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Publié le 14 décembre 2015

Sérent. La tourbière, un livre d’histoire à feuilleter

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C’est un site qui est connu de tous les spécialistes de l’environnement, mais peut-être pas assez du grand public. Et pourtant la tourbière de Sérent est le dernier site important du genre dans l’Est du département. Dans les années 80, un lac et un champ de course devait y être aménagés. La commune, l’association Bretagne Vivante ont alors mené un inventaire qui a mis en évidence la valeur inestimable de l’endroit. En 1995, devant l’intérêt d’aller plus loin dans la découverte de ce milieu, l’un des tous premiers plans de gestion était mis en place. Depuis l’association Bretagne Vivante  a pris la tourbière sous son aile.

La commission tourbière de la ville de Sérent s’est récemment réunie pour faire le point sur ce dossier. Une réunion à laquelle participait Alain Marchal, le maire, avec plusieurs conseillers municipaux, Bernard Iliou, président de Bretagne vivante, des reprèsentants du Pays de Ploërmel, de la CCVOL, du Département, du grand bassin de l’Oust ou bien encore de la société de chasse de Sérent. Après avoir retracé l’historique de la tourbière, Bernard Iliou a rappelé l’immense intérêt de cet endroit. Une tourbière, c’est un  milieu acide dans lequel « ce qui est emprisonné ne se décompose pas », souligne Bernard Iliou. C’est donc un véritable livre à ciel ouvert qui s’offre aux scientifiques, lesquels peuvent ainsi « lire » les différents évènements qui se sont succédés depuis la nuit des temps. A Sérent, il a été possible de remonter 5000 ans en arrière. L’apparition des feuilles de châtaigniers montre la présence des romains qui ont implanté cet arbre dans nos régions. D’autres indices marquent les évènements climatiques et économique qui amènent à l’époque moderne…

En France, il n’y a pratiquement plus de tourbière en exploitation. Par contre, dans les pays baltes, par exemple, elles sont vidées de leur substance à grands coups de pelleteuses.

A Sérent, la tourbière a trouvé sa vocation. C’est un lieu qui sert de support pédagogique à des universitaires et qui ne cesse de révéler sa richesse. Des travaux d’éclaircissement ont fait entrer la lumière et les graines des végétaux spécifiques à ces milieux se sont mis à germer. Les naturalistes s’y délectent. On a ainsi recensé un millier d’espèces animales sur quelques centaines de m2. Un inventaire des papillons nocturnes a révélé la présence de 300 espèces. Les oiseaux nicheurs, les batraciens, les reptiles y sont soigneusement répertoriés. Autant de raison qui expliquent sans doute pourquoi la tourbière a été labellisée Espaces Naturels Sensibles par le Conseil Départemental du Morbihan cette année. C’est le 2è label de ce genre, attribué après celui accordé à Monteneuf. « Ce label, c’est la reconnaissance du travail qui a été accompli…. », souligne Alain Marchal, le maire.

Mais la tourbière est ouverte au public, tout le monde peut y aller. Une dizaine de visites guidées y ont été organisées cette année et les promeneurs peuvent aussi faire une balade sonore, en empruntant un lecteur et un casque qui leur permettra d’enrichir leur visite en suivant le sentier découverte. Celui-ci va bénéficier d’un certain nombre d’aménagements : de nouveaux panneaux explicatifs, plus grands, plus lisibles vont être posés. Ce guide sonore sera aussi téléchargeable sur internet.

D’autres actions de promotions pour mieux faire connaître la tourbière vont être menées au printemps.

 

 

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