Oust à Brocéliande

Publié le 24 septembre 2024

Pleucadeuc. Innovation : BCF Life Sciences réduit de 25% ses prélèvements d’eau

« Cette inauguration, ce n’est pas une opération publicitaire. C’est surtout l’occasion de prendre de la hauteur par rapport à un vrai défi sociétal », pose Jacques Pidoux, le président de BCF Life Sciences. L’usine de Pleucadeuc recevait ce mardi matin de nombreuses personnalités du monde économique mais aussi des élus et le préfet du Morbihan, Pascal Bolot pour un évènement exceptionnel, l’inauguration d’une station de retraitement et de réutilisation de ses eaux usées. Ca s’appelle la REUSE. Et en marge de cette inauguration officielle, BCF Life Sciences a construit une journée entière dédié aux enjeux de la ressource en eau. Un temps fort en a été la conférence sur les enjeux géopolitiques et climatiques liés à l’eau donnée par Eric Servat, hydrologue, Directeur du Centre International UNESCO sur l’eau “ICIREWARD”, Directeur de recherche à l’IRD et Professeur Associé à l’Université de Montpellier. L’après-midi, l’agence de l’eau a présenté la cartographie bretonne des enjeux de l’eau.

Un des plus importants projets en France

La mise en service de cette station de recyclage est un exploit industriel qui va permettre à l’entreprise de réduire de 25% ses prélèvements dans le milieu naturel. C’est un investissement considérable de plus de 6 millions d’euros, l’un des plus importants réalisé dans ce domaine par une PME en France, financé à hauteur de 44% par l’Agence de l’eau. Etre avant-gardiste, c’est un peu dans les gênes de BCF Life Sciences. Dès sa création en 1986 elle se fixait pour objectif d’extraire des plumes de volailles, donc un sous-produit de l’industrie agro-alimentaire bretonne, la kératine, une famille de protéine extrémement riche en acides aminées et d’en faire des ingrédients de haut de gamme pour l’alimentation humaine et animale, ou des biostimulant pour les végétaux. Avec le souci permanent de vérifier la contribution réelle de ces produits à la santé humaine et animale.

Une démarche RSE ambitieuse

A partir de cette idée, BCF Life Sciences, sous l’impulsion de ses deux dirigeants, Jacques Pidoux et Renaud Sergheraert a connu une croissance exceptionnelle qui en fait aujourd’hui la spécialiste européenne dans son domaine d’activité et lui a permis de créer une centaine d’emplois en 12 ans. Un développement qui s’est fait en s’appuyant sur des valeurs sociales et environnementales fortes. BCF Life Sciences est pionnière dans l’économie circulaire et s’est engagée depuis 4, 5 ans, dans une démarche RSE ambitieuse et une gouvernance dans laquelle les salarié(e)s sont associé(e)s avec l’aide d’une agence spécialisée.

C’est aussi avec un temps d’avance que l’entreprise de Pleucadeuc s’est lancée dans ce projet de réutilisation de l’eau qu’elle utilise dans son process industriel. Pour cela, elle puise dans la nappe phréatique 600 m3 d’eau par jour dont les effluents sont ensuite traités chaque jour par la station d’épuration de Pleucadeuc. La nouvelle station de réutilisation d’eau va permettre de réduire ces prélèvements de 80 000 m3 par an. L’eau traitée servira à des opérations de nettoyage par exemple mais ne sera pas réinjectée dans la chaine de fabrication. « L’objectif fixé par l’Etat est d’atteindre un pourcentage de réutilisation de l’eau de 10%. Je pense qu’on peut faire beaucoup mieux… », souligne Jacques Pidoux qui en donne la démonstration avec cette nouvelle installation. Pour lui, comme il l’a expliqué dans son discours, les industriels mais aussi toute la société n’ont pas d’autres choix que de s’engager dans cette démarche de sobriété d’eau mais plus généralement d’énergie. « Les industriels doivent bouger, ils doivent être responsables… », insiste-t-il. Il se fixe comme objectif de conduire un plan de transition énergétique visant, à l’horizon 2027, une réduction de 30 % des consommations de gaz et d’électricité du site par rapport à 2021.

Doubler la taille de l’entreprise dans les 5 ans à venir

Et cette démarche environnementale n’est pas antinomique d’un développement industriel et peut même en être un levier. Grâce à sa station de traitement, BCF Life Science envisage d’augmenter sa production de 50% en utilisant le même volume d’eau qu’actuellement. Le projet de construction d’une nouvelle usine est déjà prêt. Il a obtenu toutes les autorisations a fait l’objet d’une enquête publique et devrait être opérationnel en 2028. « Nous ambitionnons de doubler la taille de l’entreprise d’ici 5 ans en étant plus présent à l’international », décrit Jacques Pidoux. Ce développement à l’international passera par l’ouverture de nouvelles agences un peu partout sur la planète. Pour atteindre ces objectifs de développement, BCF Life Science s’est adossée à un groupe familial portugais qui est devenu actionnaire à 89% de l’entreprise. Ce groupe qui réalise 10 milliards de chiffre d’affaire comprend une division qui investit massivement dans l’économie circulaire et des domaines proches de ceux de BCF Life Sciences. L’arrivée de cet actionnaire va permettre d’injecter 65 millions dans la construction de la nouvelle usine, projet qui débouchera sur la création d’une quarantaine d’emplois à Pleucadeuc.

Un nouveau directeur général

Autre nouveauté, Renaud Sergheraert, le compagnon industriel de Jacques Pidoux va quitter ses fonctions à la mi-octobre. Ce mardi, lors de l’inauguration, Jacques Pidoux a présenté son successeur, Yannick Riou. Ce nouveau directeur général a derrière lui une longue expérience dans le domaine de la santé humaine et animale. Il a travaillé pour deux grands groupes internationaux et a une véritable expertise dans les domaines d’activité de BCF Life Sciences.