Ploërmel Communauté

Publié le 9 novembre 2018

Josselin-Ploërmel. L’inquiétude de l’équipe du centre maternel de l’hôpital

Sentiment d’abandon, inquiétude… L’ambiance est morose au centre maternel de l’hôpital de Josselin. « Nous sommes surs d’une chose c’est qu’au 1er janvier prochain le centre maternel sera transféré et qu’il ne sera plus à Josselin. Tout le reste c’est de l’inconnu… », expliquent Patrice Juin et Julie Blandel, délégués syndicaux locaux de la CFDT santé-sociaux.

Au 1er janvier 2019, le centre maternel qui jusqu’à présent est géré par l’hôpital de Josselin va être transféré au conseil départemental du Morbihan. L’équipe avait eu des promesses d’être associé au projet de réorganisation dans lequel s’inscrit ce transfert. Mais les mois passent, l’échéance se rapproche et les échanges se réduisent à la portion congrue. « Nous avons été reçus deux fois, une cet été dans le cadre de l’audit et l’autre en octobre et c’est tout. On se retrouve devant le fait accompli. C’est une véritable rupture du dialogue social par rapport à ce qui se faisait dans le passé… », constatent les délégués qui se trouvent réduits à des hypothèses. « Il est à peu près certain que le centre va être transféré sur Ploërmel. Le nombre de places va diminuer, les conditions de travail vont se dégrader et des postes ne seront pas renouvelés. Mais sur tout ces points on n’a aucune certitude alors que nous sommes à quelques semaines de l’échéance… Actuellement, le projet se construit dans l’opacité, sans prendre en compte l’expérience du centre maternel », déplorent-ils.

Outre leur devenir, les employés s’inquiètent du sort réservé aux usagers. « Quel accueil sera possible dans le Morbihan pour les familles qui ont besoin d’être soutenues dans leur fonction parentale? Sur le territoire quelle place laisse-t-on à la prévention des troubles de l’enfance? Le service public doit défendre un accompagnement de qualité auprès de ses usagers, le conseil départemental devrait défendre les emplois de ses habitants. Quelle incompréhension et sentiment d’injustice face à la perte de cet accueil en Morbihan! », s’insurgent les représentants du personnel.

Le centre maternel La Chrysalide de Josselin accueille 10 femmes enceintes et/ou avec enfants de moins de 3 ans au sein de l’hôpital local de Josselin. Elles peuvent être majeures ou mineurs, mais elles sont souvent dans une situation de grande précarité sociale, psychique, pour la plupart désinsérées et isolées. Des parcours de vie très chaotiques, jonchées de carences et dont la transmission parentale est bien souvent absente. « Or, le centre maternel propose un soutien à la parentalité. C’est un lieu où l’on réapprend les codes sociaux, détaille l’équipe pluridisciplinaire. Une des missions du centre est de permettre qu’une mère et son enfant puissent créer un lien contenant pour grandir avec des bases solides. La présence des professionnelles 24 h sur 24 permet un accompagnement très ajusté. Nous travaillons au cas par cas. Chaque famille bénéficie d’un accompagnement élaboré en équipe pluridisciplinaire et le centre offre un cadre apaisant pour que ce lien de confiance se tisse et puisse permettre de préparer un projet de sortie… »

Plusieurs membres de cette équipe d’une dizaine de personnes sont employés en CDD et craignent de faire les frais du transfert. « Même les titulaires sont menacés s’ils ne retrouvent pas de postes correspondant à leurs compétences », insiste Patrice Juin.

Ce vendredi matin, ils ont profité de la visite de la secrétaire départementale de la CFDT santé-sociaux, Jocelyne Lecoq, à Josselin pour tirer le signal d’alarme mais surtout pour exprimer au grand jour cette angoisse qui les étreint chaque jour un peu plus. Ils ont décidé d’interpeller les élus locaux et notamment le président du conseil départemental, François Goulard, la conseillère départementale Martine Guihas Guerinel pour tenter d’obtenir des réponses à leurs questions. De son côté Jocelyne Lecoq va adresser un courrier au directeur du centre hospitalier Bretagne Atlantique, Philippe Couturier.

Contacté par nos soins, la direction du CHBA, n’a jusqu’à présent pas répondu à notre sollicitation.