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Ploërmel Communauté

Publié le 19 novembre 2018

Ploërmel. Restos du Coeur: que vont devenir les bénéficiaires?

Désemparés… Les bénévoles de l’antenne ploërmelaise des Restos du Coeur vivent mal la façon dont ils ont été évincés de leurs fonctions par la direction départementale de l’association. Ce qu’ils appellent leur « licenciement » signifié vendredi oralement a été confirmé par courrier, arrivé samedi dans leurs boites aux lettres « sans même une formule de politesse », se désolent certains. Le contenu est explicite (voir la copie ci-dessous): « Ce courrier pour vous informer que l’activité du centre de Ploërmel est arrêtée jusqu’à nouvel ordre ». Les motifs : non respect du point 6 de la charte des Restos (ndlr: obéissance aux consignes nationales et départementale). Pour les bénévoles, il ne fait aucun doute que cette explication est un prétexte et ils subodorent plutôt que la direction départementale veut « punir » l’antenne ploermelaise « d’une certaine indépendance », une liberté d’esprit créative, novatrice. Et pourtant, l’antenne de Ploërmel a longtemps été considérée comme un centre de référence dans le Morbihan.

D’un coté une attitude de plus en plus rigoriste de la direction départementale, de l’autre un président -Michel Malard- qui tient tête en refusant par exemple de répondre à une convocation à un entretien avec la direction départementale. « Cet entretien n’est absolument pas prévu par les statuts » fait valoir Michel Malard qui a depuis été radié purement et simplement. Il faut dire que la mésaventure survenue à un précédent candidat à la responsabilité de l’antenne de Ploërmel n’incitait pas à accepter ce type de rendez-vous de gaité de coeur. Ce dernier avait été soumis à un feu roulant de questions portant notamment sur sa vie privée, au point qu’il en était revenu en larmes…

La tension était donc extrême depuis plusieurs mois déjà. Mais les bénévoles ne s’attendait à cette réunion de vendredi dernier dont ils dénoncent « la violence ». Ce lundi matin, ils étaient pour la plupart présents pour assister à une réunion à laquelle le maire de Ploërmel, Patrick Le Diffon participaient. Une présence qui réchauffait un peu le coeur des bénévoles en état de choc. « C’est horrible pour nous, parce qu’on pense avant tout à nos bénéficiaires », lance l’un d’entre eux. Les Restos du Coeur de Ploërmel accueillent plus de 300 familles venues de tout le territoire. Et aujourd’hui, une question lancinante taraude l’équipe ploermelaise : qu’est-ce qu’on va faire maintenant?

Car, ils n’ont plus accès aux codes informatiques, ni le droit d’utiliser le matériel et notamment les camions appartenant aux Restos du Coeur. « Il faut faire vite, il faut qu’on puisse proposer quelque chose dès la semaine prochaine… », lancent-ils. Patrick Le Diffon, venu s’informer des raisons profondes qui ont conduit à cette situation ne cache pas sa colère à l’égard du comportement de la direction départementale des Restos du Coeur. « Ils voulaient confisquer les clés du local alors que celui-ci appartient à la collectivité. Les clés, pour les avoir, il va falloir qu’ils viennent d’abord les chercher dans mon bureau… », s’indigne Patrick Le Diffon. Ca ne devrait pas tarder puisque les responsables départementaux ont prévu de tenir une réunion ce mardi matin à Ploërmel pour réinscrire de nouveaux bénévoles. Une façon de faire le ménage parmi l’équipe en place, supposent les bénévoles. Mais l’usage de ces locaux est régit par une convention signée avec la mairie  » à titre précaire et révocable à tous moments ».

Le maire est reparti en promettant de lancer plusieurs démarches dès ce lundi afin de tenter de dénouer la situation et de trouver des solutions de substitutions pour que les bénéficiaires ne soient pas lésés et soient pris en charge dès le 28 novembre, date de la prochaine collecte. Les ex-bénévoles de l’antenne ploërmelaise envisagent bien de constituer une autre structure mais encore faudrait-il qu’elle soit agréée pour permettre la défiscalisation des dons des grandes surfaces ou d’entreprises telles que Mix Buffet qui alimentent leurs réserves… Des pistes sont évoquées, et ce dossier devrait rapidement connaître des évolutions…

 

 

 

 

2 commentaires "Ploërmel. Restos du Coeur: que vont devenir les bénéficiaires?"

  1. Entièrement en accord avec le commentaire supra. « Licencié » pour avoir été bénévole ! Pourquoi ?
    Il est difficile de comprendre le sens de cette « punition ». Le bénévolat, quel qu’il soit, est déjà à saluer. Force est de constater que l’antenne des « Restos du Coeur » de Ploërmel, forte de ses 80 bénévoles œuvre volontairement, et sans contrepartie pour que plus de 300 familles bénéficient de leur investissement. Cela est prouvé.
    Alors il est reproché à ces « malheureux bénévoles » de ne pas respecter l’article 6 de la charte. Cet article mystérieux spécifie de « respecter les décisions prises au niveaux hiérarchiques départemental et national » ; et alors, s’il y a eu manquement à cette règle et obligation, que l’on s’adresse directement au (x) responsables (s) ; la sanction collective n’a pas de valeur !
    Le courrier adressé à ces « malheureux bénévoles » leur demande de bien vouloir se réinscrire pour leur engagement et en respectant « les directives nationales et départementales ». Quel autoritarisme !!! Comment voulez-vous motiver ces personnes qui consacrent leur temps à vouloir faire plaisir, se rendre utile, aider les personnes à s’en sortir. Ils se font ainsi jeter d’une structure qui fonctionne bien et à qui l’on demande d’en remettre encore un peu plus pour maintenir ce qui existait et fonctionnait très bien.
    Quel est cet arbitrage ? Il est peut-être temps aussi que ces personnes qui ont des responsabilités départementales et voire nationales, se remettent en cause… et que justement cette cause est celle prôné par COLUCHE lors de la création de ses « Restos du Coeur » – ensemble contre la misère !
    Les bénévoles sont certainement scandalisés face à cette situation et c’est tout à fait compréhensible.
    Mais les bénéficiaires ne sont pas entendus. Comment voulez-vous demander à ces derniers d’effectuer un déplacement de plus de vingt kilomètres pour pouvoir bénéficier de cette aide indispensable pour eux et avec les moyens dont ils ne disposent pas. Avec la conjoncture actuelle, il vaudrait mieux y réfléchir et d’être au plus près de ceux qui sont dans le besoin. « Ne laissons personne sur le bord de la route ! »
    Quand bien même une alternative sera trouvée à ce conflit ; cela ne pourra être pareil. Les bénéficiaires ont été bafoués… Les bénévoles ont été déshonorés et salis dans leur engagement… Quelle triste attitude pour ces personnes dit-on « responsables ».
    A suivre bien-entendu !!!

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