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Oust à Brocéliande

Publié le 21 novembre 2023

Malestroit. Collège Saint-Julien : à la cantine les élèves disent non au gaspillage

A la cantine du collège Saint-Julien de Malestroit, le gaspillage c’est fini! Ce collège est l’un des premiers du département à inscrire le zéro gaspi dans ses objectifs et à passer à l’acte. Ce qui est vraiment intéressant dans cette expérience c’est qu’elle a été impulsée par la directrice Karine Guillaume mais -et peut-être surtout- amplifiée par les élèves eux-même. Tout est parti d’un constat dressé par la directrice à son arrivée à la tête de l’établissement en 2022. « J’ai tout de suite été interpellée par le fait qu’à la cantine tous les élèves vidaient leurs assiettes dans la même poubelle », se souvient-elle. Sensible à tout ce qui a trait à l’éco-responsabilité, Karine Guillaume a posé le sujet du gaspillage alimentaire sur la table de la commission restauration qui se réunit une fois par an. Et là, des suggestions sont venues des enfants eux-mêmes : et si on faisait des assiettes « petite faim » et des assiettes « grande faim »? Le comité collégien s’est aussi emparé de l’affaire « on ne trie pas, on gaspille beaucoup » ont regretté ses membres. « On a observé une véritable prise de conscience de la part des élèves… », reconnait la directrice. La société Convivio qui fournit les repas a évidemment été impliquée dans la réflexion. « On s’est inspiré de ce qui se fait dans un établissement scolaire d’Ille et Vilaine depuis un an avec des résultats très positifs. Bien sur il a fallu qu’on l’adapte au collège Saint-Julien… », souligne Dominique Le Tallec, le responsable de secteur de Convivio…

« Je choisis ce que je mange et je mange ce que je choisis »

Ne restait plus qu’à mettre en oeuvre le projet. La ligne de self service de la cantine du collège a été supprimée. Plus question pour les élèves de tendre leur assiette pour se faire servir. Depuis le 6 novembre, c’est une toute autre philosophie qui s’applique. Chaque élève en entrant dans le restaurant prend son plateau et ses couverts, puis va se servir en laitage et dessert. Il va s’assoir et ensuite prend son assiette pour aller se servir lui-même. Cette assiette le suivra tout au long du repas. Il va alors se servir lui-même, à volonté mais avec une règle absolue à respecter que Karine Guillaume résume dans une phrase élevée au rang de dogme : « je choisis ce que je mange et je mange ce que je choisis ». Autrement dit, il s’agit de bien évaluer la quantité de nourriture qui correspond à son appétit, quitte à retourner se servir avec toujours la même obligation de finir son assiette. « Les élèves sont responsables de leur assiette… », insiste la directrice.

Cette initiative a contraint le personnel de Convivio a s’adapter. Et c’est aussi plutôt positif puisque les agents sont moins pris par le dressage des assiettes et sont donc plus proches des élèves pour les accompagner dans cette démarche. « Mais je tiens vraiment à remercier le personnel de Convivio pour son implication dans la réussite de ce projet », insiste Karine Guillaume.

Un volume de déchets divisé par 3, une consommation plus diététique

Et ça marche. Deux semaines après le début de l’expérience, les premiers résultats tangibles sont déjà quantifiables. « On est passé de 60 g de déchets par élève à 21 g. C’est énorme », convient Dominique Le Tallec qui rappelle que la moyenne nationale est de 140 grammes! Mais Karine Guillaume a des objectifs encore plus ambitieux « il faut qu’on descende à moins de 20 grammes! ». Pour maintenir la mobilisation chaque jour une affiche indique le score de réduction de déchets atteint la veille.

Ce restaurant scolaire accueille chaque jour près de 700 élèves venus du collège mais aussi de l’école élémentaire Sainte-Jeanne d’Arc et ce projet a aussi mis en évidence que cette liberté offerte aux élèves de choisir leur menu développe leur esprit de responsabilité. Car depuis l’instauration de cette nouvelle organisation, la quantité de salade et de crudités consommées a été multipliée par 3 ou 4, ce qui montre que les élèves ajoutent une dimension diététique à leur comportement anti-gaspi. « Même la quantité de pain qui est pourtant à volonté a diminué… ». Il faut dire qu’une campagne de sensibilisation mobilisant les professeurs et les diététiciennes de Convivio a été menée auprès de tous les collégiens.

Les derniers restes recyclés par l’OBC

Le collège s’est aussi tourné vers les services de l’OBC pour le recyclage des déchets restants de repas ou de préparation. « A partir du 1er janvier tout le monde entreprises comme particuliers sera dans l’obligation de composter ses déchets organiques. Or, le collège est le premier établissement professionnel du territoire à nous avoir contacté pour mener sa démarche jusqu’au bout… », explique Clémentine Fiche, chargée de mission. Du coup, l’OBC a mis en place un conteneur destiné à récupérer ces déchets qui est relevé chaque semaine en même temps que celui installé dans le centre de Malestroit pour être transporté à Pontivy. « Mais le camion roule au GNV (gaz naturel véhicule) », précise-t-elle.

Une démarche éco-responsable généralisée

Cette expérience pour l’instant très concluante s’inscrit dans une démarche éco-responsable que veut développer la directrice. Un groupe d’écos-délégués a été constitué piloté par une référente développement durable, Béatrice Guilleret avec Albane Larsonneur, professeur documentaliste et Isabelle Gergaud, adjointe en pastorale. Diverses actions sont menées en parallèle comme la récupération de cartouches d’encre, des piles, des bouchons, des stylos au profit d’associations caritatives. Le collèe est depuis la rentrée référencé comme un refuge pour les oiseaux par la LPO. Et d’autres projets sont en attente comme la végétalisation de la cour qui devrait être entreprise au printemps prochain.

1 commentaire "Malestroit. Collège Saint-Julien : à la cantine les élèves disent non au gaspillage"

  1. Génial et bravo ! Que du bon sens, assez facile à mettre en place et les résultats sont là. Reste à ce que tous les restaurants scolaires ou autres de notre territoire s’y mettent.
    Maintenant comme prochain chantier, je suggère de respecter la loi Egalim (20% de bio dans nos assiettes). Donc de soutenir l’agriculture biologique locale et la biodiversité qui va avec, à la hauteur de ce qu’elle apporte en terme d’environnement, de qualité d’eau, de santé, de dynamisme économique à « nous » habitants de ce territoire.
    La transition est en marche !

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