Oust à Brocéliande

Publié le 13 juin 2018

Malestroit. Vaste élan de solidarité autour d’une famille de réfugiés Syriens

C’est une immense chaîne de solidarité et d’entraide qui s’est mise en place à Malestroit pour accueillir et aider une famille Syrienne chrétienne. L’association « Passerelle d’Espérance » de Malestroit a pris en charge cette famille qui s’est résignée à quitter son pays pour échapper à la guerre ainsi qu’aux persécutions que lui valent sa foi chrétienne. Cette famille a suivi toutes les démarches administratives et est en possession de passeports et de visas parfaitement en règles. Elle vient chercher dans notre pays un peu de sérénité, mais elle a laissé derrière elle son pays, ses ressources et tous ses biens. « Ce sont des gens charmants qui ne cesse de nous remercier. Et pourtant leur histoire est dramatique… », explique Emile Dolo, le président de « la Passerelle d’Espérance », association qui, souligne ce dernier est une émanation de la communauté paroissiale locale. Car au-delà de l’association, c’est bien toute cette communauté qui se mobilise pour apporter un peu de réconfort et d’espoir à la famille Mestrih.

Une famille de 6 personnes qui menait une vie prospère au nord-ouest de la Syrie, près d’Alep, exploitant des champs d’oliviers et d’arbres fruitiers. Le père y était artisan. Une famille bien installée membre de la minorité chrétienne qui menait une vie sans histoire jusqu’à ce que le conflit éclate et que la peur, voire la terreur s’installe dans leur vie quotidienne. Par précaution, les parents ont envoyé leurs quatre fils dans un lieu sur, éloigné de la zone de combat. Mais de jour en jour, la menace devenait plus forte, l’insécurité était permamente, la situation intenable. La famille Mestrih a donc du se résigner à prendre une décision radicale : partir, quitter ce pays où ils avaient leurs racines, leur famille mais plus d’avenir.

Une décision dont il faut bien mesurer la gravité. Partir c’est aussi tout perdre car leurs biens ont été juste après leur départ, spoliés. C’est donc à un départ sans grand espoir de retour vers l’inconnu auquel ils se sont résignés. L’inconnu c’est la France où ils sont arrivés après avoir rempli toutes les procédures réglementaires pour être accueillis à Malestroit. « C’est la plateforme diocésaine qui a instruit leur dossier et qui nous les a confiés. C’est la première fois que nous accueillons une famille de réfugiés. Il nous faut apprendre à travailler ensemble pour les intégrer. Nous nous sommes rapprochés d’autres associations plus expérimentées. C’est un projet passionnant… », expliquent les membres du bureau de la Passerelle d’Espérance. Mais la famille Mesrih n’était pas au bout de ses épreuves puisqu’un de leur fils a été retenu à la frontière, bien qu’il était en possession de ses papiers. Un souci de plus qui vient d’être levé avec l’arrivée de cet enfant, il y a quelques jours.

La communauté des Augustines a mis un logement gracieusement à disposition de la famille Mestrih qui a été accueillie par la communauté chrétienne lors de la messe le 15 avril dernier puis officiellement une semaine plus tard au cours d’une cérémonie organisée par la paroisse. « Une cérémonie émouvante… », témoignent les paroissiens. Ces réfugiés syriens qui se retrouvent dans un pays étranger, démunis de tout, font cependant l’unanimité. « Ils ont un comportement remarquable, empreint de gentillesse et d’une infinie reconnaissance. Ils se confondent tous en mercis et sont d’une disponibilité totale, dans la plus grande simplicité. Pour qui les côtoie d’assez près, on remarque toutefois un fond de tristesse, dû surtout aux traumatismes de la guerre » commente Emile Dolo. 

Tous les membres de l’association conjuguent leurs efforts pour faciliter l’intégration de la famille avec un objectif: lever le plus vite possible la barrière de la langue puisqu’elle ne parle que l’Arabe. Là aussi, toute une chaîne de solidarité se met en place pour leur apprendre le français ce qui sera une clé essentielle pour leur intégration complète par l’accès à une certaine indépendance, pour la scolarisation des enfants. Ils ont la chance cependant de pouvoir compter sur l’aide d’une belle-soeur installée à Lorient qui est traductrice.

Pour la Passerelle d’Espérance, les tâches sont multiples. Ses membres se relayent pour assurer les déplacements, l’assistance dans les démarches. Sans revenus cette famille doit se débrouiller pour se nourrir ou se vêtir. Grace à Soeur Maria qui se charge de l’intendance, la famille a accès aux Restos du Coeur. Dès qu’elle aura obtenu de l’OFPRA (l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) les documents nécessaires, elle bénéficiera d’aides et pourra accéder à un logement stable. Et puis, Georges, le chef de famille s’est lancé dans le jardinage, une passion, qui fournira des légumes pour les repas quotidiens.

Pour répondre à toutes ces missions, la Passerelle d’Espérance lance un appel au soutien de la population de Malestroit et des environs. Elle a besoin de deux choses : d’un renforcement de ses effectifs afin de répartir la charge et éviter l’épuisement mais surtout de dons financiers. Ces derniers ouvrent droit à des réductions d’impôts: vous pourrez ainsi déduire 66% des dons de votre impôt sur le revenu (dans la limite de 20% de votre revenu imposable).

Pratique:

Passerelle d’Espérance, 1, rue des Ponts à Malestroit. Tel 07.69.43.54.81; passerelle.despérance@gmax.fr

Pour obtenier un reçu fiscal le don doit se faire uniquement par chèque bancaire et à l’ordre de « ADV-PE. Malestroit ». Vous recevrez le reçu par la Poste.