Morbihan

Publié le 14 juin 2024

Vannes. Quel aménagement pour la RD767 entre le giratoire des Trois Rois et l’échangeur de Ménimur?

Ce mercredi 12 juin se tenait, en fin d’après-midi, à l’Université Bretagne-Sud de Vannes, une réunion publique portant sur la restitution de la première phase de concertation au sujet du projet d’aménagement d’une section de la route départementale 767. Une soixantaine de personnes y ont assisté. Retour sur les scénarios qui ont été retenus ainsi que sur les échanges en fin de réunion.

C’est une section de deux kilomètres de la RD 767, située entre le giratoire des Trois Rois et l’échangeur de Ménimur avec la RN 165 qui est concernée par ce projet. Le Département du Morbihan étudie son aménagement dans quatre objectifs :

• Améliorer le niveau de service de la RD 767 pour la circulation routière au nord de Vannes et de ses carrefours.
• Améliorer et adapter le niveau de service de la RD 767 pour les transports en commun, notamment la ligne 1 de bus du réseau Kicéo qui la traverse, en prenant en considération l’urbanisation future.
• Améliorer les circulations piétonnes et cyclables en lien avec le schéma départemental des mobilités et faciliter les mobilités douces sur un axe nord-sud.
• Sécuriser les traversées piétonnes et cyclables sur les axes est-ouest au niveau de chaque carrefour.

Une première phase de concertation s’est tenue du mardi 12 décembre 2023 au mardi 12 mars 2024. Des 91 contributions qui ont été déposées, le Département en retient la nécessité de cet aménagement, la situation actuelle ne pouvant plus se maintenir, selon le public. Des deux scénarios qui avaient été proposés en décembre dernier, le Département confirme le second. Ce scénario B comprend des carrefours dénivelés. La RD 767 serait alors abaissée ou surélevée au niveau des carrefours des Trois Rois et de Kerniol. Aux Trois Rois, un giratoire dit « cacahuète » (deux giratoires reliés par un îlot central en forme de cacahuète) serait envisagé. A Kerniol, ce sont des carrefours à feux qui seraient installés de part et d’autre de la RD 767.

Ce scénario B a lui-même été décliné en trois autres scénarios, le premier n’ayant d’office pas été retenu. Le scénario B_2 comprend lui une place à feux à Kerniol, toujours avec la RD 767 en dénivelée. Cet aménagement ambitieux répond aux objectifs du projet. Il a donc été jugé satisfaisant mais présente tout de même une complexité pour certains mouvements des usagers du fait de feux successifs.

Le scénario B_3 comprend lui un giratoire en forme de cacahuète également à Kerniol, toujours avec la RD 767 en dénivelée. Après vérification, ce giratoire apparaît plus fluide que la place à feux. C’est donc ce scénario qui est susceptible d’être retenu. Il est également appuyé par le calcul par logiciel de la fluidité de l’itinéraire. Si un usager souhaite se rendre du giratoire des Trois Rois à la route de Bernard située derrière la Clinique Océane, le matin, lors de l’heure de pointe, il prendra actuellement 9 minutes. Avec le scénario B_2, il prendra 3 minutes et seulement 2 minutes 30 avec le scénario B_3.

Dans les prochains mois, les études du projet se poursuivront notamment au sujet des impacts du projet en particulier les nuisances sonores. Pour clore cette réunion, la parole a été donnée au public dont certains membres n’ont pas manqué d’interpeller les élus sur leurs inquiétudes.

C’est en premier lieu la suppression du projet de giratoire au niveau de l’échangeur de Ménimur qui a suscité des remarques. « Le scénario présenté persiste à installer des feux rouges. Mais aux abords de la RN 165, au moindre feu rouge, rien ne sera réglé ». Le Département répond en affirmant que cette idée de giratoire avait suscité beaucoup d’espoir mais qu’une fois les capacités de ce giratoire dépassées, la circulation serait de nouveau congestionnée. Un responsable ajoute que ce projet nécessiterait de repenser entièrement l’échangeur, ce qui ne fait pas partie du projet de base concernant la RD 767.

La question des émissions de gaz à effet de serre a ensuite été soulevée par un membre du public. Il souligne que cet investissement qui coûte très cher encourage les usagers à prendre leur véhicule plutôt qu’un moyen de locomotion alternatif, à l’heure où les émission de CO2 doivent baisser. David Robo, maire de Vannes et président de Golfe du Morbihan Vannes Agglomération lui rappelle que le projet répond à la problématique du trafic embourbé et que ce n’est pas seulement un programme routier. Il a pour but d’encourager le covoiturages ainsi que les mobilités douces qui ne sont pas oubliées. Le maire souligne aussi que selon les études, l’usage de la voiture va inévitablement baisser.

Le projet d’un parking relais au niveau de Kerniol à également été mis en cause par un membre du public : « Qui voudra laisser sa voiture là pour prendre 7 fois plus de temps pour aller sur Vannes ? ». Les élus dont la maire de Saint Avé, Anne Gallo, présente dans le public lui fait part d’un changement dans les comportements et du succès que rencontre ces parkings relais dans d’autres agglomérations. Enfin, l’absence de piste cyclable sur la RD 165 bis en amont de la RD 767, en provenance de Saint Avé a été soulignée par la maire de Saint Avé, appuyée par un avéen qui se rend à vélo à son travail. Selon eux, une piste cyclable sécurisée répondrait à une forte demande, notamment pour des élèves du collège Saint-Exupéry et du lycée Charles De Gaulle. Visé par ces remarques qui sous-entendent qu’il ne prend pas suffisamment en considération cette demande, David Robo répond « Faites-nous confiance. ». Il souligne avoir conscience des enjeux pour les habitants, l’emploi, les étudiants, lycéens, collégiens. Il affirme que l’étude de ce projet de voie cyclable se fera en concomitance avec le projet actuel d’aménagement de la RD 767.