
Campénéac. L’hommage d’une famille à Jean Perrichot, poilu de 14/18 (2)
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Commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918
Publié le 10 novembre 2021
Dossier Martine Gatti
Depuis le 28 février 2012, le pays rend honneur à tous les morts pour la France de toutes les guerres, chaque 11 novembre.
Cependant, le 11 novembre est aussi l’anniversaire de l’armistice de la première guerre mondiale, en 1918…
Cependant, le 11 novembre est aussi l’anniversaire de l’armistice de la première guerre mondiale, en 1918… A Campénéac, Jean Perrichot a combattu pendant les 4 années de guerre en 14/18, et 3 de ses petits-fils lui rendent hommage pour ce 11 novembre 2021 : Jean-Jacques Perrichot, Didier Perrichot et Jean-Pierre Delourme…
Afin d’apporter notre contribution au devoir de mémoire, Nous avons décliné en 3 épisodes cette histoire qui nous permet de revivre le quotidien de ces soldats de la « Grande guerre »…
Voici le 3è et dernier volet de cette histoire, celui du retour à Campénéac du soldat Perrichot.
1918-1919 :
Quelques jours après la signature de l’armistice du 11 novembre, le régiment de Jean Perrichot arrive, parmi les tous premiers, sur la terre d’Alsace. Cette région et une partie de la Lorraine (le département de la Moselle) sont victorieusement restituées à la France, après 48 ans de nationalité allemande, depuis la défaite de 1871.
Jean Perrichot témoigne : « Je ne puis exprimer cet accueil indescriptible, que nous avons reçu de la part des Alsaciens. Les anciens combattants de 1870-71, tellement reconnaissants envers nous pour avoir reconquis leur territoire, nous faisaient de grands gestes en nous montrant leur coeur. Les jeunes filles avaient revêtu leurs beaux costumes alsaciens, et nous accueillaient en chantant, partout où l’on passait… Nous chantions avec elles « la Madelon ». Quelle joie, quelle consolation pour nous pauvres poilus, qui revenions de 4 années d’horreur et de malheurs ! Nous étions de véritables revenants »…
Jusqu’à la mi-juin 1919, le régiment trouve asile chez les habitants : « Nous couchions dans de vrais lits. Nous n’étions plus habitués à être dorlotés. Plus tard, nous logeons dans une caserne. »
La paix est signée le 23 juin 1919. Jean Perrichot quitte l’Alsace le 28 juillet et arrive à Rennes le 31 juillet. Les poilus vainqueurs défilent dans les rues de Rennes le 5 août et sont reçus par Emmanuel Desgrées du Loû, directeur du journal Ouest-Eclair (prédécesseur du quotidien Ouest-France) : « Il nous paya un vin d’honneur dans les Lices. Sur de grandes banderoles était inscrit : « Ils ont été à la peine, aujourd’hui, ils sont à l’honneur ». Quelle joie, quelle récompense pour nous ! On se disait : C’est la der des der…Nos enfants ne verront pas ce que nous avons vu ! Nous sommes rentrés à jamais marqués par cette boucherie et de cette terrible et longue bataille de Verdun ».
Une fois de retour à Campénéac, Jean Perrichot retrouve ses parents, âgés de 60 et 68 ans, heureux de compter leur fils parmi les rescapés. La commune a, en effet, payé un lourd tribut : sur 1650 habitants, 96 perdirent la vie dans cette guerre, sans compter ceux qui décèdent plus tard des suites des blessures et des gaz…
En 1919, Jean Perrichot entre à la mairie en tant que conseiller, puis en 1925 il devient adjoint au maire. Il se marie le 19 octobre 1927. Il tombe gravement malade, 5 mois plus tard, des suites de la guerre. Il n’a jamais demandé de pension. Sa courageuse épouse prend soin de lui. « 2 ans plus tard, j’ai reçu une autre secousse et cette fois j’ai dû suivre un régime très strict et longtemps. »
En 1928, Jean Perrichot achète une scierie et devient exploitant-forestier. Il emploie plusieurs ouvriers. Alors que la vie lui sourit enfin et qu’elle semble être bien construite, Jean Perrichot va connaitre le plus grand drame de sa vie : sa femme décède d’une embolie le 14 décembre 1938, le laissant seul avec leurs 8 enfants. La plus jeune n’a que 18 jours. Jean Perrichot trouvera du réconfort et de l’aide auprès de la grand-mère et de ses soeurs pendant 8 mois. La vie reprend doucement : « Les aînés m’ont bien aidé et les jeunes les écoutaient assez bien ! »
Mais, alors que les plaies ne sont pas encore cicatrisées de la 1 ère guerre mondiale, les Allemands sont de retour et déclenchent leur déluge de fer et de feu. Après avoir massacré la Belgique, ils envahissent la France : « Combien de fois avions-nous chanté cette vieille chanson, quand nous étions conscrits ? : Jamais les Prussiens ne viendront manger la soupe aux Bretons. » Et pourtant, l’armée allemande entre en Bretagne en 1940. Jean Perrichot comprend de suite, que 14/18 n’était donc pas la Der des Der ! De plus maintenant, l’ennemi occupe le territoire et se livre à des réquisitions auprès de la population : vélos, chevaux, charrettes…
Jean Perrichot est nommé maire de Campénéac en 1943, une fonction qu’il conservera jusqu’à son décès, à l’âge de 76 ans, en août 1969.
Au titre de la guerre 14/18, Jean Perrichot avait été décoré de la Médaille Militaire et de la Croix de guerre. Il était aussi président de l’UNC à Campénéac.
Hommage à lui !
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