Publié le 5 juin 2017

Rochefort-en-Terre. Mon samedi au coeur du village préféré des Français

Reportage Angélique Gicquelay

Un weekend comme celui de l’Ascension est idéal pour bouger. J’ai donc pris mon sac, mon appareil-photo, mon carnet et je me suis rendu dans le village préféré des Français, Rochefort-en-terre.

Après plusieurs kilomètres de route, j’arrive à l’entrée de cette petite cité de caractère. Je trouve une place assez facilement dans le premier parking sur la gauche en contre-bas de la ville à 2.50 la journée. La saison estivale n’a pas encore commencé, mais la ville voit arriver de jours en jours un flot de touristes. A la différence de Noël, où se sont principalement des locaux du Grand Ouest qui viennent admirer les décorations, les touristes viennent de tous horizons « on retrouve de nombreux allemands, anglais, américains, belges » me dit-on à l’office de tourisme de la ville. Les touristes japonais arrivent eux aussi. Les visites guidées ont également explosé depuis quelques semaines. Les touristes restent majoritairement du troisième âge ou bien des familles avec leurs enfants.

Autant dire que depuis que Rochefort-en-terre a été élu village préféré des Français en juin 2016, les visiteurs n’ont pas tardé à visiter la petite cité. « La plupart viennent voir Rochefort et La Gacilly quand ils viennent dans le sud de la Bretagne » m’explique un habitant. Mais ce sont des changements qui ne sont pas pour plaire à tout le monde.

En effet, pour continuer ma visite, je me suis rendu chez Edilyz, l’exposition libre qui se trouve à l’entrée du château, qui était malheureusement fermé, soit-dit en passant. Je suis rentré dans ce petit espace remplit de peinture qui interpelle le regard.

« Je suis un peu en colère, ce n’est plus la même clientèle », m’explique une jeune femme à l’entrée. Elle reproche aux visiteurs depuis un certain temps de ne plus avoir la fibre artistique, qu’ils ne prennent plus le temps de regarder. Des reproches qui visent en particulier le troisième âge. « On ne voit passer ici que les chauffeurs de bus », s’insurge-t-elle. Et pour cause, les autocaristes ont inscrit massivement -déjà plus de 300- Rochefort-en-Terre dans leurs destinations.

« Rochefort-en-terre est devenu comme Disneyland, je suis même sûr qu’il y a des stands de snack plus bas ». Mais elle s’attarde tout de même sur le fait qu’on y trouve des magasins d’une très grande qualité artisanale et artistique.

Mon chemin m’a conduit dans le musée installé dans la cour du château sous les éloges de la vendeuse d’Edilys. « C’est vrai qu’après avoir remporté le titre il y a eu une vague de visiteurs puis maintenant ce sont toutes les personnes qui ont attendu que la vague cesse pour venir » raconte l’hôtesse. Elle nous fait donc part du fait qu’ils vont sans doute être plus attentif qu’auparavant. Rochefort-en-terre est une ville où l’on peut facilement passer la journée, mais peu de touristes y restent le soir. Pour y remédier, un centre de vacance ne va pas tarder à ouvrir près de l’Etang Neuf. « Il devrait contenir 50 mobiles homes, ce qui veut dire que près de 50 familles pourront rester le soir », me dit-elle. En effet, avec le camping, les maisons d’hôtes et ce nouveau village, les touristes auront de quoi rester plus longtemps et prendre davantage le temps de découvrir les secrets de la cité. Les restaurants/gîtes quant à eux ne contiennent que cinq places et sont fermés à 19 heures « nous avons eu du mal ses dernières semaines, mais je pense que s’est aussi lié aux élections ».

Je continue ma visite en abordant les ruelles de la ville et plus bas je retrouve le fameux magasin de Panini dont on me parlait plus tôt « Nous sommes ouvert depuis un mois environ », raconte le commerçant. Il y a peut-être bel et bien une touche de Disneyland dans Rochefort-en-terre.

La cité souvent comparée à une ville médiévale reste toujours animée. Ce week-end j’ai eu l’occasion de rentrer dans le monde du « Pot commun », une association de chanteurs, lors de leur « fête à travers chant » qui a pris possession du château. Un moment pour les chanteurs de se retrouver ensemble en symbiose avec la nature. « Pour ce week-end le thème est de lier la danse avec le chant. Les chanteurs se divisent en trois groupes et chante a capella et en improvisation », raconte un bénévole. Un effet, un artiste lance un thème et les autres suivent. On retrouve de l’autre côté des ateliers de cuisines où l’on découpe des fruits et légumes pour en faire un plat. « Nous nous rassemblerons autour de ce plat ce soir au repas », c’est un moment de partage.

Rochefort-en-terre est une ville qui attire chaque année des milliers de touristes venus du monde entier. Elle plait pour son allure médiévale et son charme breton. J’entends même parler de « Rochefort-en-Pierre ». Je n’ai pas pu m’empêcher de repartir avec une glace et du pain d’épice…