Publié le 16 avril 2022
Ploërmel. Betty donne des cours de français pour aider à l’intégration
Betty est bénévole au Secours populaire, à l’antenne locale de Ploërmel, dirigée par Martine Caro…
Psychologue clinicienne à la retraite, elle a effectué une longue carrière, auprès des adultes, adolescents et enfants, en Bretagne (Rennes, Vannes, Paimpont…), dans la région parisienne dans le service de pédopsychiatrie, puis à Nantes.
A la retraite, elle est d’abord bénévole aux Restos du Cœur de Ploërmel, puis au moment de la fermeture de leur antenne locale en novembre 2018, Betty rejoint l’équipe du Secours populaire…
Outre l’aide alimentaire, les actions du Secours populaire sont nombreuses : aide à la personne ; coiffeuse ; organisation des vacances, de séjours pour les familles, pour les seniors et pour les enfants, baptisées la journée des oubliés. Il y a aussi les cours de français dispensés aux demandeurs d’asile. Et c’est cette dernière activité, qui va retenir plus particulièrement l’attention de Betty. “Jusque-là ces cours étaient donnés par des bénévoles extérieurs au Secours populaire !”, explique-t-elle.
Elle raconte que parmi ces réfugiés, beaucoup sont Afghans, qu’ils sont âgés entre 18 et 30 ans, arrivés en France par voie terrestre au bout d’un voyage long de 2 ans voir 2 ans1/2. “Leur première démarche est de s’inscrire en préfecture. Ils sont ensuite dispatchés dans le pays tout entier, en attendant l’examen de leur dossier par l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides), une attente qui va durer 1 an, voire 2 ans. Ils sont ensuite convoqués à l’OFPRA, sur Paris, pour l’entretien, qui déterminera s’il y a obtention ou non de la carte de séjour”. Betty ajoute que pendant ces 2 ans d’attente, parfois plus, les réfugiés non pas le droit de travailler, qu’ils sont suivis cependant par un référent qui les prend en charge, pour les loger et les assurer. “A Ploërmel un demandeur d’asile perçoit 214 euros mensuellement ! C’est pour cette raison que le Secours populaire réunit les demandeurs d’asile, leur confie des postes de bénévolat, les occupe, car la paresse est la mère de tous les vices !”
Apprendre le français pour mieux s’intégrer
Parce que parler français est indispensable pour s’intégrer, à l’initiative de Betty, des cours sont dispensés, pour des personnes seules, les mercredi et vendredi, en matinée, de 9 à 11 heures.
Ce mercredi matin à la Maison des Solidarités, les cours de français sont donnés par Brigitte, ancienne DRH (responsable du personnel) dans une usine et Marité, ancienne professeure de français et d’histoire-géographie, aujourd’hui retraitées toutes les 2 : “Habituellement il y a aussi Anne-Marie, absente aujourd’hui. Elle travaillait dans un bureau d’aide aux logements sociaux, avant sa retraite !” expliquent ses 2 amies :
Quatre élèves sont présents. Mohsen, 33 ans, est Iranien. Titulaire d’un brevet de pilote dans son pays d’origine, il maîtrise la langue anglaise, alors cela l’aide pour apprendre. Ishaq a 28 ans, il est Soudanais. Maruf est originaire du Bangladesh. Il est âgé de 27 ans. Jeddy, 32 ans, est Somalien. Il a été retenu 2 années en Grèce. Avec des réfugiés sénégalais, il a appris à parler français, mais ne sait pas encore l’écrire…
Les autres mercredis, il y a aussi Mahboub qui a 18 ans. Il est Afghan et hébergé chez son frère qui a un emploi et parle le français et Rohullah qui vient aussi d’Afghanistan…
Les cours du vendredi sont dispensés par Sylvie, une autre bénévole.
Le local est fourni par le Secours populaire. Les fournitures scolaires, les manuels, les photocopies sont également pris en charge par l’association.
C’est Betty, qui supervise les leçons des mercredi et vendredi, puisqu’elle est à l’origine du projet. Outre cette activité, elle a aussi le rôle d’accueillir les personnes au Secours populaire, de les inscrire, puis de suivre leur dossier, en effectuant des contrôles réguliers.
“Pour le moment, nous n’avons pas encore accueilli d’Ukrainiens pour les leçons de français, mais cela ne devrait pas tarder, car des inscriptions sont en cours, justement aujourd’hui ! », précise Betty.
D’autres bénévoles dispensent des cours de français à domicile, quand il s’agit de familles.
Bientôt un local sur Taupont
Alors que le Secours populaire explique manquer de bénévoles pour dispenser les cours de français, nous rencontrons Gaële, une française domiciliée à Guilliers, elle-même bénéficiaire du Secours populaire, qui se propose d’ enseigner la langue française ! Aussitôt Martine Caro retient sa candidature et lui propose de réaliser ce bénévolat sur la commune de Taupont, puisque le maire Jean-Charles Sentier devrait, dans cet objectif, mettre un local à disposition… Gaële est prête à accueillir tous les étrangers, qui souhaitent parler le français, quelle que soit leur langue d’origine ! “Il s’agit de leur enseigner les rudiments de base, d’urgence, de manière à leur permettre de s’exprimer un minimum pour se faire comprendre et être compris des Français ! Et puis, en mimant les gestes, et grâce aux outils numériques, les traducteurs, qui sont des supports précieux, c’est très pratique et tout à fait à ma portée!” explique Gaële, pleine d’enthousiasme…
INFOS PRATIQUES
Le Secours populaire lance un appel à bénévoles pour apprendre la langue française aux étrangers du territoire…
Avec l’objectif d’aider aux déplacements des demandeurs d’asile, le Secours populaire est à la recherche de vélos en bon état de marche et propre…
Pour faire un don :
Secours populaire : Maison des Solidarités, Rue Barthélémy Thimonnier à Ploërmel.
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