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Oust à Brocéliande

Publié le 13 mars 2021

Malestroit. Popsy: l’heure de la retraite pour Marcelle Mahé

Une étrange cohorte se glisse ce samedi en fin de matinée dans les rues de Malestroit dans le plus grand silence. Les commerçants de l’UCAM de Malestroit s’étaient passé le mot. Ce samedi est le dernier jour d’ouverture du magasin Popsy de la Rue des Ponts et le début d’une nouvelle vie pour sa gérante, Marcelle Mahé, celle de la retraite. Alors, les commerçants avaient décidé de lui réserver une haie d’honneur à l’heure de la fermeture pour lui dire au revoir et lui rendre hommage.

Car le départ à la retraite de Marcelle Mahé, c’est un évènement dans la vie locale, pour le commerce local. Mais ce n’est pas une fin, c’est plutôt un chapitre qui s’achève alors qu’un autre est en train de s’écrire. Car si l’enseigne Popsy va disparaître de la façade du magasin, ce n’est pas un commerce qui disparaît, bien au contraire. Dès cet été une autre enseigne s’étalera sur la façade: Pops’shoes, dédiée aux chaussures et aux accessoires pour les femmes. Une histoire de famille, de courage et d’une passion chevillée au corps: celle du commerce au sens le plus noble du terme.

Raymond et Marcelle Mahé… Ce couple indissociable de la ville de Malestroit. A la fin des années 70, Marcelle travaille au Monoprix de Vannes mais elle tourne en rond. En 1980, le couple découvre qu’un magasin est à vendre au 1, place du Bouffay à Malestroit: « Au rendez-vous des mamans », un haut lieu de la puériculture, activité soutenue par l’existence de la maternité locale. C’est l’opportunité qui va tout changer. Marcelle abandonne son emploi et devient à 23 ans, la plus jeune commerçante de Malestroit. Certains ne prédise pas plus de 6 mois de survie à cette jeune femme fille de garagiste, capable de réparer une roue ou un moteur, très à l’aise dans un bleu de travail et pas effarouché par le cambouis. Grosse erreur. Car c’est en fait une véritable machine à gagner qui se met en route. Raymond à l’époque est employé mais depuis sa plus tendre enfance, il caresse un rêve un peu fou: vendre des chaussures. Ne lui demandez pas pourquoi, il n’en sait rien lui-même. Tout ce qu’il sait, c’est que les chaussures le fascinent… Il vient tous les dimanches aider Marcelle à tenir sa boutique. Un an plus tard, le couple a complètement refait son magasin et en deux ans, le chiffre d’affaire est multiplié par 4. Raymond et Marcelle découvrent qu’ils sont sans doute porteurs des gênes du commerce. Très vite, la fibre entrepreunariale pousse Raymond à concrétiser son rêve de gosse: il ouvre un magasin de chaussure à Josselin sous l’enseigne « LM chaussures » puis un autre à Malestroit en 1986, un 3è à Ploërmel avant un 4è à Redon dans les années 2000. A chaque fois, le succès est au rendez-vous. La petite affaire familiale grossit. En parallèle, Raymond et Marcelle saisissent l’opportunité de racheter un  magasin rue des Ponts et Popsy s’installe dans ses murs.

