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Morbihan

Publié le 21 décembre 2023

Pleucadeuc. Réutilisation de l’eau : un projet d’envergure nationale chez BCF Life Sciences

C’est sans doute l’un des plus importants projets industriels de réutilisation de l’eau de France que l’entreprise BCF Life Sciences est en train de réaliser sur son site de Pleucadeuc. « C’est un projet qui coûte beaucoup d’argent. On a mis 6 millions d’euros dans l’eau… », résume Jacques Pidoux, le directeur général de l’entreprise Pleucadeucienne. Il recevait ce jeudi matin la visite de deux préfets, en la personne de Philippe Gustin, préfet de région et de Pascal Bolot, le préfet du Morbihan accompagnés du député Paul Molac, du maire de Pleucadeuc et vice-président de l’OBC, Alain Launay…

Ce projet va permettre à l’entreprise d’économiser 80 000 mètres cubes d’eau par an en réduisant de 25% ses prélèvements d’eau dans le milieu naturel. Une station de traitement géante est en cours de construction sur le site de Pleucadeuc qui utilisera la technologie de l’osmose inverse pour permettre la réutilisation de l’eau provenant des équipements de l’usine. Cela s’apelle le « re-use », c’est le terme convenu en langage industriel pour désigner le retraitement de l’eau usée-

Ce projet innovant répond à la volonté de l’entreprise d’affirmer son engagement dans tout ce qui concerne les économies d’énergie. Elle a recruté un « énergie manager », installé des compteurs dans tous les ateliers avec un premier résultat concrèt, une réduction de 10% de sa consommation de gaz par rapport à 2023 et un objectif ambitieux celui d’atteindre une diminution de 30% de sa consommation de gaz et l’électricité en 2027. « Chez nous, il y a des gens qui ne font que ça… », résume Jacques Pidoux.

Derrière la volonté affichée de s’inscrire résolument dans une démarche éco-citoyenne, il y a aussi pour BCF Life Sciences, des enjeux industriels considérables. Par exemple le procédé de « ré-use », permet une économie d’eau considérable bonne pour l’environnement, mais il garantit aussi le développement futur de l’entreprise. « L’Etat nous a dit, « vous pouvez faire tous les investissements que vous voulez, mais à iso-consommation d’eau ». On a pris cette contrainte et on a investi dans du re-use… », explique Jacque Pidoux à ses interlocuteurs. La station en cours de fabrication qui sera inaugurée en septembre est conçue pour donner à l’entreprise une capacité à ne pas augmenter sa consommation d’eau tout en poursuivant son développement. Et Jacques Pidoux annonce justement un projet de grande envergure à l’horizon 2027. L’expérience d’économie d’eau à grande échelle menée chez BCF Life Sciences, fascine le monde industriel. « Tous les industriels à qui on parle de notre projet nous disent « quand ça démarre, on voudrait bien voir »… », commente Renaud Sergheraert, directeur général de l’entreprise.

Le préfet de région a visiblement lui aussi « craqué » pour ce projet. Il a exprimé le souhait d’en faire une large promotion. « On a l’intention de faire une grosse communication autour de ça au moment de l’inauguration… », confirme Jacques Pidoux. Ce projet a été pris en exemple et financé entre autre par l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

Le « Tro-Breizh industrie » du Préfet de Région

Philippe Gustin nouveau préfet de Région s’est lancé dans un tour de Bretagne des entreprises destiné à lui permettre de mieux appréhender la diversité et la complexité du tissu industriel breton. Il a commencé ce « tro breizh industrie » lundi en Ille et Vilaine et l’a pousuivi ce jeudi dans les trois autres départements. L’entreprise BCF Life Sciences était son premier rendez-vous de la matinée. Il est arrivé à 8 h 30 notamment accompagné du préfet du Morbihan Pascal Bolot et du député Paul Molac. Jacques Pidoux et Renaud Sergheraert, les deux dirigeants de l’usine lui ont présenté l’histoire de ce site unique en Europe, qu’ils ont repris il y a quinze ans. C’est surtout l’histoire d’une réussite exemplaire hors norme construite sur une vision avant-gardiste des deux co-dirigeants qui ont compris l’opportunité à saisir en valorisant des sous-produits de l’industrie agro-alimentaire. Ils ont mis en oeuvre un processus permettant de valoriser la kératine, la protéine de la plume en exploitant son spectre très large d’acides aminées. « C’est une entreprise qui est au carrefour de l’économie circulaire et des bio-technologies… », décrit Jacques Pidoux.

En 15 ans, BCF Life Sciences a crée 130 emplois et ce n’est pas fini. Les dirigeants évoquent un grand projet à l’horizon 2027 qui nécessitera la création de plusieurs dizaine d’emplois.

Mais les deux préfets étaient également venus pour entendre les éventuels besoins ou préoccupations  de l’entreprise. Et même dans une entreprise en plein essor, il y en a. Jacques Pidoux s’est notamment inquité de la hausse du coût de l’énergie et notamment de l’incertitude qui règne sur le coût de l’électricité après 2025. Car pour investir, les industriels ont besoin de visibilité à moyen et long terme, ce que ne leur offre pas pour l’instant les prévisions floues d’EDF.

L’autre problème auquel se heurte BCF Life Sciences porte sur le déblocage de subventionements dans le cadre du plan France Relance par le biais de la banque publique d’investissement (BPI) sur lequel planche le préfet du Morbihan. Enfin BCF Life Sciences est aussi confronté à une difficulté d’écoulement de la saumure qu’elle utilise, qui doit être traitée dans des stations spécialisées et qui sont rares.

Les deux préfets ont promis d’apporter leur soutien dans la résolution de ces difficultés afin que l’entreprise puisse mener à bien ses projets innovants de développement et donc de contribuer à l’essor du génie industriel breton et français…

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