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Ploërmel Communauté

Publié le 15 novembre 2018

Ploërmel. 17 novembre: le blocage s’organise

Ils s’attendent à se retrouver parmi des centaines voire plus d’un millier de citoyens en colère. Steeve et André seront au rendez-vous, samedi à 10 heures sur le parking du magasin Super U de Ploërmel pour participer au grand mouvement de contestation populaire qui affectera toute la France. Faut-il encore parler du mouvement des Gilets Jaunes? Pas sûr, car au cours de notre entretien de près d’une heure, le problème de la hausse des carburants n’a que peu occupé la conversation. Et ils le disent eux-mêmes: « la hausse du prix des carburants ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En faite le vase, il débordait déjà. Ça a été un élément déclencheur, c’est ce qui nous a tous fédérés. On en n’est plus là aujourd’hui « . Alors Steeve suggérera aux participants au mouvement de déposer leurs gilets jaunes samedi.

Emmanuel Macron sur TF1, mercredi soir? « On ne l’a pas écouté. Il n’est plus crédible… », tempête Steeve qui relativise pourtant. « Cela va au-delà de Macron, c’est tout un système qu’il faut changer. Ce sont des décennies de mépris des simples citoyens comme nous. Ils ont oublié qu’ils sont à notre service. Aujourd’hui on n’en peut plus. Certains sont au bout, au bord du suicide. Beaucoup d’entre nous savent une chose: le 17 novembre, c’est l’enjeu de leur vie ».

Des mots d’autant plus forts qu’ils sont l’expression d’une sorte de désespoir, un peu comme si une barrière avait été franchie. « On n’a plus rien à perdre et on ira jusqu’au bout. Le blocage durera le temps qu’il faudra. Lundi, on attend le renfort des routiers. Il faut que le gouvernement comprenne que maintenant il faut prendre des mesures… », martèle les deux hommes. Il y a une semaine, ils ont créé un groupe sur Facebook « plus actif que celui qui existait ». Ce premier groupe lancé à l’instigation d’un parti politique s’est depuis, effacé pour laisser la place à celui baptisé « La France en colère, blocage Ploërmel 17 novembre ».

Au départ, on était 7-8, puis 40-50 à souhaiter créer ce groupe. Dès le 1er jour celui-ci a rassemblé 250 membres et depuis, on en reçoit plus d’une centaine par jour. Aujourd’hui, (ndlr: ce jeudi) on est plus de 800 et ça continue… », expliquent Steeve et André. Il n’y a pas d’organisation formelle. Les informations circulent par le biais des réseaux sociaux. Le groupe a d’abord du trouver un point de rendez-vous pour se rassembler. « On s’est dit que le parking d’une grande surface, c’était l’idéal. On en a parlé avec le directeur du magasin Super U de Ploërmel qui s’est montré très compréhensif. Il retirera ses véhicules de location et ses chariots et il est même prêt à fermer la station service. Mais on ne bloquera pas l’accès au magasin. Si les gens veulent faire leurs courses, ils pourront entrer et sortir. On ne veut pas faire de tort aux grandes surfaces et encore moins aux petits commerçants… », précisent les membres de ce groupe que nous avons rencontrés et qui insistent sur le caractère apolitique et pacifique de leur mouvement. « Pas question de brûler des pneus ou d’une quelconque forme de violence. Il n’y aura pas d’hostilité non plus à l’égard des forces de l’ordre. Ce sont des citoyens comme nous. On est prêt à discuter avec eux », affirment-ils, précisant que ce sont les accès aux 4 voies qui seront ciblés et feront l’objet d’un filtrage très serré qui laissera passer les véhicules de secours, les ambulances, voire les ADMR (aides à domicile). Mais des consignes de discrétion sur les réseaux sociaux ont été passées concernant les modalités exactes du mouvement. « C’est samedi matin que tout se mettra en place… », explique-t-ils laconiquement.

Reste l’épineuse question de la légalité de ce rassemblement et des menaces de sanctions brandies par les pouvoirs publics. « Il faut savoir que 85 à 90 % des manifestations ont été interdites. C’est une insulte, un manque de considération. Quand les Français ont gagné la coupe du monde, les manifestations de joie n’étaient pas autorisées et pourtant elles ont eu lieu. Nous on n’a pas demandé d’autorisations. Ca sert à rien », ajoutent les membres du groupe que nous avons rencontrés. « En manifestant, on ne fait que notre devoir de citoyen. C’est écrit noir sur blanc dans la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen », renchérit Steeve (*).

(*)Article 35 de la Déclaration universelle des droits de l’homme du 24 juin 1793 (Source: conseil constitutionnel): « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs »

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