Marcelle est à la manœuvre dans cet univers dédié à la petite enfance. Comme Raymond, son sens du commerce et sa personnalité font des miracles, mais dans un style très différend. Marcelle c’est l’incarnation de la joie de vivre, un tantinet exubérante, un casse-cou, elle est prête à toutes les expériences: le vélo, le ski hors piste, le cheval, le basket. « En vacances, c’est la première à faire du jet ski. Surtout, il ne faut jamais lui entrouvrir la moindre porte, lui lancer un défi, elle est capable de tout. .. », conseille Marie-Odile sa sœur et Benjamin, son neveu. C’est une hyperactive qui s’intéresse à tout. A Malestroit, elle est est une membre active du cinéma associatif l’Armoric cinéma, mais surtout elle est chaleureuse et curieuse de la dimension humaine des autres. Alors, son magasin est le lieu de belles rencontres et d’anecdotes. « Je me souviens d’un été où j’ai eu la visite de deux couples originaires d’Amérique du sud visiblement très aisés qui sont entrés dans le magasin. Les hommes se sont installés dans des fauteuils, d’énormes cigares à la bouche et leurs épouses ont acheté presque tout le magasin. Ce jour-là j’avais l’impression d’être Les Galeries Lafayette », rigole Marcelle. Mais son magasin a été surtout le lieu où se sont noués de véritables amitiés qui ont perduré au fil des années. Les touristes du monde entier, les camping-caristes reviennent régulièrement et ne manquent pas de garder un créneau pour venir rendre visite à « la copine » Marcelle. Copine, mais aussi confidente et un peu maman. « J’ai connu des gamins qui reviennent régulièrement me voir pour me raconter les évènements qui jalonnent leur vie, comme par exemple leur permis de conduire ».

Aujourd’hui, l’heure de la retraite a donc sonné. Ce sera l’opportunité pour Marcelle de consacrer du temps à sa famille, ses petits-enfants, sa sœur jumelle, à ses multiples activités associatives locales. Mais pas sur qu’elle abandonne tout lien avec le commerce. Car, au fil des ans, Raymond et Marcelle ont écrit une saga familial qui se renouvelle. Désormais une nouvelle génération a pris la relève avec Stéphane le gendre et Benjamin le neveu apportant leur expérience acquise chez Tendance chausseur, mais aussi des idées nouvelles et la maitrise par exemple, des réseaux sociaux. Et l’entreprise familial poursuit son développement en surfant habilement sur « le changement dans la continuité » et la solidarité intergénérationnelle.

Une philosophie élevée au rang de stratégie économique gagnante. Alors, quand les déboires d’un des fournisseur de Marcelle a précipité sa décision de prendre sa retraite, la machine à gagner de la famille Mahé s’est mise en marche. « On s’est dit que c’était dommage que l’enseigne disparaisse. Malestroit est une ville attractive sur le plan commercial et rapidement l’idée s’est imposée qu’il fallait rebondir », explique Benjamin. Et pendant le confinement le cercle familial s’est mis autour de la table. « J’ai toujours profité des périodes difficiles pour créer des affaires… », fait valoir Raymond. Alors, oui, Popsy allait bien disparaître, mais de la façade seulement. dans l’esprit fertile de Benjamin et Stéphane s’est dessiné le contour d’un nouveau concept, inédit à Malestroit perpétuant la fibre commerciale du clan Mahé. « On a décidé de créer une nouvelle enseigne en forme de clin d’œil qui s’appellera Pop’shoes », révèle Benjamin. Le magasin prendra donc la place de Pospy et devrait ouvrir cet été. Et peut-être bien que pendant les vacances, on verra une certaine Marcelle Mahé, venir assurer les remplacements.

L’aventure continue…

 

 

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2 commentaires "Malestroit. Popsy: l’heure de la retraite pour Marcelle Mahé"

  1. Merci Marcelle…Merci pour son sourire, Merci pour sa bonne Humeur, Merci pour sa Délicatesse, Merci pour les conseils en concluant1000Mercis.
    C’est fort dommage que tout les commerçants non pas jouer le jeu!!! Les anciens n’ont pas été conviés. On aurait pu offrir en souvenir une belle photo prise par son voisin!!!
    Que dire de plus, bon vent…PROFITE AU MAXIMUM des bons moments que la vie peut offrir…Sans oublier de profitez avec les siens
    Amicalement,
    Myriam (ancienne commerçante de Malestroit)

  2. Bien connue des malestroyens Marcelle s’en va après de longues années d’activité pour profiter des bienfaits de sa retraite amplement méritée. Merci pour ta bonne humeur et ton dynamisme qui a éclairé le commerce de Malestroit.
    Tu vas pouvoir désormais t’adonner à ta passion du cinéma dont tu es bénévole depuis plus de 45 ans et l’Armoric cinéma t’en est reconnaissant.
    Bravo Marcelle pour tes implications locales, longue retraite, profite bien de ta liberté et des bons moments à venir!…

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