Oust à Brocéliande

Publié le 13 avril 2020

Malestroit. Héros de la Résistance: Roger Naël a rendu les armes

Tristan Leroy, conservateur du Musée de la Résistance Bretonne communique:
« Maurice Haroutel, président de la section de Malestroit des anciens combattants de l’UNC-AFN et soldats de France vient de nous transmettre une bien triste nouvelle. Notre ami Roger Naël vient de nous quitter. Avec lui disparait le dernier des 200 combattants français du Soulèvement National Slovaque contre le Nazisme. Une poignée de braves, oubliés en France, mais considérés comme des héros en Slovaquie, ce qui lui avait valu de recevoir la plus haute distinction militaire de ce pays : l’ordre de la double croix blanche de 3° classe qui lui avait été remise à Malestroit par l’ambassadeur de Slovaquie.
Rappel sur les combats du Soulèvement National Slovaque contre le nazisme :
Le 28 août 1944, alors que Paris et une grande majorité du territoire français sont déjà libérés, des combattants français engagent le combat en Slovaquie contre l’envahisseur Nazi. Ils sont environ 200, commandés par un officier français, Georges Barazer de Lannurien, breton natif de Roscoff. Ils ont déjà démontré leur volonté de résister en s’évadant, au prix d’énormes risques, des camps de prisonniers ou, comme Roger Naël, des usines d’armement installés par les Nazis en Europe Centrale. Ils sont accueillis par la Résistance Slovaque avec laquelle ils vont fraterniser et faire front au sein d’une même brigade – La brigade Štefánik – contre leur ennemi commun, le régime nazi. Après des combats très violents et meurtriers contre un ennemi bien supérieur en nombre et mieux armé, combattant slovaques et français devront se replier fin octobre 1944 dans les montagnes du sud du pays. Ils vivront des moments très difficiles dans l’attente de la Libération, tentant de survivre dans les conditions extrêmes d’un hiver très rigoureux et traqués par l’ennemi qui se livre à des représailles impitoyables.
107 français sont tombés sur le sol slovaque pendant la seconde guerre mondiale, tués les armes à la main pendant les combats du Soulèvement National Slovaque ou exécutés par les Nazis. Leurs tombes attestent pour les générations futures de la fraternité d’arme entre combattants français et slovaques, et de l’amitié qui lie nos deux pays.
Roger est allé rejoindre ses frères d’arme. A sa famille et à ses proches nous présentons nos condoléances attristées.
Roger n’aura pas droit à l’hommage qu’il méritait. Lui qui s’est engagé à 20 ans à peine et à combattu loin de chez lui la barbarie nazie au péril de sa vie méritait mieux qu’une inhumation en comité restreint. Les mesures de confinement qui s’imposent à tous nous privent malheureusement de ce dernier adieu qu’il méritait. Nous aurions été heureux de lui manifester une dernière fois toute notre estime et notre reconnaissance, et de saluer une dernière fois ce représentant d’une génération à qui nous devons le privilège de vivre aujourd’hui dans un monde libre.
Adieu Monsieur Naël, et Merci. »

Revivez l’hommage de la Slovaquie à Roger Naël