterre y signèrent la célèbre trêve de Malestroit, en pleine guerre de Cent Ans.
Au fil des siècles, la chapelle subit dégradations et destructions, notamment lors des affrontements de 1795 entre républicains et chouans, immortalisés par la peinture d’Alexandre Bloch. Inscrits au titre des Monuments Historiques depuis 1934, les vestiges constituent un patrimoine d’une valeur exceptionnelle.
Ils ont connu un regain d’intérêt inattendu il y a quelques mois, lorsqu’on a appris que les vitraux de La Madeleine qui avaient été achetés par Emile Zola avant de disparaître lors d’une vente aux enchères avaient été retrouvés aux Etats-Unis. Une histoire rocambolesque qui a renforcé l’intérêt touristique pour ces vestiges.
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