Publié le 10 septembre 2015

Morbihan. Les pompiers testent des drones contre les feux de forêt

Alerte au feu dans la forêt de Brocéliande. Mercredi après-midi plusieurs centres de secours ont engagé le combat contre un incendie qui venait de se déclarer dans la célèbre forêt de Brocéliande, à Néant-sur-Yvel. Il s’agissait d’un incendie fictif, mais les moyens engagés étaient bien réels et même d’avant-garde. Pour la première fois en Bretagne, un drone a été mis en action pour aider les pompiers.

Pour cet exercice, les pompiers ont reçu le renfort des « casquettes rouges » de la réserve de sécurité intercommunale, créée par Paul Anselin, président de l’Association de Sauvegarde du Val sans Retour et de la forêt de Brocéliande. Ce sont des citoyens qui bénévolement se mettent à la disposition des services de secours pour apporter du renfort. Par exemple, sur l’exercice mené à Néant-sur-Yvel, ces casquettes rouges ont pris en charge le guidage des véhicules de secours et la gestion de la circulation, en l’absence des gendarmes. Et puis autre renfort déterminant, ce sont les agriculteurs qui eux-aussi se sont regroupés bénévolement pour former un groupe susceptible d’apporter un soutien logistique considérable aux pompiers. En effet, grâce à leurs engins agricoles, ils sont capables d’amener des milliers de mètres cubes d’eau à proximité du sinistre. Cette eau est stockée dans des réservoirs provisoires dans lesquels viennent s’alimenter les fourgons des pompiers. Une seule citerne de tracteur apporte assez d’eau pour remplir trois fourgons de pompiers. Ce qui permet aux pompiers de multiplier leurs rotations et d’améliorer la qualité de la lutte contre le feu. Jusqu’à 7 ensembles agricoles peuvent être mobilisés, ce qui permet d’optimiser l’efficacité du dispositif.

Mais pour être vraiment efficaces dans la lutte contre les feux de forêts, les pompiers ont besoin d’avoir une vision d’ensemble du théatre d’opérations. Les feux de forêts peuvent avoir plusieurs points de départs et ils peuvent aussi « sauter » d’un massif à l’autre. Le moyen classique pour cela, c’est l’hélicoptère. Un outil coûteux, pas toujours disponible et pas toujours facile à mettre en oeuvre en raison des conditions climatiques. Or, aujourd’hui les nouvelles technologies offre un autre moyen de voir de haut, les drones. Mercredi après-midi, les pompiers ont donc voulu vérifier l’intérêt d’utiliser un drone en faisant appel à une société spécialisée. L’objectif était donc de tester -pour la première fois en Bretagne- la possibilité de localiser un feu de forêt et de le surveiller dans son ensemble, mais aussi d’apprécier la qualité des images retransmises par cet appareil (voir vidéo).

L’expérience s’est déroulée en présence de Gilles Dufeigneux, conseiller départemental, président du SDIS du Morbihan, du colonel Cyrille Berrod, directeur départemental du SDIS du Morbihan et de Paul Anselin, président de l’Association de Sauvegarde du Val sans Retour et la forêt de Brocéliande. Elle a visiblement répondu aux attentes des pompiers. Gilles Dufeigneux qui est en fait chargé de fournir aux pompiers les moyens techniques nécessaires à leurs missions s’est même montré enthousiaste. Une convention pourrait être passée d’ici la fin de l’année, entre le conseil général du Morbihan et une société spécialisée qui pourrait intervenir très rapidement en soutien en cas d’alerte incendie (voir vidéo).

Les drones, un usage très encadré

Les drones sont des engins très en vogue et à un prix relativement accessible dans les premières versions. Mais attention, on ne peut pas tout faire avec engins. Si vous l’utilisez à titre privé, chez vous pour votre usage personnel, pas trop de problème, sauf que vous ne devez pas filmer chez votre voisin et respecter le droit à l’image. Si vous en faites un usage professionnel, alors là, attention. Il vous faudra obtenir un agrément de la DGAC (direction générale de l’aviation civile) qui vérifiera notamment votre capacité à piloter ce drone. Sachez que les connaissances demandées sont équivalentes à un permis de piloter un ULM. Ensuite, il vous faudra déposer un dossier auprès de la préfecture. Certains départements délivrent des accréditations annuelles. Mais dans le Morbihan il faut faire une demande pour chaque utilisation.

Dans tous les cas, les conditions d’utilisation sont très strictes : interdiction de survoler des personnes. Il faut respecter une distance minimale de 30 mètres. L’utilisation en agglomération est aussi interdite, etc… En fait l’utilisation d’un drone en tous cas par un particulier est quasiment impossible.

Voir ce lien vers le site du ministère traitant de la question

 

VIDEO. Le drone, équipier des pompiers