Morbihan

Publié le 7 juin 2023

Guer. Feux de forêt: les pompiers militaires et civils unissent leurs moyens

C’est une leçon tirée des feux de forêts de l’été 2022 où on avait pu constater que les flammes n’ont que faire des limites entre le territoire civil et le camp militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. Pourtant les conditions et les moyens d’intervention diffèrent d’un secteur à l’autre. Dans la partie civile, ce sont les sapeurs-pompiers des services d’incendie du Morbihan ou d’Ille et Vilaine qui sont engagés tandis que dans les limites du camp de l’Académie militaire, ce sont les pompiers « des forces terrestres » de l’armée qui agissent. Les interventions dans l’enceinte du camp militaire sont très spécifique compte-tenu de la présence potentielle de munitions.

Pendant l’été 2022, une coopération naturelle s’était mise en place entre ces deux unités pour lutter contre le feu géant de la forêt de Brocéliande. « Les évènements de l’été 2022 ont montré la nécessaire coordination des moyens militaires et civils dans la lutte contre les incendies. Nous sommes plus fort ensemble… », soulignait ce mercredi matin, le colonel Hubert Serizier, commandant en second de l’Académie militaire de Saint-Cyr en marge de la signature d’une convention tripartite avec les services d’incendie et de secours du Morbihan et de l’Ille et Vilaine. Cette convention prévoit la mise à disposition pendant leurs heures de service de 6 des 19 pompiers militaires de l’Académie militaire au centre de secours de Guer. En retour les pompiers civils compléteront la formation de leurs collègues militaires pour élargir leurs compétences dans le domaine du secourisme, du secours routier ou encore des incendies urbains. Cette formation complémentaire est susceptible de faciliter à plus long terme la reconversion des pompiers militaires dans les unités civiles. C’est donc « une logique gagnant/gagnant », constate le colonel Serizier. Avis partagé par le contrôleur général Eric Candas, directeur départemental du SDIS 35 et Gwenn Le Nay le président du conseil d’administration du SDIS 56, co-signataires de ces conventions.

Le colonel Serizier a rappelé que l’Académie militaire mettait déjà en oeuvre des mesures préventives de grande ampleur sur ce camp de plus de 5000 hectares. C’est ainsi que récemment 1000 hectares de boucliers pare-feu (des bandes de terrain défrichées pour arrêter l’avancée d’un feu important) ont été créé sur le camp, qu’un service de veille opérationnelle des pompiers militaires est toujours prêts à intervenir, mais aussi que des restrictions de tir partielles ou totales peuvent être décidée en fonction du risque d’incendie. Pas plus tard que la semaine dernière une interdiction de tir a d’ailleurs été activée. Mais le colonel a également souligné que 90% des feux enregistrés ces dernières années sur le camp sont d’origine malveillante… Une réalité à méditer!