Oust à Brocéliande

Publié le 20 mars 2021

COVID 19. Sérent: comment le personnel de l’EHPAD a vécu la crise

« Depuis février 2020, le personnel de l’EHPAD a mis son professionnalisme et sa disponibilité au service des résidents et ceci parfois au détriment de leur propre vie familiale, de leurs loisirs, de leur santé. Aller au travail, la peur au ventre avec une crainte de contaminer les résidents, faire face à l’adaptation de tous les gestes nécessaires à cette situation inédite pas toujours avec le matériel nécessaire, aller au travail fatigué car devant reporter des congés pour faire face aux absences, au manque de personnel, tout ceci a été le lot quotidien depuis un an. La première vaccination était prévue le 4 février, c’était presque gagné. Mais c’était sans compter sur ce virus qui est insidieusement rentré, la semaine précédente, dans le bâtiment avec plusieurs cas positifs parmi les résidents et le personnel », relate Céline Olivier, première adjointe de Sérent, alors que l’EHPAD vient tout juste sortir d’une éprouvante période de crise. Celle-ci laissera des traces, comme en témoigne le personnel de l’EHPAD des Deux Roches de Sérent. Trois membres de l’équipe ont accepté de revenir sur ces moments difficiles.

« Après avoir lutté contre le virus en nous adaptant aux consignes sanitaires de l’ARS en nous adaptant au mieux du bien être des résidents pendant presque un an, nous avons fait face au premier cas de COVID le 23 janvier. A l’annonce du résultat, tout est allé très vite… Fermeture du bâtiment au public, isolement des résidents en chambre et mesures de précaution mises en place afin de protéger personnel et résidents », se souviennent nos interlocutrices en revivant ces semaines éprouvantes.

A la demande de l’ARS, le personnel et les résidents ont été testés le mardi 26 janvier. « Les résultats sont tombés et malheureusement, plusieurs membres du personnel ont du s’arrêter au vu de leurs résultats positifs et l’arrivée des symptômes. De nouveaux résultats positifs étaient aussi constatés pour plusieurs résidents. Au vu des résultats et du nombre de résidents malades, nous avons créé une unité dédiée aux patients COVID. Une nouvelle organisation se met en place… » explique-t-elles.

Testés toutes les semaines…

Le déménagement vers l’unité COVID et pour les non-COVID vers une autre unité du bâtiment n’a pas été simple psychologiquement pour les résidents. « On remercie les agents d’entretien d’avoir nettoyé chaque logement dans un délai rapide afin d’anticiper au mieux les déménagements des résidents », insistent les agents qui décrivent la situation: « avoir une unité COVID était quelque chose de nouveau pour nous: masques FFP2, sur-blouse, visière, charlotte. Il y a aussi de nouvelles règles d’hygiène plus strictes, une nouvelle organisation pour les repas, le tri et entretien du linge. La prise en soins a été plus importante au vu des symptômes, de l’état général et de l’angoisse qu’a entrainé le virus. Le manque de personnel a entrainé une forte fatigue sur l’ensemble de l’équipe compte tenu des heures supplémentaires et des journées de repos pendant lesquelles nous avons préféré revenir pour palier au manque de personnel, sans compter sur la présence du médecin 7 jours /7 dans l »établissement ».

Pour cette équipe déjà soudée, le virus n’a fait que renforcer les liens et l’entraide déjà présente. « L’équipe en poste a toujours su trouver les ressources nécessaires auprès des collègues malades par leurs mots d’encouragement et leurs inquiétudes. Merci aux familles pour  le réconfort que nous ont apporté leurs nombreux messages et leur confiance ». Pourtant la vie n’a pas été facile. « Durant 5 semaines, tous les mardis, nous avons été testés. Au fil des semaines, les résultats étaient en baisse, ce qui nous rassurait et nous motivait à nous surpasser pour que le virus ne soit plus qu’un mauvais souvenir et que la vie au sein de l’établissement redevienne sereine ».

Le coup de chapeau des élus

« Fatigué déjà par de longs mois de présence, le personnel à su de nouveau trouvé l’énergie pour gérer cette crise avec leur moyen, traversant parfois des moments de découragements compréhensibles. Des professionnels libéraux (infirmiers notamment) sont venus en aide et leur démarche mérite d’être saluée. Tout ceci s’est passé dans la discrétion derrière les murs de l’établissement », souligne Céline Olivier qui se fait la porte-parole de l’équipe municipale: « tous les élus municipaux, les élus du Ccas au nom de toute la population, des familles saluent le travail effectué par l’ensemble du personnel pour sortir de cette crise, et lui disent simplement « MERCI » »

Lors des derniers tests du mardi 23 février, plus aucun n’était positif n’a été décelé, la deuxième injection du vaccin a été réalisée le jeudi 25. La résidence des « Deux Roches » retrouve un rythme plus normal avec repas en commun. Le 16 mars, l’EHPAD a rouvert ses portes. La vie reprend son cours…